PROPOS LIMINAIRES DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE L’AFD DU 30/09/2016

PROPOS LIMINAIRES DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE L’AFD DU 30/09/2016

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Le communiqué du Conseil des Ministres du Mercredi 28 septembre 2016 a précisé que ledit Conseil avait adopté un avant projet de loi portant Constitution de la république de Côte d’Ivoire.

Le communiqué indiquait également que  cet avant projet de loi fondamentale sera soumis à l’examen de l’assemblée nationale, à l’occasion de sa prochaine session ordinaire dont l’ouverture le 5 octobre 2016, sera marquée par une déclaration solennelle du Chef de l’Etat.

Cette déclaration dite solennelle vise en réalité à vaincre la résistance des députés hostiles à la reforme constitutionnelle du Chef de l’Etat, et lui garantir ainsi une adhésion massive des parlementaires à travers l’adoption du projet de loi de Constitution.

Je voudrais à cette occasion, rappeler que depuis l’annonce du Chef de l’Etat, de sa volonté de doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution, et la mise en œuvre de son chronogramme en vue de l’organisation du referendum fixé au 30 octobre 2016, nous, au niveau de l’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFD) comme au niveau de toute la classe politique ivoirienne et même de la société civile, avons à maintes reprises dénoncé l’inopportunité d’une telle réforme, en raison du contexte post crise délétère, de la procédure antidémocratique adoptée et des dispositions partisanes de fond, qui laissent présager de l’application d’un véritable testament, en lieu et place d’un nouveau contrat social.

Au moment où ce projet franchit une nouvelle étape, avec la saisine de l’Assemblée nationale, je voudrais réaffirmer notre total désaccord sur cette réforme constitutionnelle initiée unilatéralement par le Chef de l’Etat, en raison de l’illégalité flagrante qui la caractérise et qui n’aura pour conséquence que d’accentuer la fracture sociale et mettre à mal la cohésion sociale, déjà fortement entamées par les multiples crises de ces deux dernières décennies.

Cette attitude cavalière du Chef de l’Etat à vouloir obtenir au forceps une nouvelle Constitution, malgré les incessantes interpellations de l’opposition et de la société civile, qui l’invitent à renoncer à son projet et à mettre en place une assemblée constituante, démontre que sa réforme vise non pas le renforcement des acquis démocratiques et la satisfaction de l’intérêt général, mais plutôt la satisfaction d’intérêts partisans pour lui et pour son clan.

La présente conférence de presse vise à réaffirmer haut et fort, notre opposition totale à la reforme constitutionnelle antidémocratique du Chef de l’Etat, qui perpétue en Côte d’Ivoire depuis le 11 avril 2011, le cycle infernal des pratiques dictatoriales, marqué par le déni des droits et libertés des citoyens, avec tous les effets pervers qui en découlent.

Le Chef de l’Etat présente son avant projet de Constitution comme étant démocratique et consensuel, alors qu’il a été élaboré de façon unilatéralement, sans consultation, sans participation du peuple de Côte d’Ivoire. Il s’agit  par conséquent d’un projet dénué de consensualisme, donc antidémocratique.

Il ajoute que son projet sera fédérateur de l’ensemble des ivoiriens, alors qu’il divise encore plus profondément les différentes composantes de la nation.

Le Chef de l’Etat en décidant de s’adresser pour la première fois aux parlementaires, n’a d’autre but que d’influencer le vote de ces derniers, en vue de l’adoption de son avant projet de constitution, afin de lui conférer une parodie de «légitimité».

C’est pourquoi nous appelons les ivoiriens à se rendre massivement le 5 octobre 2016 à un sit-in devant l’assemblée nationale, afin d’exprimer notre désaccord aux députés, quant à l’adoption d’une nouvelle constitution dans le contexte et la forme qui prévalent.

Il urge en effet pour les populations, à travers ce sit-in devant l’hémicycle, de faire entendre à leurs représentants, toute leur opposition, désapprobation et rejet de la réforme constitutionnelle du Chef de l’Etat.

Même si cette assemblée nationale représente la seule coalition au pouvoir, ceux qui y siègent sont avant tout des Ivoiriens. Ils ont le devoir de défendre l’intérêt national. C’est pourquoi au-delà de leur appartenance politique, nous comptons sur eux et nous osons espérer que pour une fois, à ce moment particulier de l’histoire de notre pays, ils sauront faire preuve de dépassement pour regarder l’intérêt et l’avenir de la Côte d’Ivoire, et pour prendre toute leur responsabilité afin de rejeter cette constitution qui n’honore pas notre pays et qui constitue véritablement un complot contre la démocratie, un complot contre l’avenir de notre pays.

Il importera aux députés, devant la contestation populaire, et dans le respect du mandat qui leur incombe, de faire le choix d’agir dans le sens souhaité par le peuple qu’ils sont sensés représenter, plutôt que de céder aux caprices et désidératas du Chef de l’Etat, et de son alter-ego le président du Pdci-Rda qu’ils sont sensés contrôler.

Nous refusons que le passé prenne en otage l’avenir de la Côte d’Ivoire, nous refusons que deux hommes dépassés et du passé hypothèquent l’avenir de notre Nation.

Passé le traumatisme de la crise post électorale, l’heure est venue conformément aux principes démocratiques qui régissent notre Etat, à chacun de nous, de dire NON à la négation des droits et libertés du peuple souverain, NON à cette nouvelle Constitution.

Le 5 octobre 2016, ce sera un jour historique. Il est important que tous les combattants de la liberté, tous ceux qui depuis plusieurs années se battent pour les libertés, pour la démocratie en Côte d’Ivoire, soient au rendez-vous de ce sit-in.

Ces dernières années, nous avons entendu parler de trahison. Je crois que, le 5 octobre 2016, la trahison sera du côté de ceux qui seront absents à ce grand rendez-vous, auquel nous appelle notre histoire, l’histoire de notre cher pays la Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi nous osons espérer, au niveau de l’Afd, que tous les partis politiques de l’opposition, toutes les organisations de la société civile, tous les démocrates, toutes les personnes éprises de paix et de liberté en Côte d’Ivoire, tous ceux qui souhaitent faire la démonstration de la dignité de notre peuple, de la souveraineté de notre peuple, se retrouvent avec nous devant l’hémicycle pour dire non à la nouvelle constitution que veut nous imposer monsieur Alassane Ouattara et monsieur Henri Konan Bédié.

LE PRÉSIDENT DE L’AFD

  PASCAL AFFI N’GUESSAN

MEMIS 001

 

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