Le lundi 30 août 2021, Yves De M’Bella, animateur de la chaîne de télé privée NCI à forte audience, a, au cours d’une émission qu’il animait, mis en scène le nommé Kader Abdoul CHERIF, qui serait un ancien pensionnaire de la MACA, pour faire une simulation de viol sur un mannequin.
Cette scène dont la Direction de NCI n’a pas empêchée la diffusion croyant qu’elle servirait à la sensibilisation contre le viol, est apparue aux yeux des citoyens ivoiriens et du monde entier comme un acte ignoble, un acte contre nature, rétrograde, rébarbatif et moralement agressif.
Subséquemment, cette façon de sensibiliser les masses en direct à la télévision sur un sujet aussi délicat que le viol, porte gravement atteinte à la morale publique, la conscience humaine et bafoue les mœurs établies selon les valeurs sociales.
Le RCEEDAO et les 45 ONG partenaires et membres de la société civile, conscients du fait qu’il ne peut y avoir de développement de nos Etats sans le respect scrupuleux des Droits de l’Homme, cheval de bataille du Chef de l’Etat Son Excellence Monsieur ALASSANE OUATTARA :
Condamnent avec la dernière énergie cette émission dont le contenu est humiliant et dégradant pour le genre féminin.
Une télévision est un outil de développement et de promotion de valeurs humaines et non de dépravation des mœurs. Elle doit obéir à une déontologie professionnelle qui prône les valeurs éducatives et le respect des Droits humains.
Le RCEEDAO et ses partenaires expriment leur attachement au respect des Droits de l’Homme et en particulier ceux des femmes, des jeunes filles et des personnes vulnérables.
Notre société est tellement confrontée aujourd’hui à de multiples défis dont le chômage accru des jeunes, l’exploitation des enfants, les violations des Droits de l’Homme, les conflits interethniques récurrents, les mutilations génitales féminines dans plusieurs régions du pays, l’immigration massive des jeunes vers des destinations incertaines, les dépravations des mœurs, la traite de jeunes filles aux fins de prostitution forcée etc., qu’il convient de ne plus en rajouter.
Cet état de fait est écœurant, humiliant et inadmissible pour la Côte d’Ivoire qui a ratifié, signé la plupart des traités et/ou pactes internationaux relatifs aux Droits humains et principes humanitaires pour que de tels actes aient lieu sur son sol.
Le RCEEDAO et ses partenaires expriment leur profond regret et marquent ici leur solidarité aux Femmes victimes de violences et d’abus de toutes sortes dans nos Etats.
Partout à travers le monde, les femmes ne devraient plus être victimes d’humiliation, de privation de leurs droits, de harcèlement, de viol, de violence, de traitement inhumain et dégradant de quelque nature que ce soit.
Fait à Abidjan le 02/09/2021
Mariam NAKOULAKO DOUMBOUYAPorte-parole du Comité de Veille RCEEDAO