Le mardi 31 Mars 2015, s’est tenue à l’immeuble SCIAM, à Abidjan, sous la présidence effective de SEM DANIEL KABLAN DUNCAN, Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, une rencontre du Comité National de Pilotage du Plan National de Développement (PND).
Cette réunion qui a regroupé les acteurs nationaux et internationaux de développement, avait pour objectif la restitution du rapport de la revue du PND 2012-2015.
Les objectifs de croissance du PND étaient d’atteindre un taux de croissance de 8,1% en 2012, de 9% en 2013, 10,1% en 2014 et 10% en 2015. Soit un taux de croissance d’environ 10% en moyenne sur la période 2012-2015.
Le comité a noté avec satisfaction que les objectifs de croissance du PND ont été atteints et sont en ligne avec les projections macroéconomiques. Les réformes structurelles et les investissements réalisés ont permis d’obtenir des taux de croissance de 9,8% en 2012, puis de 9,2% en 2013 et de 9% en 2014. Cette croissance a été tirée par l’investissement public et privé. Avec des taux d’investissement en pourcentage du PIB de 8,2 en 2011 de 13,7 en 2012 de 14,6 en 2013 et 16 en 2014. Le comité s’est réjoui des résultats obtenus en matière de croissance et d’investissement.
Il note également que le maintien de ce sentier de croissance place la Côte d’Ivoire sur une base solide pour une réduction substantielle de la pauvreté.
Le Comité a noté également que des acquis tangibles ont été enregistrés dans tous les Résultats Stratégiques.
Après trois années de mise en œuvre du PND, la Côte d’Ivoire est parvenue à réduire significativement l’impact de plusieurs décennies de crises.
- La réconciliation nationale et le dialogue politique connaissent des avancées notables.
- La sécurité est rétablie sur toute l’étendue du territoire avec une meilleure dynamique de réinsertion socio-économique des ex-combattants accompagnée d’un retrait progressif des armes légères et de petits calibres aux mains des détenteurs illégaux.
- Ce climat apaisé a favorisé la confiance entre les ivoiriens eux-mêmes, et entre la Côte d’Ivoire et les institutions qui naguère avaient délocalisé.
- Le retour du climat apaisé, la relance économique et les offensives diplomatiques ont fortement contribué au repositionnement de la Côte d’Ivoire sur la scène régionale et internationale.
Les retombées des campagnes diplomatiques en faveur de la Côte d’Ivoire ont été ressenties dans bien de domaines :
- Les Investissements Directs Etrangers ont triplé entre 2012 et 2013, et se sont accrus de 43,8% entre 2013 et 2014, confirmant la confiance des investisseurs étrangers en la Côte d’Ivoire.
- Le Gouvernement a mis en œuvre d’importantes réformes structurelles et sectorielles qui visent à créer le meilleur environnement institutionnel et juridique pour accompagner le secteur privé et à favoriser les conditions les plus attractives pour la réalisation des investissements privés tant nationaux qu’extérieurs.
La situation dans les secteurs sociaux s’est améliorée de manière significative.
- L’accessibilité à l’éducation est en nette amélioration en effet, le taux brut d’admission au CP1 , qui était de 73,4% en 2008, s’est amélioré de plus de 20 points, pour se situer à 97,8% en 2014. Le Taux brut de scolarisation quant à lui, est passé de 76,2% en 2008 à 94,7% en 2014.
- La connexion au réseau électrique d’environ 800 localités en milieu rural et la subvention de l’Etat pour les abonnements sociaux à l’électricité en faveur des ménages en milieu urbain ont accru le taux d’accès et de couverture nationale.
- La mise en œuvre des reformes des filières café cacao, anacarde et coton produit ses fruits. Les producteurs de cacao ont perçu environ 700 milliards de FCFA, 1 117 milliards de FCFA, et 1 400 milliards de FCFA respectivement en 2012, 2013 et 2014, soit près de 50% d’augmentation.
- Le comité a constaté que les actions menées dans les différents Résultats stratégiques du PND ont produit des effets largement en phase avec les objectifs programmés. Ainsi, la Côte d’Ivoire a renoué avec une croissance forte, dans un contexte de paix et de sécurité amélioré et d’une meilleure gouvernance. Les populations commencent également à tirer les fruits du dynamisme retrouvé, grâce aux efforts de redistribution et de correction des inégalités effectués dans les différents secteurs.
Devant ces résultats, les commentaires et recommandations majeures suivants ont été faits :
Au nom des Partenaires Techniques et Financiers,
Mette l’accent sur le bilan des impacts et résultats de moyen terme plutôt que sur la réalisation et les moyens mis en œuvre
Améliorer le dispositif de production de statistiques nationales pour une meilleure qualité des données
Actualiser les données sur l’Aide Publique au Développement en cohérence avec ceux du COMOREX en vue de mieux refléter les contributions des PTF
Assurer une cohérence entre les documents globaux sectoriels et locaux de planification
Généraliser l’exercice de revue du PND avec le secteur privé et la société civile
Renforcer le volet analytique de la revue en vue de mieux refléter le niveau important des dépenses pro pauvre sur l’amélioration du niveau de vie des populations
Poursuivre les efforts pour accélérer la création d’emploi en liaison avec le secteur privé.
Au titre du secteur privé,
Impliquer le secteur privé dans les coordinations sectorielles du PND
Privilégier dans les secteurs productifs une approche participative
Intensifier les actions de communication à l’endroit du secteur privé notamment en matière de mobilisation des ressources
Associer le secteur privé dans le choix des domaines prioritaires d’investissement
Identifier les indicateurs et outils de suivi et d’évaluation du PND
Intensifier et consolider les réformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires
Améliorer l’accès au crédit.
Pour le compte de la société civile,
Valoriser les ressources humaines sociales et environnementales locales en vue de l’atteinte des OMD
Impliquer la société civile dans le suivi du PND et l’élaboration du prochain PND
Enfin, le Comité de Pilotage du PND a formulé les recommandations ci-après :
- Maintenir la croissance forte et la rendre plus inclusive afin de résorber notamment le chômage et réduire les inégalités sociales ;
- Harmoniser davantage les procédures des Partenaires Techniques et Financiers et renforcer leur collaboration, à l’effet de rendre efficaces leurs contributions individuelles et collectives à l’Etat ivoirien ;
- Renforcer la traçabilité de la contribution des Partenaires Techniques et Financiers dans le budget national ;
- Assurer l’alignement des plans de développement des collectivités sur le Plan National ;
- Assurer la production régulière de données statistiques ; RGPH, ENV, Enquêtes sectorielles ; pour une planification plus ciblée et une meilleure évaluation à travers la mesure des indicateurs de développement.
Tirant les leçons de la mise en œuvre du PND 2012-2015, et dans le souci d’engager des réflexions pour le prochain PND 2016-2020, le comité demande au secrétariat technique du PND d’évaluer les forces et faiblesses du pays sur le chemin de l’émergence ; de mettre en évidence les gaps à combler pour atteindre le statut de pays émergent.
Clôturant la réunion du Comité de Pilotage du PND, Monsieur le Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget a prononcé une allocution dont copie est jointe au présent communiqué final
Fait à Abidjan le 31 Mars 2015