Objectif Faim Zéro : les actions d’aujourd’hui représentent l’avenir de demain
Chaque année, le 16 octobre est dédié à la célébration de la journée mondiale de l’alimentation (JMA), non seulement pour commémorer la création de la FAO en 1945, mais aussi pour rappeler que nous avons encore des défis majeurs pour garantir une alimentation saine à des millions de personnes. La Journée mondiale de l’alimentation 2018 marquera le 73ème anniversaire de la fondation de la FAO, l’agence des Nations Unies en charge de l’alimentation et l’agriculture dans le monde.
Selon les dernières estimations publiées par la FAO, le FIDA, le PAM, l’UNICEF et l’OMS dans le rapport 2018 sur l’état de l’insécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, le nombre de personnes souffrant de la faim en 2017 a atteint 821 millions de personnes à travers le monde, soit 11 % de la population, chiffres en augmentation comparée à l’année 2016 avec 804 millions de personnes. La plupart d’entre eux sont des agriculteurs familiaux vivant en milieu rural en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. En Côte d’Ivoire, le nombre de personnes sous alimentées est également en croissance, passant de 3,7 millions en 2004-2006 à 4,9 millions en 2015-2017.
La hausse du nombre de personnes souffrant de la faim n’est pas le seul défi auquel nous sommes confrontés. Il y’a aussi l’augmentation des autres formes de malnutrition notamment les carences en micronutriments et l’obésité, la pauvreté extrême et les sécheresses. L’agriculture est de plus en plus sensible aux changements climatiques : les rendements sont en train de baisser, les pluies sont devenues irrégulières et les sécheresses de plus en plus régulières, les inondations ravagent des cultures et des vies. Selon le rapport, la variabilité climatique affectant les régimes des pluies et les saisons agricoles et les évènements climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations font partie des facteurs clés expliquant la hausse de la faim, sans oublier les conflits et crises économiques.
En même temps, la croissance démographique continue de galoper. En effet, la population mondiale connaît une croissance continue et devrait atteindre 9,6 milliards de personnes d’ici 2050.
L’obésité quant à elle est visible partout dans le monde avec des taux en croissance plus vite en Afrique qu’ailleurs ; en effet, 8 des 20 pays à connaître une hausse rapide du taux d’obésité chez les adultes se situent en Afrique. Respectivement 46% et 25% des 38 millions d’enfants de moins de 5 ans en surpoids vivent en Asie et en Afrique.
La production agricole est lourdement affectée par cette situation qui a également pour effet de provoquer des pénuries alimentaires, avec notamment des répercussions sur la hausse des prix des produits alimentaires, sur la baisse des revenus et sur l’accessibilité des populations à la nourriture.
C’est pour contribuer à relever ces défis que le monde entier, la FAO, le FIDA, le PAM, et les Etats consacrent une journée entière pour la célébration de l’alimentation afin de donner l’occasion à tous de réfléchir sur le rôle vital que joue une alimentation adéquate et variée dans les vies des populations. A cet effet, des évènements sont organisés dans plus de 150 pays de par le monde, avec les gouvernements, les autorités locales et d’autres partenaires, faisant de cette journée l’une des plus importantes manifestations du calendrier des Nations Unies. Ces évènements sont destinés à sensibiliser et à promouvoir les actions en faveur des populations qui souffrent de la faim, ainsi que la nécessité de garantir la sécurité alimentaire et des régimes alimentaires nutritifs pour tous.
Cette année, la Journée mondiale de l’alimentation est consacrée à deux problématiques essentielles pour notre planète, en l’occurrence la Faim Zéro et la Malnutrition, à travers le thème : «Agir pour l’Avenir : La Faim Zéro en 2030 c’est possible.»
Il y a tout juste trois ans, en septembre 2015, tous les états membres des Nations Unies ont approuvé le Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’éradication de la faim et de toutes les formes de malnutrition (Objectif de développement durable numéro 2) fait partie des principaux objectifs fixés par les dirigeants mondiaux et est une condition sine qua non pour parvenir à un monde plus juste, plus sûr et plus pacifique.
La JMA 2018 de cette année tirera la sonnette d’alarme suite à la hausse des statistiques sur la faim et exhortera les pays et autres parties prenantes à relancer le processus pour atteindre l’Objectif de développement durable n°2 (Faim Zéro). La JMA 2018 mettra également l’accent sur le rôle central de la stabilité, de la paix durable et d’une meilleure nutrition pour l’atteinte de cet objectif, et lancera également un appel à l’action aux États et aux décideurs, au secteur privé, aux populations, à la société civile, aux organismes des Nations Unies et aux partenaires au développement.
Il s’agira alors pour les gouvernements, en vue d’atteindre l’objectif Faim Zéro, de jouer un rôle fondamental et de s’assurer que les populations vulnérables disposent de revenus suffisants pour acheter la nourriture dont ils ont besoin et des moyens nécessaires pour la produire..
Les dirigeants mondiaux doivent néanmoins garder à l’esprit que le concept de Faim Zéro ne se limite pas à lutter contre la sous-alimentation. Il faut aussi fournir aux populations les nutriments dont ils ont besoin pour mener une vie saine.
Tout en restant fidèle à leur mandat et ayant à cœur l’objectif d’atteindre pour tous une sécurité alimentaire, les agences des Nations Unies appuient le développement rural avec pour but de contribuer à une meilleure sécurité alimentaire, des moyens de subsistance plus résilients, un meilleur accès à la protection sociale, une diminution des conflits liés aux ressources naturelles, et des solutions pour faire face à la dégradation de l’environnement et au changement climatique.
Il est possible d’atteindre l’objectif Faim Zéro d’ici 2030. Il est donc temps de renouveler notre engagement pour parvenir à un monde sans faim, débarrassé de toutes les formes de malnutrition.