Alors que la quasi-totalité des organisations de la société civile et des partis politiques ivoiriens ont clairement opposé une fin de non-recevoir au projet constitutionnel du Chef de l’Etat en demandant à nos compatriotes à ne pas s’y sentir concernés, au regard de son caractère illégal et illégitime, il les a contre toute attente appelés le 30 octobre 2016 à se prononcer sur ce qui parait être le règlement intérieur ou les statuts du RHDP.
En effet, loin des préoccupations actuelles et des aspirations profondes du peuple, le projet de la nouvelle constitution exclusivement pensé par le Chef de l’Etat, unilatéralement rédigé par des scribes qu’il a désignés et entérinée par une Assemblée Nationale monocolore et aux ordres, ne pouvait être le contrat social dans lequel les ivoiriennes et les ivoiriens pourraient se retrouver pour bâtir les fondations d’une société meilleure.
A la suite de ce coup d’Etat constitutionnel perpétré par le Chef de l’Etat en imposant ce référendum, la CEI vient à son tour d’enfoncer le clou, ce mardi 1er novembre 2016, en opérant un coup d’Etat électoral au regard de l’invraisemblance des chiffres qu’elle a annoncé et dont il ressort un taux de participation irréaliste de 42,42 % et une victoire du OUI avec 93,42%.
Pour avoir appelés nos concitoyens à ne pas se sentir concernés par ce scrutin référendaire, le FPI et l’AFD-CI ont mis en place un système de monitoring en vue d’en surveiller le déroulement de sorte à leur permettre d’évaluer l’impact de leur mode ordre de Boycott auprès des populations.
Ce monitoring qui concernait 1 200 localités a permis de montrer par le total désintérêt que les ivoiriens ont manifesté pour ce scrutin que le boycott a été un franc succès et que le vote a lui été un cuisant échec. Ainsi, à titre d’exemple, alors que la CEI donne un taux de participation de x? dans les régions de x et Y, nos chiffres nous révèlent une toute autre réalité en donnant plutôt respectivement A% et B%.
Ce constat montre bien que la CEI, avec à sa tête M. Youssouf Bakayoko, comme elle en démontre un talent certain depuis 2010, a une fois de plus manipulé les chiffres pour tenter de donner une légitimité populaire à une constitution congénitalement illégitime.
En effet, comment logiquement et avec un minimum de bon sens peut-on penser faire croire aux ivoiriens qu’alors qu’en 2000, à l’occasion d’un référendum où tous les partis politiques, y compris les partis membres de l’actuel RHDP, ont appelé a voté OUI, le OUI l’ait emporté avec 86,53% et qu’en 2016, alors que tous les partis politiques de l’opposition et de nombreux organismes de la société civile ont pour certains appelé à voter NON et pour d’autres à Boycotter le scrutin, le OUI l’emporte avec 92,42%, quasiment 100%.
De même, comment expliquer qu’en 2011, à l’occasion des législatives que seul le FPI a appelé à Boycotter, le taux de participation annoncé par la CEI ait été de 36, 53% (bien en deçà en réalité), et qu’en 2016, avec toute l’opposition et les organisations de la société civile qui ont appelé à l’abstention, le taux de participation gagne miraculeusement près de 10 points pour quasiment la même population électorale ? la fraude et la manipulation sont manifestes, avérées et flagrantes.
Toutes les images du désert électoral national qui ont été publiées sur les réseaux sociaux et corroborées par les reportages de la presse internationale dans différents lieux de vote démontrent le faible taux de participation de nos compatriotes, qui en réalité, selon notre monitoring se situe bien en dessous de 10 %.
Vu tout ce qui précède, le FPI et l’AFD-CI :
• déclarent par la présente ne pas reconnaître les résultats annoncés par la CIE et demandent donc au Chef de l’Etat d’en tirer toutes les conséquences en ne promulguant pas cette loi constitutionnelle ou en démissionnant.
• demandent aux ivoiriennes et aux ivoiriens de rester mobiliser afin de donner aux représentants du FPI et de l’AFD aux prochaines élections législatives une majorité de députés à l’Assemblée Nationale afin de leur permettre en toute légalité de faire abroger cette nouvelle loi constitutionnelle illégitime, rétrograde et antidémocratique.
Fait à Abidjan, le 3 novembre 2016
La SG et porte-parole du FPI
Agnès Monnet