Première Partie/ Président EBRIN Yao Rémi de la PEC-CI
Mesdames et Messieurs de la Presse Nationale et Internationale,
Chers invités,
Permettez-moi au nom des différentes Plateformes et Organisations de la Société Civile Ivoirienne réunies au sein du Comité dénommé Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV), de vous adresser nos vifs remerciements pour avoir répondu massivement à notre invitation de ce jour.
Le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV), a vu le jour le mardi 22 Février 2022, suite à l’analyse minutieuse de la situation sociale désastreuse que vivent nos populations. Sa mise en place a été possible grâce à une action concertée de plus d’une centaine d’Organisations de la Société Civile ivoirienne.
Nous avons jugé utile et urgent de vous convier à ce point de presse de ce jour, afin de vous donner notre position sur la cherté de la vie dans notre pays, la Côte d’Ivoire.
Je vais passer la parole à Madame Pulchérie Gbalet, Présidente de Alternative Citoyenne ivoirienne (ACI), Porte-parole du jour, afin qu’elle puisse vous livrer notre message.
Seconde Partie : Présidente Pulchérie Gbalet de ACI
Mesdames et Messieurs, la situation sociale désastreuse que vivent nos concitoyens nous interpelle tous.
Malgré le déblocage des salaires des fonctionnaires en 2015, le paiement du stock des arriérés et des bonifications indiciaires en 2017, leurs conditions de vie sont toujours difficiles ;
La prime de transport est dérisoire, car elle est de 7000 F pour ceux d’Abidjan et Bouaké, et 5000 F pour ceux de l’intérieur du pays dans le secteur public pendant que dans le secteur privé elle est de 30.000 FCFA à Abidjan et 18000FCFA à l’intérieur du pays.
Pourtant un travailleur à Abidjan dépense au minimum 1500 F par jour. Ce qui fait au moins 33.000 FCFA par mois pour les 22 jours ouvrables. Il convient de le souligner, le SMIG en vigueur à ce jour est de 66.200 FCFA, ce qui malheureusement ne peut faire face aux charges mensuelles d’un ménage.
Les coûts des logements ne cessent de grimper avec la surenchère sur les cautions, et malheureusement tous les travailleurs ne bénéficient pas d’une indemnité de logement en Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs, le programme de logements sociaux conçu par l’Etat de Côte d’Ivoire qui était censé soulager les besoins de nos Concitoyens n’a pu donner les résultats escomptés ;
Le prix de la tonne de ciment est passé de 65.000 à 90.000 FCFA, voir 100.000 FCFA par endroit, ce qui atteste de la non maitrise des prix par le Ministère du Commerce en charge de cette question.
L’allocation familiale qui est de 2.500 F par enfant est dérisoire, sachant que les fonctionnaires qui consentent tout le sacrifice de leur vie à faire fonctionner l’Etat n’ont pas de 13ème mois de salaire, ni de gratification pour faire face aux nombreuses charges de fin d’année ;
Mesdames et Messieurs, il ressort de nos analyses et observations que nombreux sont les travailleurs du privé, notamment ceux des sociétés de sécurité, des écoles privées ainsi que les domestiques de maison qui subissent toutes sortes d’abus, plus particulièrement ceux des zones industrielles.
Aujourd’hui, toute la population ivoirienne est confrontée à la flambée des prix de tous les produits sur le marché.
Nous pouvons citer entre autres :
Les denrées alimentaires, le prix du carburant, le prix de l’électricité et de l’eau qui augmentent à longueur de journée sans aucune explication valable du Gouvernement.
Le kilogramme de riz a connu une augmentation selon les qualités, et même l’Attiéké qui est devenu le second aliment de grande consommation pour les ivoiriens, est devenu cher sur le marché ;
L’huile qui est utilisée dans presque tous les repas a vu son prix grimpé exagérément, alors que la Côte d’Ivoire est productrice et exportatrice de palmier à huile ;
Le coût du kilogramme de viande est passé à ce jour de 2500 à 3500 F sur le marché.
Mesdames et Messieurs, la situation des populations rurales de Côte d’Ivoire est devenue catastrophique, car l’agriculture ne nourrit plus son homme à cause de la mévente des produits agricoles. A Issia par exemple, le kilo du cacao est acheté entre 600 et 700 F au lieu de 825 F et l’argent n’est pas versé immédiatement aux paysans.
Aussi, les hôpitaux publics fonctionnent comme des cliniques ;
Les parents d’élèves sont soumis à des cotisations au gré des chefs d’établissement et de certains enseignants ;
Les nombreux déguerpissements abusifs précarisent les conditions de vie de milliers de ménages ;
Les ponts à péage coûtent non seulement chers aux usagers et cela a une répercussion drastique sur le coût du transport.
Nous tenons aussi à vous informer qu’à l’issue de nos échanges avec un certain nombre d’acteurs du secteur du commerce en Côte-d’Ivoire sur la problématique de la cherté de la vie, il ressort qu’ils sont également victimes de tous les abus.
En effet, la COVID 19 avec la fermeture des frontières, les différentes annexes fiscales annuelles préparées sans concertation préalable avec eux, la crise mondiale, pour ne citer que les raisons les plus connues, les frappent de plein fouet.
Mesdames et Messieurs, nous jugeons inacceptable que ceux qui devraient bénéficier des fonds de la crise sanitaire du COVID-19 restent jusqu’à ce jour abandonnés à leur propre sort, et éprouvent d’énormes difficultés pour relancer leurs activités, afin de compenser les nombreuses pertes.
Mesdames et Messieurs, vous constatez avec nous, que l’ivoirien de la classe moyenne aujourd’hui, n’arrive plus à avoir deux repas quotidiens. Le peuple de Côte d’Ivoire souffre dans sa chair et aucune explication valable n’est donnée par le Gouvernement ivoirien, qui semble ne pas s’en préoccuper.
C’est cet état de fait qui nous a emmené à mettre en place au sein de la Société Civile ivoirienne, le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV), le mardi 22 Février 2022.
Nous portons à votre connaissance, que ce Comité regroupe plus d’une centaine d’organisations de la Société Civile ivoirienne et a décidé d’interpeller le Gouvernement ivoirien sur la nécessité de prendre des mesures idoines pour soulager nos populations.
A cet effet, le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV) invite le Premier Ministre, Chef du Gouvernement à une tribune citoyenne au lieu et à l’heure de son choix, pour expliquer au peuple de Côte d’Ivoire les raisons de cette flambée des prix que nous subissons tous.
Nous attendons vivement les mesures concrètes que prévoit le Gouvernement face à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire.
Le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV) interpelle le Gouvernement PATRICK ACHI et plus particulièrement le Président de la République, son Excellence Alassane Ouattara, afin de convoquer une réunion de concertation d’urgence, regroupant des membres du Gouvernement, notamment les Ministères en charge de l’énergie, du Commerce, de l’industrie, des PME et du Transport, les distributeurs grossistes, la Société Civile, les différentes associations de commerçants du District d’Abidjan, les Associations de consommateurs, ainsi que nos braves femmes du secteur des vivriers qui alimentent les différents marchés ;
Le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV) invite les commerçants à pratiquer les prix justes ;
Le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV) invite toute la population ivoirienne à se joindre à lui, afin que nous puissions mener des actions communes d’envergure, si rien n’est fait par le Gouvernement ivoirien avant le 14 mars 2022.
Aussi, demandons-nous au Gouvernement de réduire drastiquement son train de vie, afin de faire face aux vrais problèmes qui minent notre société.
Le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV) invite son Excellence le Président Alassane Ouattara à faire le sacrifice suprême en utilisant une partie de son budget de souveraineté pour supporter le coût de l’inflation actuelle ;
Le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV) invite également le Président de la République, à supprimer certaines institutions que nous jugeons budgétivores et à la limite inutiles, telles que le Médiateur de la République, le Senat, la Chambre des Rois et Chefs traditionnelle, les Districts autonomes nouvellement créées.
Citoyens, citoyennes, levons-nous pour revendiquer notre droit à la vie !
Citoyens, citoyennes, nous attendons de nos gouvernants dans les jours qui viennent, des mesures concrètes en vue de la diminution des prix des produits de premières nécessités à savoir : le riz, l’huile, la viande, le savon etc… pour soulager la souffrance de nos populations.
Le temps est venu pour tous nos citoyens de mettre fin aux complaintes dans nos salons, nos bureaux et les maquis pour une fois. Chères vaillantes populations de Côte d’Ivoire, démontrons que notre culture de non-violence ne doit pas être interprétée comme une forme de lâcheté ou de résignation.
Nous devons tous dire non à la cherté de la vie, car le panier de la ménagère nous concerne tous. Il est vrai que notre silence qui est une sagesse et une culture de paix nous a été enseigné par le Père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, feu Félix Houphouët Boigny. Mais cela ne doit en aucun cas être perçu comme de la faiblesse, de la naïveté ni de la peur.
Nous tenons donc à informer la Communauté Nationale et Internationale que des actions d’envergure seront menées après le 14 mars 2022, si la situation qui prévaut actuellement reste sans solution.
Mesdames et Messieurs, vaillante population de Côte d’Ivoire, il ne sert à rien de rester dans nos salons et nous apitoyer sur le panier de la ménagère en Côte d’Ivoire, la cherté de la vie nous concerne tous sans exception, alors mobilisons-nous pour dire STOP, TROP C’EST TROP, L’IVOIRIEN A FAIM.
Que DIEU Tout Puissant, Maitre du Temps et de la Vérité, veille sur le peuple de Côte d’Ivoire.
Fait, à Abidjan le 28 Février 2022
Pour le Comité Action Citoyenne contre la Vie chère (ACV)
Les deux porte-paroles
Le Président de la PEC-CI EBRIN Yao Rémi
La Présidente de ACI Pulchérie GBALET.