LE GOUVERNEMENT OPTE POUR LA PREVENTION DES RISQUES DE CATASTROPHES EN PREVISION DES INONDATIONS FLUVIALES AINSI QUE LA LUTTE CONTRE LES CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES D’HABITATIONS SUR LES FLANCS DE MONTAGNES

LE GOUVERNEMENT OPTE POUR LA PREVENTION DES RISQUES DE CATASTROPHES EN PREVISION DES INONDATIONS FLUVIALES AINSI QUE LA LUTTE CONTRE LES CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES D’HABITATIONS SUR LES FLANCS DE MONTAGNES

Edité par
Dr TTouré Kader


Point de presse du Secrétaire Exécutif (SE) de la Plateforme de réduction des risques de catastrophes
Ce jeudi 10 décembre 2020, le Dr Touré Kader Secrétaire Exécutif de la Plateforme Nationale de réduction des risques de catastrophes (PN-RRC) qui est une structure rattachée au Cabinet du Premier Ministre a tenu à animer un point de presse à l’attention des journalistes. Ce point de presse avait pour but de présenter l’engagement du gouvernement à prévenir certains risques. Il s’agit notamment, de la question de la prévention des risques de catastrophe liés à l’occupation des abords des cours d’eau et fleuves par les populations ainsi que, la tendance à la construction d’habitations sur les flancs de montagne dans la région de l’Ouest du pays. Nous résumons ici l’information livrée par l’expert.

Aux mois de septembre 2018 et octobre 2019, les populations de plusieurs localités de la région de la Marahoué et de l’Agnéby-Tiassa ont été sinistrées suite à la sortie des cours d’eau de leur lit. A ces deux occasions, de nombreuses habitations ont été ensevelies sous les eaux, des voies de circulation obstruées, plusieurs quartiers et plantations inaccessibles, des entreprises envahies d’eau et désertées, etc. Dans le cas de la région de la Marahoué, ce sont au total 436 ménages, 3085 personnes qui ont été sans abri dont 658 femmes et 970 élèves qui ont été recueillis au centre social de la ville de Bouaflé. Un peu plus proche à Zuenoula, c’était plus de 2000 personnes qui avaient été sinistrées à cette même occasion. Dans la région d’Agboville, les années se suivent et se ressemblent. En 2015, l’on a enregistré 150 familles sinistrées. En 2018 ce sont 125 familles et en 2019, 117 ménages qui ont été affectés par les dégâts causés par les eaux.

Le Dr Touré Kader a tenu à livrer quelques informations sur la permanence de tels risques qui relèvent d’un passé récent. Selon lui, dans le but de procéder à l’expansion de son économie, le gouvernement à l’aube des indépendances a mis en œuvre de nombreux programmes de développement dont l’un a été axé sur l’exploitation du vaste réseau hydrographique du pays qui se trouve être composé de quatre grands bassins (Comoé, Bandama, Sassandra, Cavally), de quatre petits bassins côtiers (Néro-San-Pedro, le Niouniourou-Boubo, l’Agnéby-Mé et la Bia-Tanoé) et de trois bassins dont l’exutoire est extérieur au pays (Kouroukélé, le Baoulé, la Bagoué).

Il s’est agi pour le gouvernement ivoirien en son temps, de construire des barrages en vue de profiter du potentiel hydraulique gracieusement offert par la nature. C’est dans ce contexte, que plusieurs types d’ouvrages ont été érigés selon les caractéristiques des cours d’eau et répondant à des objectifs bien spécifiques. En fonction de leurs vocations premières et de leur dimension, ils se classent en quatre catégories : les barrages hydro-électriques, hydro-agricoles, agro-pastoraux et les barrages à usage domestique.

Cependant, cet essor a malheureusement permis le changement d’affectation des sols occasionnant des aménagements tels que la valorisation des habitats dans des espaces non dédiés à cet effet. Par ailleurs, en raison des changements climatiques, cause principale de la récurrence des événements météorologiques extrêmes qui surviennent ces dernières années, il est arrivé de constater la montée de certains cours d’eau de sorte à sortir de leur lit et se rependre sur les terrains proches : on parle alors de crue. Si la crue est un phénomène naturel faisant partie intégrante du régime naturel des cours d’eau, dont l’importance a été démontrée par les spécialistes, il n’en demeure pas moins qu’elle expose tous les établissements humains se situant dans les bassins versants de ces cours d’eau, au risque d’inondation. C’est ce qui se passe régulièrement avec l’Agnéby à Agboville et plus récemment avec la Bia à Aboisso, le N’zo à Guiglo, le Bandama à Bouaflé et Zuénoula, Assinie et Grand-Bassam, où les crues ont entrainé des dégâts matériels considérables.

Pour ce qui concerne la réflexion à engager dans la région de l’Ouest du pays, l’expert n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude quant au désordre qui sévit dans le domaine de la construction d’habitats dans cette région. Selon lui, la ville de Man jadis fleuron touristique du pays présente aujourd’hui un paysage peu reluisant avec l’occupation des flancs de montagne à des fins d’habitations. Alors que les conditions géomorphologiques et climatiques, notamment la pluviométrie annuelle très élevée dans cette région et l’abondance de montagnes et de collines, font de l’ouest une zone favorable à la manifestation de risques préjudiciables aux populations, à leurs biens, activités, infrastructures, ainsi qu’au cadre de vie. A cela s’ajoute, la poussée urbaine qui occasionne la perte du couvert végétal, régulateur de l’érosion.

L’ensemble de ces facteurs combinés, expose ainsi, les habitants à divers risques naturels tels que l’érosion, les inondations, le détachement des blocs rocheux, les effondrements, les crues torrentielles, les mouvements de masse et les glissements de terrains, entrainant parfois des pertes en vies humaines et des dégâts matériels.

Par ailleurs, il a tenu à indiquer que cette tendance à ériger des habitations sur les flancs de montagne est de nature à ternir le potentiel paysager de l’ouest qui, par sa particularité et sa singularité, a longtemps été considéré comme un atout majeur pour cette région du pays. Partant, il importe pour les autorités locales, de maintenir la compétitivité en assurant la protection de ce paysage afin d’accroitre l’attractivité d’un point de vue concurrentiel avec les autres villes touristiques ivoiriennes car, ne dit-on pas que la ville ne peut être séparée de son paysage.

Face à ce triste constat, le Dr Touré Kader a affirmé que le gouvernement a décidé désormais d’engager l’ensemble des parties prenantes dans la réflexion afin de prévenir les risques de catastrophes de manière général. Surtout qu’en la matière, certaines dispositions réglementaires existent bel et bien. Il s’agit entre autres de l’Article 29 de la loi N° 2014-390 du 20 juin 2014 d’Orientation sur le Développement Durable qui indique que « L’Etat prend des mesures de prévention et de gestion des catastrophes » et de l’Article 30 de la même loi qui précise que « la politique et le plan d’urbanisme, des schémas directeurs d’aménagement, des plans d’occupation des sols et bien d’autres plans prennent en compte les impératifs liés à la lutte contre les changements climatiques, à la gestion des catastrophes, à la conservation de la diversité biologique, à la protection de l’environnement et de la santé humaine, dans la réalisation des zones d’activités économiques, de résidence et de loisirs. ».

L’expert a conclu que dans la quête d’une solution durable en vue d’adresser ces risques, le Gouvernement, à travers la Plateforme Nationale de réduction des risques de catastrophes (PN-RRC), a décidé d’opter pour la prévention à travers la sensibilisation des acteurs au développement et des populations. Pour ce faire, la PN-RRC entend organiser trois activités importantes sur la période allant du 14 au 24 décembre 2020. Il s’agit d’ateliers qui auront lieu respectivement les 14 et 15 décembre à Agboville, les 22 et 23 à Bouaflé et enfin, les 23 et 24 à Man.
Les ateliers prévus à Agboville et à Bouaflé permettront de mieux outiller les autorités, les populations et les acteurs locaux du développement vivant ou ayant une activité économique sur des sites à risques d’inondations dues aux crues des cours d’eau. Quant à celui prévu à Man, il permettra d’adresser la question liée à l’installation des populations sur les sites interdits notamment les flancs de collines dans la région du Tonkpi et d’en mesurer les effets sur le tourisme.

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