Abidjan- Cocody, le samedi 11 novembre 2017,eu lieu la célébration du centenaire de la révolution d’octobre par le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’ivoire (PCRCI).
Pour ces festivités une conférence sur le thème : «Apport de la révolution d’octobre au prolétariat mondial et aux peuples en lutte pour leur émancipation » a été animé par M Achy Ekissi,sécrétaire Général du PCRCI.
Voici comme suite les propos liminaires de cette conférence :
Nous indiquions au cours de la conférence de lancement de cette commémoration, pourquoi le prolétariat mondial et les peuples en luttes pour leur émancipation doivent célébrer la révolution d’octobre, je cite « En octobre 1917, 46 ans après la commune de Paris, après plusieurs essais fort enrichissants, le prolétariat russe réalisât avec succès, la deuxième révolution prolétarienne appelée lé révolution d’octobre 17. Dès lors, cette révolution va inspirer les révolutions sociales en Europe, en Asie, en Amérique, en Afrique. Elle est à ce jour, la référence, la source intarissable de toutes les luttes du prolétariat international pour la conquête du pouvoir politique…. Quoi de plus normal donc que ce prolétariat commémore avec fierté cet évènement ». Fin de citation.
Le forum que nous organisons ce samedi 11 novembre soumettra à débats des questions cardinales de la révolution d’octobre, questions qui sont devenues les questions cardinales de toutes les révolutions dans le monde. L’exposé comprend les trois points suivants :
i- La révolution d’octobre 17 et le développement du marxisme sur diverses questions du mouvement ouvrier
ii- L’apport de la Grande révolution au Mouvement Communiste International
iii- L’apport de cette révolution au mouvement communiste de Côte d’Ivoire.
I- La révolution d’octobre 17 et le développement du marxisme sur diverses questions du mouvement ouvrier
I-1- La thèse de la transformation du capitalisme concurrentiel en impérialisme et les tâches du prolétariat mondial qui en découlent
La révolution d’octobre 17 s’est déroulée dans une période historique dominée par une évolution particulière du système capitaliste que Lénine a appelé l’impérialisme. Face à ce phénomène nouveau du système capitaliste, il fallait aux dirigeants prolétariens de cette période en avoir une connaissance parfaite, afin de définir la stratégie et les tactiques politiques prolétariennes pour la conquête du pouvoir.
Dans la continuité de Marx, Lénine s’acquitta de cette tâche dans son célèbre ouvrage « l’impérialisme stade suprême du capitalisme ».
Lénine montre que le développement fulgurant des moyens de production capitaliste de la deuxième moitié du 19ème siècle et du début du 20ème siècle, la recherche du profit maximum qui est le but ultime du capitalisme, ont entrainé la concentration des entreprises industrielles et des banques. Par le jeu de la concentration fusion, ce capitalisme a donné naissance à l’impérialisme, un capitalisme dominé par les oligarchies financières nées de la fusion du capital industriel et du capital bancaire. Pour assurer son développement, pour maintenir une accumulation gigantesque des profits, ces oligarchies financières poussent leurs gouvernements bourgeois à la conquête des nations faibles, à la guerre contre d’autres puissances impérialistes pour le repartage du monde. Un tel système politique et économique, basé sur l’exploitation de millions d’hommes dans les pays développés, basé sur la domination territoriale par quelques nations européennes de la quasi-totalité des nations et contrées d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et fondé sur la recherche du profit maximum, la conquête des marchés et des débouchés par tous moyens, un tel système ne peut que vivre de guerres : guerres entre puissances impérialistes pour le repartage du monde, guerres de rapines pour conquérir les contrées non encore colonisées.
L’impérialisme c’est l’exploitation de millions d’hommes et de femmes dans les métropoles, la spoliation des richesses de nombreuses nations ; c’est l’accumulation de la richesse mondiale entre les mains d’une poignée de pays et entre les mains d’une poignée d’hommes à l’intérieur des pays. L’impérialisme est l’exacerbation de la misère, de la frustration du sentiment nationaliste, l’absence des libertés et de la démocratie. C’est la guerre entre les impérialistes, c’est la guerre de conquête, c’est le parasitisme.
Avec un tel système, les conditions objectives sont réunies pour la révolution prolétarienne mondiale. La tâche centrale des partis communistes est d’organiser le prolétariat dans chaque pays pour en finir avec l’impérialisme et les pouvoirs bourgeois.
Les thèses de Lénine sur l’impérialisme ont permis aux communistes russes de vaincre l’un des plus puissants remparts de l’impérialisme international de l’époque, la Russie tsariste. Ces thèses ont inspiré toutes les révolutions prolétariennes dans le monde. C’est une source inépuisable pour les combattants anti-impérialistes d’hier et d’aujourd’hui.
I-2- Le droit des nations à disposer d’elles mêmes
Les communistes ne peuvent libérer la classe ouvrière de l’esclavage salarié, sans lutter contre tout asservissement des nations. Aussi, les partis communistes des pays oppresseurs (des «grandes» puissances, notamment) doivent –ils reconnaitre et défendre le droit des nations opprimées à disposer d’elles-mêmes, et cela au sens politique du mot, c’est-à-dire le droit à la séparation politique. La défense de ce droit, loin d’encourager la formation de petits Etats, conduit au contraire à la formation plus libre, plus sûre et, par suite, plus large et plus généralisée de grands Etats et de fédérations entre Etats.
L’époque de l’impérialisme est celle de l’oppression croissante des nations du monde entier par une poignée de «grandes» puissances ; aussi la lutte pour la révolution socialiste contre l’impérialisme est-elle impossible sans la reconnaissance du droit des nations à disposer d’elles-mêmes. «Un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre» dit Marx. Ne peut être socialiste un prolétariat qui admet la moindre violence exercée par «sa» nation à l’encontre d’autres nations.
Telles sont les thèses de Lénine sur la question dans son livre « du droit des nations à disposer d’elles mêmes ».
Les bolchéviques ont appliqué ces thèses à la prise du pouvoir en octobre 19017. Toutes les nations non russes ont eu la liberté de se fédérer à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques ou de s’en séparer. Les partis communistes nationaux de la Russie et de ses colonies ayant adopté ces thèses dans leur combat contre le tsarisme et ayant accompli un immense travail de rapprochement entre les prolétaires, ces partis ont facilité l’adhésion à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques de Russie.
En Afrique, en Asie, en Amérique, les révolutionnaires des nations colonisées on fondé leurs luttes pour l’indépendance de leur pays, sur ces thèses léninistes. Ainsi ces peuples se sont à la suite de la révolution d’octobre 17, soulevés pour leur indépendance.
Le développement des contradictions de classe étant différenciées, beaucoup de ces pays ont pu réaliser la révolution anticoloniale comme en Chine, Au Vietnam, en Algérie, etc. tandis que d’autres colonies se sont transformées en néo colonies avec des indépendances fictives comme la Côte d’Ivoire.
La question du droit des nations à disposer d’elles mêmes, se pose encore avec acuité dans le monde aujourd’hui. L’on observe des revendications nationalistes des catalans en Espagne, des basques et des corses en France, des Antilles en Amérique, des Kurdes au Moyen Orient, en Afrique (le Sahraoui au Maroc, le Biafra au Nigeria, etc.). EN Côte d’Ivoire nous avons vécu la tentative de séparation du Sanwi. Les frontières issues de la colonisation sont souvent remises en cause avec des velléités de séparation.
Lénine a enrichi le marxisme sur ces questions. Les révolutionnaires sont invités à utiliser ces thèses, non comme un dogme mais comme un guide, dans les conditions actuelles de développement du capitalisme. Cette tactique doit avoir pour objectif le positionnement des classes révolutionnaires pour la conquête du pouvoir politique.
I-3- La question de la guerre et à la paix
Les socialistes ont toujours condamné les guerres entre les nations comme une entreprise barbare et bestiale. Mais leur attitude à l’égard de la guerre est foncièrement différente de celle des pacifistes bourgeois et des anarchistes. Ils se distinguent de ceux-ci en ce sens qu’ils comprennent le lien inévitable qui rattache les guerres à la lutte de classe; ils comprennent qu’il est impossible de supprimer les guerres sans supprimer les classes; ils reconnaissent parfaitement la légitimité, le caractère progressiste et la nécessité des guerres de la classe opprimée contre celle qui l’opprime, des ouvriers salariés contre la bourgeoisie.
Les communistes ont toujours souhaité, dans les guerres, le succès du pays qui veut renverser ou saper les bastions du régime féodal, de l’absolutisme, du colonialisme.
Mais si ce sont des guerres entre colonisateurs pour le repartage d’une colonie, entre impérialistes pour la conquête de contrées, les socialistes ne peuvent défendre aucune des parties en conflit. Ils doivent souhaiter la défaite des brigands.
Les chauvins invoquent l’idée de la «défense de la patrie» dans la guerre impérialiste. De cette idée découlent, par voie de conséquence, la renonciation à la lutte de classe pendant la guerre. Les chauvins pratiquent en fait une politique anti prolétarienne, car ils préconisent en réalité, non pas la «défense de la patrie» au sens de la lutte contre l’oppression étrangère, mais le «droit» de telle ou telle grande puissance à piller les colonies et à opprimer d’autres nations.
Telles sont les thèses de Lénine sur la guerre et la paix, thèses ayant eu pour objectifs de guider le prolétariat russe et le prolétariat international pendant la 1ère guerre mondiale.
La tactique bolchévique pendant la révolution d’octobre 17 a été fondée sur ces thèses : Pas de soutien au gouvernement de transition qui après la chute du Tsar continue la guerre de rapine, a été le slogan bolchévique qui a contribué à créer l’alliance entre le prolétariat russe et les soldats au front.
Ces thèses sont une boussole pour les révolutionnaires de par le monde : Dans les pays impérialistes en cas de guerre contre une autre puissance impérialiste, quelque soit le motif et quelque soit la puissance qui a attaqué la première, les révolutionnaires doivent faire la propagande contre la guerre et renverser, si les conditions sont réunies, leur propre bourgeoisie. C’est ce qui s’est passé en Europe de l’Est pendant la 2ème guerre mondiale. En cas de guerre entre une puissance impérialiste et une nation dominée, quelque soit le pays qui a attaqué le premier, les révolutionnaires du pays impérialiste doivent condamner leur propre bourgeoisie et se mettre aux côtés de la nation dominée; les révolutionnaires de la nation dominée doivent se mettre aux côtés de leur pouvoir bourgeois dans la lutte contre la puissance impérialiste (guerre d’Algérie, d’Indochine, d’Angola, du Mozambique, etc.). Entre nations dominées ou entre nations « indépendantes » les révolutionnaires doivent dénoncer le caractère réactionnaire de la guerre, dénoncer leur propre bourgeoisie et transformer si les conditions sont réunies cette guerre en guerre révolutionnaire contre leur bourgeoisie, pour le pouvoir du peuple. En cas de guerre civile non organisée par le prolétariat et n’ayant pas pour objectif la satisfaction des aspirations des masses populaires, les révolutionnaires doivent dénoncer le caractère réactionnaire de la guerre qui a pour objectif le positionnement d’un clan bourgeois, transformer si les conditions sont réunies, cette guerre en une guerre révolutionnaire contre la classe bourgeoise. Soutenir par tout moyen la guerre des classes révolutionnaires contre les classes réactionnaires telle doit être la voie à suivre dans les questions de la guerre et de la paix.
I-4- Les caractéristiques du pouvoir des soviets
Le type le plus parfait, le plus évolué d’Etat bourgeois, c’est la république démocratique parlementaire où la machine de l’Etat est composé généralement d’un gouvernement issu du parlement, de l’armée permanente, de la police, de la justice, de l’administration générale, autant d’institutions où pratiquement tous les membres sont nommés ou élus mais pratiquement non révocables, et qui ont des privilèges et son placés au-dessus du peuple.
Avec la Commune de Paris et la révolution d’octobre 17, les peuples ont inauguré un type supérieur d’Etat démocratique, l’Etat démocratique prolétarien. Les principaux traits qui distinguent l’Etat démocratique prolétarien et de l’Etat démocratique bourgeois sont les suivants: La république parlementaire bourgeoise entrave, étouffe la vie politique autonome des masses, leur participation directe à l’organisation démocratique de toute la vie de l’Etat, de bas en haut. Les Soviets des ouvriers, paysans et soldats libère l’énergie des masses. Les élus sont révocables par leurs mandants ; les institutions sont liées au peuple, qui dicte ses orientations, contrôle l’exécution de la production et des services. Les soviets organisent l’émancipation du prolétariat et des peuples. Ils n’entreprennent aucune transformation avant que celle-ci ne soit venue à pleine maturité, et dans la réalité économique et dans la conscience de l’immense majorité du peuple.
Ils reproduisent le type d’Etat élaboré par la Commune de Paris, et que Marx a appelé la « forme politique enfin trouvée où peut s’accomplir l’affranchissement économique des travailleurs ».
Tel est le contenu du pouvoir prolétarien instauré suite à la révolution d’octobre 17. Ce pouvoir a servi de modèle aux pouvoirs issus des révolutions prolétariennes en Europe, en Asie, en Amérique avec des variantes selon les conditions concrètes des rapports de force et des contradictions de classe.
Tels sont, résumés, les apports théoriques au marxisme, de la révolution d’octobre 17. Ces thèses sont les guides du mouvement prolétarien révolutionnaire actuel.
II- L’apport de la révolution d’octobre 17 au Mouvement Communiste International
Analysant les objectifs et tâches de la 1ère et 2ème et 3ème Internationale Communiste, Lénine indique que la Première Internationale, fondée par Marx, a existé de 1864 à 1872. La défaite des héroïques ouvriers parisiens de la Commune de Paris, a marqué la fin de cette Internationale. Elle est inoubliable, elle est éternelle dans l’histoire de la lutte des ouvriers pour leur libération. Elle a jeté les fondations de l’édifice de la République Socialiste Mondiale. Mais la Première Internationale s’avéra, après la défaite de la Commune, comme une simple organisation centrale qui, certes, ne manquait pas de puissance, grâce à la ferme direction de Marx, mais qui n’avait pas de base de masses. Ce fut là la cause déterminante de sa mort. La Deuxième Internationale a existé de 1889 à 1914 jusqu’à la 1ère guerre mondiale. Cette époque a été celle de l’évolution la plus calme et la plus pacifique du capitalisme, une époque sans grandes révolutions. Pendant cette époque, le mouvement ouvrier s’est affermi, a créé des partis et des organisations ouvrières de masses dans tous les pays capitalistes évolués. Il a atteint l’âge viril dans un certain nombre de pays. Mais les leaders ouvriers de la majorité des partis de la 2ème internationale se sont habitués au temps de paix et ont perdu leur aptitude à la lutte révolutionnaire. Lorsqu’a commencé, en 1914, une guerre qui a ensanglanté la terre pendant quatre ans, une guerre entre capitalistes pour le partage des profits et pour la domination sur les peuples petits et faibles, ces socialistes sont passés aux côtés de leurs gouvernements. Ils ont trahi les ouvriers, ont aidé à prolonger le massacre ; ils sont passés aux côtés de leurs gouvernements capitalistes.
Dans les thèses d’avril 1917 Lénine recommande aux révolutionnaires russes de « prendre l’initiative de la création d’une Internationale révolutionnaire, d’une Internationale contre les social-chauvins. La troisième internationale vit le jour officiellement en 1919. Elle avait une patrie l’URSS, un chef, le parti communiste de Russie, un objectif le soutien au mouvement prolétarien mondial pour la réalisation de la révolution socialiste mondiale.
II-1-Le soutien aux révolutions prolétariennes mondiales
La patrie du socialisme, l’URSS, fidèle aux directives de Marx et Engels qui indiquaient que la classe ouvrière internationale ne pourra vaincre la bourgeoisie internationale que suite au passage du plus grand nombre de pays et de peuples de la planète au socialisme, a soutenu les révolutions prolétariennes en Europe, en Amérique, en Asie, les révolutions nationales anti-impérialistes en Afrique. Ces soutiens internationalistes reposaient sur les principes suivants :
– La révolution ne s’exporte pas. Elle survient suite à une crise révolutionnaire dans un pays. Elle est préparée et engagée par les révolutionnaires du pays concerné.
– La patrie du socialisme et les combattants prolétariens du monde entier apportent tout leur soutien internationaliste aux partis et mouvement révolutionnaires nationaux
Organisation du MCI, soutien concret aux partis et organisations prolétariens, tels ont été les soutiens internationalistes de la révolution d’octobre 17 au mouvement communiste mondial et aux luttes des peuples pour leur émancipation du joug impérialiste.
III- L’apport de la révolution d’octobre au mouvement communiste de Côte d’Ivoire
La Création du PCRCI, son orientation politique marxiste léniniste
La révolution d’octobre 17 a fourni les bases théoriques permettant aux prolétaires du monde entier d’organiser le combat contre l’impérialisme. Elle a en particulier, développé les questions du parti, et les questions de la stratégie et de la tactique révolutionnaire.
La stratégie consiste à déterminer la direction du coup principal du prolétariat et à régler en conséquence la disposition des forces révolutionnaires au cours d’une étape donnée de la révolution. La première tâche des révolutionnaires russes a été de créer le parti communiste ; puis pour correctement orienter les luttes, le seconde tâche fut de dresser un plan global de la révolution dans leur pays afin de définir les étapes, les tâches à réaliser pour chacune des étapes, les forces fondamentales, les réserves. Cette tâche s’est appuyée sur une analyse rigoureuse des rapports de production et des contradictions de classe.
Suite à la définition de la stratégie, les bolchéviques ont porté une attention particulière à la question de la tactique qui consiste à déterminer la ligne de conduite du prolétariat pendant une période relativement courte de flux ou de reflux, d’ascension ou de dépression du mouvement révolutionnaire, à suivre cette ligne en remplaçant les anciens mots d’ordre, les anciennes formes de lutte et d’organisation, par de nouveaux.
Si la stratégie a pour but de mener jusqu’au bout et de gagner la guerre contre les classes réactionnaires du moment, la tactique, elle, s’assigne des objectifs plus restreints. Elle s’efforce de gagner telle ou telle bataille, de faire aboutir telle ou telle campagne. Elle est partie de la stratégie et, comme telle, subordonnée à cette dernière.
Telles sont les lois de la stratégie et de la tactique révolutionnaire qui ont inspiré et continuent d’inspirer tous les combats prolétariens et que doivent s’assimiler tout révolutionnaire qui veut rempoter des victoires sur l’ennemi de classe.
III-26 Comment les communistes de côte d’Ivoire se sont-ils inspirés de ces thèses léninistes
En 1990, alors que la contre révolution chantait la mort du communisme, alors que les intellectuels ivoiriens qui se réclamaient du communisme par mimétisme jetaient les livres de Marx et Lénine pour arborer le drapeau du réformisme, des combattants prolétariens de Côte d’Ivoire ont appliqué les enseignements de Lénine à savoir que « sans parti communiste, pas de révolution au profit du prolétariat ». Ils fondèrent le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire, (PCRCI).
Dès sa création, les statuts du PCRCI affirment que l’objectif final du mouvement communiste de Côte d’Ivoire est la révolution socialiste communiste, partie intégrante de la révolution prolétarienne mondiale. Il est expressément indiqué que « Le PCRCI agit pour l’avènement de la révolution prolétarienne en Côte d’Ivoire, pour la révolution prolétarienne mondiale et le passage de l’humanité au communisme ». (Extrait des statuts).
Cette orientation idéologique et politique est fondée sur les caractéristiques économiques de l’époque actuelle, époque où le capitalisme a atteint son dernier stade, le stade impérialiste et où par conséquent la révolution prolétarienne est à l’ordre du jour. Cette ligne est conforme aux thèses de Marx, Engels et Lénine fondateurs du marxisme-léninisme.
Une fois le but final fixé, la révolution socialiste et communiste, but valable pour tous les partis communistes de par le monde, le PCRCI, a analysé la situation concrète actuelle, économique, politique, sociale et culturelle de la Côte d’Ivoire et a défini l’objectif stratégique immédiat pour avancer vers l’objectif final
Le programme du parti indique ceci « … La Côte d’Ivoire, agrégat de communautés primitives et d’Etats patriarcaux, fut agressée par l’impérialisme français, qui la transforma en colonie en 1893 et y introduisit le capitalisme comme mode de production dominant. L’héroïque résistance des peuples de Côte d’Ivoire conjuguée avec les luttes anti-impérialistes des peuples opprimés du monde, imposât à l’impérialisme français la concession au pays d’une indépendance nominale en 1960, transformant ainsi la colonie en néo-colonie. La haute bourgeoisie traîtresse, composée de bureaucrates et de compradores, eut dès lors à gérer une économie capitaliste néocoloniale où dominait le capitalisme d’Etat largement entamé depuis 1981 par un vaste mouvement de liquidations-privatisations dans le cadre des programmes d’ajustement structurel concoctés par le FMI et la Banque Mondiale. L’assujettissement du pays aux puissances impérialistes s’est notablement accru avec la primauté à l’impérialisme français qui jouit d’un poids politique prépondérant de plus en plus concurrencé par les autres impérialistes : européens, nord-américains et asiatiques. Ces puissances ne sont pas intéressées au développement capitaliste du pays. Elles laissent subsister et entretiennent la petite production marchande pour la reproduction capitaliste dans les métropoles, et avec elle les disparités régionales, les formes barbares et rétrogrades d’exploitation et d’oppression de la classe ouvrière, de la paysannerie et du peuple. Ainsi donc, les masses travailleuses de Côte d’Ivoire souffrent non seulement de la domination impérialiste et de l’exploitation capitaliste, mais aussi de l’insuffisance de développement du capitalisme.
Aujourd’hui, trois contradictions fondamentales caractérisent la société ivoirienne. La première et la principale oppose les peuples de Côte d’Ivoire dans leur ensemble à l’impérialisme international, français en particulier et la bourgeoisie bureaucratique et compradore. La deuxième oppose la paysannerie laborieuse aux vestiges des forces patriarcales à la campagne. La troisième contradiction enfin oppose le prolétariat à la bourgeoisie.
Aussi, pour être victorieuse, la révolution prolétarienne doit-elle intégrer en un seul courant ces trois contradictions et les revendications qui en découlent de manière à atteindre l’ennemi commun des peuples de Côte d’Ivoire, l’impérialisme international et la haute bourgeoisie qui le sert ».
Le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire lutte pour une république démocratique des ouvriers, paysans et des autres travailleurs qui garantit les libertés politiques complètes pour le peuple ; où tous les responsables politiques et administratifs seront non seulement élus, mais aussi révocables à tout moment sur la demande de la majorité des mandants ; où les institutions parlementaires représentatives seront remplacées par des comités de représentants qui feront les lois et en désigneront en même temps les exécutants. Seule une telle organisation de l’Etat assoit la démocratie par et pour le peuple et en fait un pouvoir de la majorité capable d’assurer au mieux le développement économique harmonieux et la sauvegarde des droits du peuple en général. A l’étape actuelle, la révolution en Côte d’Ivoire sera de caractère national, démocratique, populaire et anti-impérialiste ». (Extrait du programme adopté au dernier congrès tenu les 31 aout et 1er septembre 2012.) ?
Cette orientation stratégique est conforme aux enseignements de Lénine, résumés comme suit : La tâche du mouvement communiste dans les pays arriérés est d’organiser un parti révolutionnaire prolétarien ayant pour objectif immédiat de renverser le pouvoir pro-impérialiste des hauts-bourgeois, de conquérir la liberté politique.
Toute tactique particulière doit mobiliser les masses populaires contre le pouvoir des hauts bourgeois serviteurs de l’impérialisme. Elle doit tenir compte des rapports de force, des contradictions au sein des classes réactionnaires, de l’environnement national et international..
En temps de « paix » la tactique particulière du PCRCI est consacrée essentiellement au renforcement du parti et à la révolutionnarisation de la société : luttes pour les libertés, la démocratie et le pain, participation aux élections, luttes contre le caractère autocratique des pouvoirs de hauts bourgeois, luttes contre les constitutions socles de ces pouvoirs, afin d’ouvrir des espaces de liberté et de démocratie. C’est ainsi que nous avons lutté contre la constitution de 2000 et contre celle de 2016, participé aux élections de 2012 et 2015, soutenons tous les revendications sociales, dénonçons toutes les atteintes aux libertés et aux droits de l’homme.
En temps de crise, la tactique particulière est centrée sur l’appel pour le pouvoir du peuple, la lutte contre la guerre civile réactionnaire en attendant de transformer celle-ci en guerre révolutionnaire. C’est ainsi que nous avions dénoncé la rébellion de 2002 avons dénoncé l’agression de l’impérialisme français en 2004 et 2011.
Conclusion : La révolution prolétarienne toujours à l’ordre du jour
La révolution d’octobre 17 a inauguré l’ère de la révolution prolétarienne mondiale qui a connu des avancées notables. La révolution socialiste est devenue le chant de ralliement de tous les ouvriers conscients de par le monde. Mais la révolution socialiste connait aujourd’hui un recul suite à la chute de la 1ère patrie du socialisme. L’impérialisme exultent et crie victoire mais il a la peur au ventre, car les luttes prolétariennes contre le capital n’ont pas faibli. Le socialisme a trébuché mais la révolution socialiste reste à l’ordre du jour. Tant que l’impérialisme va accumuler les richesses produites entre les mains d’une poignée de pays et à l’intérieur des pays entre les mains d’une poignée d’individus, le cri de guerre contre l’esclavage salarié, contre la domination impérialiste, sera retentissant et d’actualité. L’impérialisme est en crise chronique. Dans les métropoles impérialistes les prolétaires rejettent ce système et veulent la révolution ce qui se traduit entre autre par le boycott des joutes électorales. Dans les pays dominés les révoltes contre les hauts bourgeois à la solde de l’impérialisme s’accentuent partout. La misère pousse des millions de jeunes à prendre d’assaut les métropoles. Le mouvement prolétarien grandit toujours.
Comme indiquer plus haut paraphrasant Lénine (Edition Sociale Paris 1976, Tome 4 page 293) : a) L’essence du mouvement communiste dans chaque pays est d’organiser la lutte de classe du prolétariat en vue de conquérir le pouvoir politique, de remettre tous les moyens de production à la société tout entière et de remplacer l’économie capitaliste par l’économie socialiste ; b) La tâche du mouvement communiste dans les pays arriérés est d’organiser un parti révolutionnaire prolétarien ayant pour objectif immédiat de renverser le pouvoir pro-impérialiste des hauts-bourgeois, de conquérir la liberté politique.
Pour ce faire, le MCI a les armes théoriques, le marxisme –léninisme, l’expérience de la révolution d’octobre 17. S’appuyer sur le marxisme léninisme, appliquer la doctrine à la situation concrète ce qui implique une connaissance approfondie de cette situation ; telles sont les tâches actuelles des détachements du prolétariat international.
Honneurs aux révolutionnaires russes
Honneur à leur chef Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine
Vive l’esprit de la révolution d’octobre 17
Je vous remercie
Achy Ekissi Secrétaire Général du PCRCI