Dakar, Sénégal, le 21 octobre 2015 – Des délégations du monde entier affluent à Dakar pour assister à une conférence d’envergure sur l’agriculture, qui promet de déboucher sur des initiatives ambitieuses pour le développement de l’Afrique.
Du 21 au 23 octobre 2015, quelque 400 participants – parmi lesquels des ministres de l’Économie, des Finances, de l’Agriculture, de la Planification, du Développement rural, du Commerce et de l’Industrie, ainsi que des gouverneurs de banques centrales, des hommes d’affaires de premier plan, des universitaires, des représentants d’organismes de promotion de l’investissement, des figures de la société civile et des experts mondiaux – se retrouvent à Dakar, pour débattre de l’avenir de l’agriculture en Afrique, dans le cadre de la Conférence « Nourrir l’Afrique ».
Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement sénégalais, cette conférence est dédiée aux grands défis de la transformation de l’agriculture africaine, l’une des grandes priorités du président de la BAD, Akinwumi Adesina pour lutter contre la faim et la pauvreté et stimuler la croissance et l’emploi sur le continent.
Lors de sa prise de fonction le 1er septembre 2015, c’est avec ferveur que le président Adesina avait dit la nécessité pour « l’Afrique de se nourrir par elle-même, jugeant qu’il est « inconcevable qu’un continent avec une telle abondance de terres arables, d’eau, de soleil et une réelle diversité, de ses ressources agro-écologiques soit importateur net de produits alimentaires ». Et d’ajouter dans son discours : « L’Afrique détient 65 % des terres arables en jachère dans le monde, qui pourraient répondre aux besoins alimentaires des 9 milliards d’êtres humains sur la planète d’ici à 2050 ».
La transformation de l’agriculture en Afrique figure au nombre des cinq priorités que le président de la BAD a placées en tête du programme de la Banque en matière d’aide au développement pour les années à venir : Éclairer l’Afrique et la doter en énergie. Nourrir l’Afrique. Intégrer l’Afrique. Industrialiser l’Afrique. Améliorer la qualité de vie des populations africaines.
Le président Adesina devrait développer plus avant sa vision pour le continent lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence de Dakar, qui sera présidée par le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, qui prononcera aussi une allocution. Le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo Mapon, sera également présent, tandis que le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ainsi que Kofi Annan et le célèbre économiste américain Jeffrey Sachs, y participeront par vidéoconférence.
Il va sans dire qu’un continent, où l’agriculture concentre les deux tiers des emplois et qui recèle près des deux tiers des terres arables de la planète, ne peut maintenir le fonctionnement de son agriculture à un niveau de subsistance et voir le quart de sa population souffrir de faim ou de malnutrition, et continuer d’importer pour 35 milliards de dollars EU de denrées alimentaires chaque année. Avec un engagement ferme des gouvernements, l’on devrait pouvoir valoriser les chaînes de valeur agricoles qui font défaut aujourd’hui, et qui relient producteurs, transformateurs de produits de base, négociants, entreprises agro-alimentaires, détaillants et groupes d’acteurs tels que les expéditeurs, les chercheurs et les fournisseurs.
La conférence de Dakar a pour but de rallier le soutien sans faille de gouvernements pour prendre des mesures nécessaires pour amorcer la transformation agricole de l’Afrique. Entre autres mesures, il s’agit notamment d’accorder la priorité à l’agriculture, de renouveler l’engagement du secteur privé et de mettre en œuvre des mécanismes de financement innovants en faveur de l’agriculture africaine. Les participants devraient également mettre l’accent sur des questions telles que la modernisation du secteur, l’accès des femmes au crédit et les jeunes agriculteurs.
L’objectif est de muer l’agriculture africaine en une entreprise prospère, qui sache répondre aux besoins alimentaires du continent, tout en alimentant un marché d’exportation lucratif. Au vu de la présence nombreuse de spécialistes de l’agriculture mondiale et de représentants de l’industrie alimentaire à la conférence, les participants estiment que devrait pouvoir être esquissé un plan pour atteindre un tel objectif.