CEREMONIE DE SIGNATURE DE LA  PETITION POUR LA LIBERATION DE LAURENT GBAGBO

CEREMONIE DE SIGNATURE DE LA PETITION POUR LA LIBERATION DE LAURENT GBAGBO

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DÉCLARATION LORS DE LA CEREMONIE DE SIGNATURE DE LA  PÉTITION POUR LA LIBÉRATION DE LAURENT GBAGBO

Camarades membres de la Direction du Front populaire ivoirien

Camarades membres du Comité de contrôle

Camarades Secrétaires généraux de fédération FPI, OFPI, JFPI

Camarades militantes et militants

Honorables invités

Je voudrais dans la solennité qui prévaut en pareilles circonstances adresser mes salutations déférentes aux militants et à l’ensemble de nos invités, qui se sont constamment et clairement déterminés à nos côtés dans le combat que nous menons pour la reconquête des libertés et de la démocratie, malheureusement relégués aux calendes grecques depuis la date fatidique du 11  avril 2011.

Je voudrais adresser également un vibrant hommage aux démocrates d’ici et d’ailleurs pour leur engagement et pour leur constance dans la lutte pour la cause du Président Laurent Gbagbo. Cette cause incarne aujourd’hui la soif de justice et de liberté auxquelles aspire le peuple martyrisé de la Côte d’Ivoire.

Je tiens à féliciter chaleureusement les initiateurs de la présente pétition, en particulier le Président Bernard Dadié et le Premier Ministre Joseph Koffigoh.

Que cette action soit inspirée et portée par Bernard Dadié, Homme de lettre et de culture émérite, ne nous surprend nullement, car la vie de ce centenaire se résume à un siècle d’engagement littéraire et politique, qui lui a valu de vivre l’enfer de l’univers carcéral avant même l’accession de notre pays à l’indépendance. Souvenons-nous de carnets de prison.

Mais, les excès et sévices de l’adversité n’ont aucunement altéré les convictions du savant combattant de la liberté qui devrait continuer à inspirer encore longtemps les générations futures.

La cérémonie de ce jour est placée sous le sceau de la quête de la justice, du respect de la légalité et de la recherche de la paix.

Cette cérémonie trouve tout son sens dans l’illégalité flagrante qui a caractérisé l’enlèvement du Président Laurent Gbagbo, sa séquestration dans les goulags du nord du pays, jusqu’à sa déportation honteuse à la CPI.

En effet, l’immunité que lui confère son statut de chef d’Etat en exercice au moment des faits, ainsi que celui de membre de droit du Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire, a été royalement ignorée pour satisfaire la volonté perfide du pouvoir de l’éloigner de son pays et de l’arracher à notre affection.

Ces manœuvres que rien ne justifient relèvent manifestement du gangstérisme d’Etat. En effet, absolument rien au plan de l’orthodoxie judiciaire ne saurait fonder les procédures et traitements inhumains infligés au Président Laurent Gbagbo. La crise postélectorale de 2010 constituait une crise politique qui nécessitait des solutions politiques, comme le préconisait objectivement le Président Laurent Gbagbo, à travers la proposition de solution du recomptage des voix.

Malheureusement, il nous a été imposé l’option guerrière, la solution militaire, dont les effets pervers continuent de fragiliser la société ivoirienne : plus de 3000 morts, des centaines de milliers d’exilés, de nombreux prisonniers politiques civils et militaires, le gel des avoirs des personnalités de l’opposition, le « rattrapage » ethnique etc.

Aujourd’hui, la crise postélectorale Gabonaise nous démontre que Laurent GBAGBO avait pourtant raison, puisque tous s’accordent à reconnaître la sagesse d’un nouveau décompte des voix pour éviter au Gabon de sombrer dans le chaos.

Pourquoi donc continuer à détenir un tel homme si la communauté internationale reconnait qu’elle s’est trompée ou a été trompé dans l’espèce ivoirienne ?

Rien ne justifie la poursuite de ce procès avec des charges aussi fantaisistes les unes que les autres. Le Président Laurent Gbagbo ne mérite pas d’être soupçonné comme « coauteur indirect » de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

Comme il le disait si bien à l’ouverture de son procès, c’est celui qui n’a pas gagné l’élection qui a été à l’origine des troubles aux conséquences que nous déplorons.

Autant son arrestation a été politique, autant le procès de Laurent Gbagbo qui se tient actuellement à la Haye est un procès politique totalement vide de sens. Sinon, comment comprendre toutes les péripéties qui ont émaillé l’étape de la confirmation des charges avec les nombreux sons discordants constatés entre les juges de la Chambre préliminaire.

L’inexistence des faits reprochés à Gbagbo, l’insuffisance des preuves invoquées expliquent le comportement des témoins à charge qui se muent finalement une fois à la barre en témoins à décharge.

Le Président Laurent Gbagbo est innocent et avec lui tous ces ivoiriens qui continuent de souffrir le martyr. Je veux citer le Ministre Charles Blé GOUDE, la Première Dame Simonne Ehivet Gbagbo et tous nos autres camarades illustres et anonymes qui sont abusivement privés de leur liberté.

Il importe donc que les solutions politiques et diplomatiques appropriées soient appliquées afin de mettre un terme à cette cabale judiciaire qui n’a que trop duré. C’est pourquoi nous adhérons pleinement à la présente pétition internationale qui participe des moyens de mobilisation et de pression politiques pour faire triompher la cause du Président Laurent Gbagbo.

En effet, la pétition se définit comme une requête par écrit adressée à une autorité quelconque par une personne ou un groupe qui formule une demande, une plainte, un vœu ou expose une opinion.

Elle participe donc nécessairement à la diversité des actions politiques pouvant contribuer à faire prospérer la cause du Président Gbagbo, car elle démontrera de par la mobilisation des signatures récoltées, l’intérêt et l’urgence de sa libération de la prison de Scheveningen.

Notre engagement ne doit nullement être interprété comme une défiance à l’égard de quiconque, et particulièrement de la Cour pénale internationale, encore moins comme une forme détournée de promotion de l’impunité.

Notre engagement se justifie exclusivement par notre volonté de faire triompher la vérité, et permettre de situer les responsabilités des acteurs de la crise ivoirienne, là ou le droit peine à prendre ses marques.

Par cette pétition, nous voulons rappeler à la communauté internationale et à la justice internationale en particulier, que la détention prolongée du Président Gbagbo est un problème, et constitue la principale raison de l’échec de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Par conséquent, il y a lieu d’œuvrer à sa libération qui est la solution qui permettra d’amorcer à l’unisson la marche de la réconciliation et de la paix dans notre pays.

Cependant, il convient de ne point occulter la situation de crise que traverse le front populaire ivoirien avec une frange de ses cadres qui s’est mise en marge des activités du parti, dans cette période où l’intérêt supérieur de nos compatriotes recommande d’être unis pour être plus fort.

Cette attitude qui contribue à fragiliser l’instrument de lutte dont nous a doté le président Laurent Gbagbo impacte notre capacité à inverser le cours de l’histoire et à servir la cause du peuple ivoirien pour lequel nous nous sommes engagés.

J’ai personnellement entrepris avec l’ensemble de la Direction du Front populaire ivoirien (Fpi) de restaurer l’unité du parti afin de sceller l’union sacrée au sein du Fpi.

A cet effet, nous avons entrepris diverses actions, dont la dernière constitue la mis en place d’un groupe de contact pour l’unité du parti.

Malheureusement, même si nous pouvons nous satisfaire du retour de certains camarades qui ont compris la justesse de notre démarche, bon nombre d’entre eux continuent à entretenir injustement ce climat délétère qui sème la confusion dans l’esprit des ivoiriens, et pousse certains à désespérer de notre capacité à les libérer des affres du régime actuel.

C’est pourquoi, à l’occasion de cette pétition que nous allons signer pour impulser le processus de mobilisation de l’opinion nationale et internationale en faveur de la libération du président Laurent Gbagbo, je voudrais solennellement appeler le président Laurent Gbagbo dont nous nous réclamons tous à contribuer par un appel solennel au retour de la paix au sein du parti.

C’est ensemble que nous sommes forts, et il est de notre responsabilité commune d’œuvrer au bien être de nos compatriotes qui fondent énormément d’espoir sur le Fpi.

Il y a un temps pour les palabres ; il y a un temps pour l’entente et la concorde. Le temps est venu de surmonter nos contradictions, de dominer nos ressentiments pour œuvrer ensemble à l’unité du Fpi, à la libération du président Laurent Gbagbo, à la libération de la Côte d’Ivoire et à la refondation de notre nation.

Je sais que pendant ces tristes évènements, beaucoup de choses ont été dites, beaucoup d’agressions ont été subies de part et d’autre, beaucoup d’injures, beaucoup d’insanités ; mais nous devons être à la hauteur de la mission que nous nous sommes donné volontairement, de l’engagement que nous avons pris devant la nation ivoirienne en nous inscrivant dans le combat politique pour la libération de la Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi nous devons être capables de dépassement. Dépassement de nos ressentiments, dépassement de nos frustrations pour regarder l’essentiel. Et l’essentiel aujourd’hui pour les Ivoiriens, c’est ce que nous sommes capables de faire pour leur libération, c’est ce que nous sommes capables de faire pour leur restauration, c’est ce que nous sommes capables de faire pour la restauration de la prospérité de ce pays et du bien être de nos compatriotes, pour mettre fin à la dictature sous laquelle vit ce peuple, pour mettre fin aux souffrances de tous ordres auxquelles nos compatriotes sont confrontés. C’est cela l’essentiel.

C’est pourquoi en ces moments décisifs, en ces moments historiques, toute la Côte d’Ivoire nous regarde, nous, cadres, dirigeants et militants du Fpi. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos compatriotes, nous avons une responsabilité vis à vis de l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants.

Il faut que nous fassions la preuve que tous ces Ivoiriens qui se sont engagés à nos côtés ne se sont pas trompés, que ceux qui sont tombés au cours de ce combat épique ne sont pas morts en vain. Il nous faut prouver que ceux qui les ont dirigés pendant ces années et qui continuent d’incarner le combat qu’ils ont mené,  sont dignes de respect, et capables d’honorer leur mémoire.

C’est pourquoi nous devons, en ces instants, faire la preuve de notre capacité à nous retrouver pour refonder l’unité du parti. Travailler à la cohésion du parti est un devoir. Continuer d’entretenir la division est une trahison.

Personnellement, si j’ai pu offenser certaines personnes, j’ai été moi aussi offensé, agressé, insulté injustement ; des partisans pendant cette période ont pu offenser certaines personnes. Sur les réseaux sociaux nous suivons les débats houleux que mènent les partisans des deux bords.

Je voudrais à l’occasion de ce message, à l’occasion de cette pétition, dire que nous ne pouvons par réussir cette pétition, si nous ne sommes pas capables de faire la paix à l’intérieur de notre maison ; nous ne serons pas capables de contribuer à la libération du président Laurent Gbagbo, si nous même, nous ne sommes pas capables de libérer le Fpi.

C’est pourquoi je voudrais appeler tous ceux qui sont sensibles à mon message à un cessez-le feu unilatéral. Que nous ne répondions plus aux agressions par des agressions, de manière à ce que les agressions cessent, faute d’agresseurs. Que nous nous engagions tous dans la voie de l’unité du parti.

J’invite en conséquence et une fois encore mon aîné, le vice-président Sangaré ABOUDRAMANE à donner un contenu à ce slogan, à marquer notre fidélité à cet engagement que nous avons pris ensemble d’œuvrer à la libération de la Côte d’Ivoire par la voie pacifique, à travers ce slogan inventé par le président Laurent Gbagbo qui nous a servi de leitmotiv durant tout notre combat : « Asseyons-nous et discutons » pour trouver les solutions idoines à cette situation qui fragilise le parti de l’intérieur et nous expose à l’extérieur.

Il faut que le FPI qui a survécu à la crise postélectorale survive à la crise de ses contradictions internes, afin de reprendre toute sa place dans l’opinion nationale et internationale et continue d’incarner l’espoir du peuple ivoirien.

C’est à cette tâche que je me suis engagé depuis ma sortie de prison en 2013 sans compromission, ni faiblesse, ni résignation aucune avec l’ensemble de la direction du FPI, des partis alliés de l’Alliance des Forces Démocratiques (AFD), et telle sera notre boussole jusqu’à l’avènement d’une Côte d’Ivoire  nouvelle.

Je vous remercie.

Fait à Abidjan le Samedi 10 Septembre 2016

Le Premier Ministre

Pascal AFFI N’GUESSAN

Président du Front populaire Ivoirien

 

 

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