Le pouvoir Ouattara vient d’annoncer l’organisation des élections municipales, régionales et sénatoriales pour cette année 2018 et avec une CEI illégale en plus d’être déséquilibrée. Dans quelles conditions se dérouleront ces élections, est la question légitime que se posent les citoyens ivoiriens.
La CEI, une institution illégale
Saisie par l’Action pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH), à fin de constater la non conformité de la CEI aux normes internationales en matière d’élection, de démocratie et de bonne gouvernance, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, a, le 18 Novembre 2016, sommé l’Etat de Côte d’Ivoire à modifier la loi organique de cette institution, afin de corriger les écarts avec les lois internationales dans un délai d’un an maximum. Suite à cette décision de la cour, l’Etat de Côte d’ivoire a fait appel. La cour, le 28 septembre 2017, a débouté l’Etat de Côte d’Ivoire et a déclaré sa décision exécutoire. Ainsi nous sommes face à une CEI illégale avec laquelle le gouvernement Ouattara veut organiser ces élections et qui tente par la force de s’imposer.
Une CEI déséquilibrée.
La CEI dans sa composition actuelle est déséquilibrée. Le gouvernement Ouattara à travers tous ses démembrements a une mainmise totale sur cette institution. En plus d’être illégale et illégitime, la CEI a du mal à mettre à jour les listes électorales. Beaucoup d’ivoiriens en âge de voter n’ont pas de carte nationale d’identité. Dès lors on peut se demander comment ils pourront s’inscrire sur les listes électorales
Un président d’institution dans l’illégalité
Selon les textes qui régissent la CEI (article 9), son Président après six ans passés à la tête de cette institution n’est plus éligible à ce poste. Or Monsieur Youssouf Bakayoko est président depuis le 25 février 2010 et a été reconduit frauduleusement en 2014 par Monsieur Ouattara. Ses 6 ans étant largement épuisés, il doit dégager pour fin de mandat mais aussi pour les fautes graves qu’il a eues à commettre à la tête de cette institution: tripatouillage des élections législatives de 2011 et 2016, instauration de deux bulletins de vote au référendum constitutionnel d’octobre 2016 afin d’organiser le bourrage des urnes, etc. sans oublier la gestion scabreuse des élections présidentielles de 2010 qui a endeuillé la Côte d’Ivoire.
C’est avec étonnement donc que les ivoiriens constatent que depuis le début du mois de janvier 2018, Monsieur Youssouf Bakayoko et son équipe de la Commission Electorale Indépendante ont commencé à manœuvrer pour s’imposer. Faisant fi de l’illégalité de cette institution et du mandat de son président, ils tentent d’harmoniser les textes régissant les élections avec la nouvelle constitution de la 3ème République. Ils auraient même concocté un chronogramme des élections.
C’est pourquoi le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI)
– considère que les conditions d’élections justes, équitables et transparentes ne sont pas réunies.
– Demande la dissolution pure et simple de la CEI
– Appelle le peuple et les organisations démocratiques à la mobilisation pour faire échec à tout holdup électoral de la part du pouvoir.
Abidjan le 15 février 2018
Achy Ekissi
Secrétaire Général