LE CONTEXTE :
Notre Pays la Côte d’Ivoire vient de vivre à travers les élections législatives du 18 décembre 2016, une autre page critique de son histoire récente.
Ces élections intervenaient dans un contexte délétère, marqué par une violente contestation élevée par le Peuple Ivoirien et les partis politiques de l’Opposition contre le projet du Chef de l’Etat, d’imposer à la Côte d’Ivoire, une Constitution non consensuelle et antidémocratique.
Dès le 30 juin 2016, les forces politique du changement, alors réunies au sein du Collectif de l’Opposition Démocratique, CODE, avaient par leur déclaration historique contre le projet de Nouvelle Constitution, lancé une croisade pour le retrait pur et simple de ce texte qui met gravement en péril l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Les membres du CODE rejoints par la suite par plusieurs autres organisations et personnalités politiques éprises de démocratie et déterminées à combattre le régime d’Alassane Ouattara, ont poursuivi au sein de la Coalition du Non et du Front du Refus, la lutte pour le retrait de ce projet inique.
S’il est besoin de le rappeler, ces élections législatives étaient organisées par une CEI décriée pour son illégalité et sa partialité par les forces de l’Opposition. Cette même CEI a été déclarée, partiale et non indépendante par la Cour Africaine de Justice le 18 novembre 2016. Ces élections en conséquence sans crédibilité, ni légitimité, ne pouvaient constituer un enjeu majeur pour les partis de l’Opposition, même si par ailleurs certains de ses membres y ont pris part à titre individuel.
Ces élections se sont donc tenues dans un contexte illégal où la Constitution a fait l’objet d’un désaveu sans précédent dans les urnes.
Au moment où s’achève cette consultation électorale imposée par le Pouvoir à bout de souffle d’Alassane Ouattara, la Coalition du Non voudrait faire un certain nombre de constats.
NOTRE ANALYSE
Le premier fait marquant est le taux de participation dérisoire de ces élections que le Pouvoir, comme à son habitude a manipulé à la hausse. En réalité, la plupart des observateurs de la vie sociopolitique ivoirienne situent autour de 7% le taux de participation réel, qui ressemble comme à s’y méprendre, à celui du référendum constitutionnel d’octobre dernier. Ce taux constitue donc un second désaveu cinglant au régime autocratique et antidémocratique d’Alassane Ouattara.
En second lieu, il faut noter la fraude massive et une manipulation des résultats dans nombre de circonscriptions où les barons du régime ont été battus dans les urnes et ce malgré les manœuvres d’intimidation et les chantages en tout genre utilisées de manière inique et illégale pour annuler les candidatures d’indépendants.
A travers ces élections législatives, le Peuple de Côte d’Ivoire a une nouvelle fois refusé de se faire complice d’un simulacre d’élections législatives que le Pouvoir autocratique et dictatorial d’Alassane Ouattara a voulu imposer à la Nation Ivoirienne.
En somme, pour la Coalition du Non, ces élections ainsi que les institutions qui en découlent sont dénuées de toute légitimité.
Il est par ailleurs important de remarquer que depuis la campagne contre le Référendum et jusqu’aux élections législatives, l’Opposition a donné la preuve de sa capacité à s’unir pour concevoir et réaliser en parfaite communion avec le Peuple, la lutte contre les grands fléaux que la gouvernance d’Alassane Ouattara fait peser sur notre Pays.
Devant des scrutins falsifiés, des Institutions inféodées au Pouvoir, les activités des partis politiques réprimées et la patrimonialisation éhontée de l’économie nationale par le clan Ouattara, les partis de l’Opposition, dans un sursaut historique ont su mutualiser leurs forces par une unité d’action remarquablement efficace.
Le Peuple qui attendait depuis longtemps le réveil des forces de progrès, a répondu sans calcul aux mots d’ordres que nous avons lancés. Le Peuple ivoirien qui a par deux fois successives rejeté des consultations électorales truquées et factices, a prouvé qu’il reste mobilisé et il demeure le seul et unique maître de ses suffrages.
La Coalition du NON saisit cette occasion pour féliciter l’ensemble des ivoiriens pour leur engagement dans cette lutte essentielle. Elle veut par ailleurs saluer les partis, les organisations politiques et leurs leaders respectifs qui, délaissant leurs intérêts particuliers ont su prendre le pari gagnant de fondre leurs énergies dans nos actions communes organisées pour le retrait du projet de Constitution, combat qui s’est prolongé à l’occasion des élections législatives.
Cependant, devant l’échec patent d’Alassane Ouattara à offrir à la Côte d’Ivoire un avenir plus sûr, et vu sa détermination à poursuivre aveuglément dans cette voie sans issue, hautement destructrice pour notre Pays, nous devons aller plus loin dans la recherche de l’unité pour plus d’efficacité et pour sauver la Côte d’ivoire.
NOTRE APPEL
Les semaines et les mois à venir devront être pour toutes les forces démocratique et patriotique, pour toutes les forces de progrès et pour chaque ivoirien soucieux de l’avenir de la démocratie en Côte d’Ivoire, un temps de rassemblement et de renforcement de nos options de lutte.
C’est pourquoi, prenant appui sur nos récents succès et convaincus que l’histoire a montré de tout temps que la volonté de changement exprimée par le peuple dans l’unité est invincible, nous réitérons notre engagement à poursuivre sans fléchir la lutte commune pour : le retrait et l’abrogation de la Constitution du 30 octobre 2016, le rétablissement des libertés démocratiques, la libération des leaders politiques injustement incarcérés, le retour sans condition au Pays des exilés, la véritable réconciliation nationale et la fin de l’accaparement du patrimoine économique de la Nation par la famille Ouattara.
A cet effet, la Coalition du Non lance un appel solennel et patriotique à tous les ivoiriens à toutes les forces de progrès : citoyen individuels, organisations civiles en lutte pour un mieux-être, élus municipaux et députés, ainsi qu’à tous les candidats qui ont subi des injustices, afin que dans une union sacrée des forces du démocratiques, nous fédérions plus loin et plus puissamment nos capacités et nos énergies, pour ancrer à nouveau dans l’esprit de chaque ivoirien les graines d’une nouvelle espérance politique et citoyenne.
Dès les prochains jours, notre groupement qui tient à prendre devant l’Histoire toutes ses responsabilités, s’adressera à nouveau à la Nation à travers une initiative décisive, pour proposer un nouveau contrat politique citoyen aux ivoiriens et aux acteurs politiques pour l’avènement d’une Côte d’Ivoire nouvelle, démocratique unie, réconciliée et prospère.
Il s’agira pour nous d’opérer un rassemblement durable et plus audacieux de toutes les forces sociales et politiques de progrès, dans une démarche résolue pour une véritable alternative au régime d’Alassane Ouattara.
En achevant ce message, nous voulons également nous faire un devoir sacré d’adresser à tous les ivoiriens, aux femmes et aux jeunes de notre Pays, aux leaders d’opinion, aux responsables religieux et aux responsables politiques, prisonniers politiques et aux exilés, nos souhaits sincères de bonne et heureuse année 2017.
La Coalition du NON forme tous et pour chacun, le vœu que l’année nouvelle qui s’ouvre, inaugure enfin et de façon irréversible, une ère nouvelle de paix durable, de liberté et de démocratie véritable pour notre Pays et ses habitants.
Face à la fuite en avant et à l’aveuglement débridé du régime d’Alassane Ouattara, l’heure décisive de la résistance a sonné pour le Peuple Ivoirien.
Vive la Côte d’Ivoire nouvelle réconciliée et prospère.
Fait à Abidjan, le 29 décembre 2016
POUR LA COALITION DU NON LE PRESIDENT
Prof BAMBA MORIFERE