En prélude à la commémoration de la journée Internationale de la Femme (JIF) 2015 organisé par l’Etat de Côte d’ivoire, l’Association Nationale des Femmes Sourdes de Côte d’Ivoire (ANAFESOCI) dans l’exécution de son programme d’activité 2015 a organisé la Journée National de la Femme Sourde (JNFS) édition 2015.
Ce vendredi ,29 Mai 2015 à l’école ivoirienne des sourds (ecis) s’est déroulé la cérémonie de clôture des activités de ces Journées nationales de la Femme Sourdes.
Madame Coulibaly née Sona condé, Présidente de l’ANAFESOCI et membre du Conseil N National de la Femme, représentantes les Femmes handicapées au conseil a pour sa part fais un brillant exposée de la situation de la femme sourde 20 ans après la mise en œuvre du programme d’action de Beijing.
Pour la célébration de la Maman Sourde, madame Touré Massangé, président du Conseil Café Cacao à ‘’gâté’’ les femmes en offrant plusieurs pagnes aux différentes femmes sourdes présentes à cette cérémonie.
La cérémonie s’est terminée par un bal poussière ; dans la ferveur et la joie de toutes les femmes sourdes.
EXPOSEE DE LA SITUATION DE LA FEMME SOURDE 20 ANS APRES LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING
EXPOSEE DE LA SITUATION DE LA FEMME SOURDE 20 ANS APRES LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING
INTRODUCTION
Monsieur le représentant du Ministre d’État, Ministre des Affaires Sociales et de la Formation Professionnelle , Monsieur le représentant du Ministre de la solidarité de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Madame la représentante du Ministre de l’Éducation nationale et de la Enseignement technique, Madame la Directrice Générale du Conseil Café Cacao, Monsieur le représentant du Maire de la commune de YOPOUGON, Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux, Madame la Présidente de l’Association des Femmes Sourdes du Mali, a qui nous disons Akwaba, Mesdames et Messieurs les Présidents d’OPH, distingués invités en vos rang et qualité de.. Dans le cadre de la commémoration de journée internationale de la femme (JIF) 2015 organisé par l’Etat de Côte d’ivoire, l’Association Nationale des Femmes Sourdes de Cote d’Ivoire (ANAFESOCI) dans l’exécution de son programme d’activité 2015 organisera la journée nationale de la femme sourde(JNFS) édition 2015. L’Association Nationale des Femmes Sourdes de Côte d’Ivoire (ANAFESOCI) a voulu axer ses actions sur la prise en compte des femmes Sourdes dans la mise en œuvre des recommandations de la quatrième conférence de Beijing en Côte d’Ivoire. D’où le thème : « Femmes Sourdes, Beijing+20 examen, défis et perspective pour une Côte d’Ivoire émergente ».
Cette grande activité qui fait la promotion de la femme sourde au cœur de toute politique de développement social, a pour objectif de sensibiliser les participants sur la prise en compte des femmes sourdes dans le processus de développement de notre pays et de susciter un engagement des décideurs a concéder au renforcement du pouvoir de décision et d’action en faveur de l’éducation, de la formation, de l’autonomisation et de la protection de la jeune fille sourde/femme sourde.
Cette édition 2015 revêt une dimension particulière en ce sens qu’elle vise à évaluer les actions entreprises par l’Etat de Côte d’ivoire en faveur des femmes, des femmes handicapées et notamment des femmes sourdes dans la mise en œuvre des douze domaines critiques du plan d’actions élaboré lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes en part, à Beijing, du 4 au 15 septembre 1995.
Il avait été recommandé aux gouvernements, à la communauté internationale et à la société civile, y compris les organisations non gouvernementales du secteur privé, de prendre des mesures stratégiques dans les douze domaines critiques ci-après :
1- La persistance de la pauvreté, qui pèse de plus en plus sur les femmes;
2- L’accès inégal à l’éducation et à la formation et les disparités et insuffisances dans ce domaine;
3- L’accès inégal aux soins de santé et aux services sanitaires et les disparités et insuffisances dans ce domaine;
4- La violence à l’égard des femmes;
5- Les effets des conflits armés et autres sur les femmes, notamment celles qui vivent sous occupation étrangère;
6-L’inégalité face aux structures et politiques économiques, à toutes les formes d’activités de production et à l’accès aux ressources;
7- Le partage inégal du pouvoir et des responsabilités de décision à tous les niveaux;
8-L’insuffisance des mécanismes de promotion de la femme à tous les niveaux;
9 -Le non-respect des droits fondamentaux des femmes et les carences de la promotion et de la protection de ces droits;
10-Les images stéréotypées des femmes et l’inégalité de l’accès et de la participation à tous les systèmes de communication, en particulier les médias;
11-Les disparités entre les hommes et les femmes dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de la préservation de l’environnement;
12-La persistance de la discrimination à l’égard des petites filles et des violations de leurs droits fondamentaux.
Après vingt années de mise en œuvre, le rapport fait état de beaucoup d’acquis enregistrés dans bien des domaines ; Lors de la conférence de Beijing, il a été reconnu que le renforcement du pouvoir d’action des femmes et leur pleine participation sur un pied d’égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles à l’égalité, au développement durable et à la paix. Toutefois, des défis demeurent et constituent un frein à la marche de notre pays vers l’émergence comme bon nombre de pays africains.
ÉTAT DES LIEUX
Permettez-moi de vous présenter brièvement la situation de la femme sourde en côte d’ivoire
- Femme sourde et pauvreté
L’État ivoirien s’est engagé dans la lutte contre la pauvreté qui touche la femme ivoirienne en générale en initiant des programmes de développement et faciliter l’accès des femmes à l’épargne donc au crédit en vue des activités génératrice de revenu. Mais fort est le constat que dans notre pays les femmes handicapées en générales et les femmes sourdes en particulier sont les couches sociales les plus défavorisées du fait du manque d’emploi pour elles.
- Femmes sourde et éducation formation
Des actions fortes sont menées pour favoriser l’éducation de la femme en générale alors qu’en côte d’ivoire A peine 1% des femmes sourdes savent lire et écrire.
Depuis la création en 1974 de la 1ere école ivoirienne pour les sourds (ECIS) qui est un aucune structure d’accueil et d’établissement n’as été créé pour favoriser l’éducation et la formation des filles et femmes sourde.
Au niveau du primaire. A ce jour sur toute l’étendue du territoire national, il existe une seul école primaire à caractère publique qui se trouve ici à yopougon. Sa capacité d’accueil est d’environ 200 pensionnaires par ans.
Au niveau du secondaire âpres avoir obtenu le CEPE, les jeunes filles sourdes sont orientés dans des école qui ne sont pas adaptés à leur handicap. En effet la plupart des enseignants du lycée et collège n’ont aucune notion en langue des signes. Il nous faut demander a nos amis interprète de nous accompagner à l’école et c’est quand ils ont le temps puisque l’état n’a prévu aucune disposition dans ce sens.
- Femmes sourde et santé
La santé de la femme en générale préoccupe fortement l’état de côte d’ivoire qui ne cesse de mener des actions en vue de faciliter son accès à des soins gratuits de qualité. Toutefois, pour la femme handicapée sourdes aucune disposition n’a été prise pour favoriser leurs accès aux soins. Ce sont entre autre, les médecins qui n’ont aucune notion de la langue des signes et il n’y a pas d’interprète dans les hôpitaux.
- Au niveau des droits fondamentaux et de la politique
.l’état ivoirien adhère a signé les traités et conventions internationaux relatifs aux droits de la femme handicapée. Tout cela en vue de permettre à la femme ivoirienne de jouir de tous ses droits. Ce sont la loi d’orientation de 98-594 en faveur des personnes handicapées, la ratification de la convention relative aux droits des personnes handicapées le 10 janvier 2014, l’augmentation de la subvention, la représentativité des femmes handicapées au conseil National.
Malheureusement les femmes handicapées sourdes en côte d’ivoire sont victimes de doubles discriminations ; d’une part basée sur le genre et d’autre part basée sur le handicap, elles sont deux à trois fois plus susceptibles de devenir victimes d’abus physiques et sexuels que les femmes non handicapées.
Et, au niveau politique, Selon les statistiques, la représentativité actuelle des femmes handicapées aux postes nominatifs et électifs reste faible et presque quasi nulle.
Alors que si nous rappelons rappelant l’article 6 de la convention relatives aux droits des personnes handicapées ratifie par l’Etat de Côte d’ivoire qui stipule que les Etats Parties reconnaissent que les femmes et les filles handicapées sont exposées à de multiples discriminations, et ils prennent les mesures voulues pour leur permettre de jouir pleinement et dans des conditions d’égalité de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés Fondamentales. En outre, Les États Parties prennent toutes mesures appropriées pour assurer le plein épanouissement, la promotion et l’autonomisation des femmes afin de leur garantir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales énoncés dans la présente Convention.
bien que la volonté politique soit clairement affichée, que des déclarations d’intentions aient été faites, relativement aux droits des femmes handicapées, on enregistre une faible participation de femmes handicapées sourdes dans les processus de développement.
Mesdames et Messieurs, La situation des femmes handicapées en général et en particulier des femmes Sourdes nécessite une attention toute particulière.
Convaincu que créer les conditions qui permettent aux femmes de tous âges de réaliser tout leur potentiel, veiller à ce qu’elles participent pleinement et à égalité à l’édification d’un monde meilleur pour tous et leur confier un rôle accru dans le processus de développement ; des défis majeurs sont a relevés.
LES DEFIS A RELEVER
- Manque des établissements d’éducation et de formation
- Persistance de la pauvreté du au manque d’emploi
- L’absence des établissements d’apprentissage de la langue des signes
- faiblesse des mécanismes institutionnels de promotion du genre et de l’autonomisation de la fille, sourdes femmes sourdes
- l’analphabétisme des femmes sourdes
- manque des services spécialisés dans toutes les structures de santé
- difficile accès des femmes sourdes a l’information et a la communication
- persistance des stéréotypes liés au genre et l’handicap et des pesanteurs socioculturels ;
- cout très élevé des certificats de surdités et des appareils de surdité
- la vulnérabilité des ménages du a la précarité des emplois
- absence des mécanismes de financement des projets des femmes sourdes
AU TITRE DES PERSPECTIVES
- rédiger une stratégie nationale de l’entreprenariat des femmes sourdes
- créer le mécanisme d’appui et d’encadrement des femmes, notamment en milieu rural
- financer les projets des femmes sourdes
- mener des plaidoyers pour l’augmentation de la subvention allouée aux femmes sourdes
- faire des plaidoyers pour l’harmonisation des textes nationaux avec les conventions internationaux relatives au droit des femmes handicapées.
CONCLUSION
En cette période importante de son histoire ou l’Etat de Cote d’ivoire œuvre dans tous les secteurs afin d’aboutir a un pays émergent a l’horizon 2020, le développement de ce thème a permis de favoriser une implication significative des femmes sourdes au processus d’émergence de la cote d’ivoire.
Notre exposé vise à attirer l’attention des politiques, de la société civile des ONG, des bailleurs de fond et des entreprises, sur la prise en compte des femmes sourdes dans le processus de développement et de susciter un engagement des gouvernants à concéder au renforcement du pouvoir de décision et d’action des femmes handicapées notamment les femmes sourdes. Nous sommes convaincu que tous ces points énuméré retiendra votre attention et qu’ensemble nous œuvrons pour la promotion, la protection et l’autonomisation de femme sourde.
Je vous remercie.