La Commission de l’UEMOA mise sur le partage des expériences et des bonnes pratiques entre ses huit Etats membres pour simplifier les procédures et accélérer la croissance.
L’atelier de facilitation des affaires dans l’espace UEMOA, organisé en partenariat avec BizClim, a ouvert ses travaux lundi 20 avril 2015 à Ouagadougou, en présence de M. Thierry Barbe, chef de
Coopération à la Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso et de M. Alain Faustin Bocco, directeur de cabinet du commissaire de l’UEMOA chargé du Département du développement de l’entreprise,de l’énergie, des télécommunications et du tourisme.
A travers cette réunion de haut niveau, rassemblant une quarantaine d’acteurs clefs de la réforme du cadre réglementaire des affaires et des représentants du secteur privé au niveau des pays et de
la région, la Commission de l’UEMOA entend donner une nouvelle impulsion au Projet de facilitation des affaires dans l’espace UEMOA. L’objectif est de simplifier les procédures administratives,
pour encourager la création d’entreprises, booster l’investissement privé et accélérer la croissance.
Comme l’a rappelé M. Thierry Barbe, « l’UEMOA est essentielle à la capitalisation et à la diffusion des meilleurs pratiques en matière de facilitation des affaires (…). L’expansion du secteur
privé, notamment les petites et moyennes entreprises (PME) est un moteur puissant de croissance économique et la principale source de création d’emplois». M. Alain Faustin Bocco est revenu dans son allocution sur les avancées de ces dernières années et les défis qui restent à relever :
« Je voudrais féliciter particulièrement le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo, qui figurent parmi les 10 meilleurs pays réformateurs dans le dernier rapport Doing Business. Si des progrès
sont enregistrés, nous ne devons pas perdre de vue que les Etats membres de notre Union restent néanmoins classés à la queue du peloton. En effet, le Mali qui est le premier de notre espace est
classé à la 146ème place sur 189 pays évalués et à la 19ème place sur les 47 pays d’Afrique subsaharienne. C’est la preuve que nous avons encore beaucoup de lourdeurs administratives à lever pour
libérer le fort potentiel de développement de notre région et la rendre plus attractive aux investissements. Si certains Etats ont fourni des efforts importants, au point d’être classés parmi les
meilleurs réformateurs, c’est qu’il est possible pour les autres d’en faire autant, sinon plus. L’une des voies pour y parvenir, c’est le partage des expériences et des bonnes pratiques. »
Au cours des cinq jours d’atelier, les participants vont exposer leurs réalisations passées et définir de nouveaux objectifs pour étendre la transparence à de nouveaux domaines et ainsi en permettre la
simplification administrative. Il s’agira d’approfondir les savoirs des Etats membres sur la documentation en ligne des procédures, notamment à travers les systèmes eregulations, et de diffuser
plus largement l’information auprès des entrepreneurs et des investisseurs.
Encadrés par des experts en climat des affaires, en système eregulations et en communication, ainsi que par les responsables du Programme de facilitation des affaires de la Conférence des
Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ils identifieront les opportunités et les défis à relever en matière de simplification, de clarification des procédures ou de communication
auprès des entreprises. Chaque Etat-membre émettra à l’issue de l’atelier un plan d’action national pour poursuivre durablement et efficacement les efforts d’amélioration du climat des affaires et le
développement du secteur privé.
L’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine),instituée par le traité de Dakar du 10 janvier 1994, regroupe huit Etats (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Sa mission est de créer un marché commun basé sur la libre circulation des biens, des services et des capitaux, le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune. Cet espace économique ouvert, concurrentiel, rationalisé et harmonisé, doit servir de tremplin aux,Etats de la région pour participer de manière effective et profitable à l’économie mondiale et tracer la voie d’un développement durable et solidaire.
La Facilité Climat des affaires ACP (BizClim) est un programme du Secrétariat du Groupe des Etats ACP, financé par l’Union européenne sur les ressources du 10ème Fonds européen de développement, visant à améliorer le climat des affaires et des investissements dans les régions d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Elle apporte un soutien aux Communautés économiques régionales, aux gouvernements et aux organisations du secteur privé, à travers l’assistance technique et l’organisation de réunions
de concertation et d’affaires, ainsi que la diffusion d’informations et l’échange des bonnes pratiques. BizClim veut stimuler la réflexion dans des domaines pertinents tels que les partenariats publicsprivés,
la privatisation des entreprises publiques, la réduction de la pauvreté…