Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) institution spécialisée de la CEDEAO de lutte contre le crime financier dont le Blanchiment des capitaux , le Financement du Terrorisme et de la Prolifération des Armes de Destruction Massive (LBC/FT – PADM) participe aux travaux du Groupe d’Action Financière (GAFI) à BUSAN en Corée du Sud du 18 au 24 juin 2016.
Groupe à vocation mondiale comptant plus de 190 pays et institutions ou organisations spécialisées des Nations Unies (FMI, BM, ONUDC etc.), l’Union Européenne , le Groupe Egmont ainsi que des partenaires techniques dont les Groupes Régionaux de Style GAFI tel le GIABA pour l’Afrique de l’Ouest, le GAFI a pour mandat, l’élaboration, l’adoption et la diffusion pour l’application par ses Etats membres, de Recommandations pertinentes (40R). Le GAFI s’assure également de leur mise en œuvre effective ainsi que de celle d’autres normes, mesures juridiques, réglementaires et opérationnelles internationalement admises en matière de LBC/FT – PADM.
A cette session, la délégation du GIABA composée de ses Experts et de Présidents des Cellules Nationales de Renseignement Financier (CRF) des états membres, est conduite par le Col. ADAMA COULIBALY Directeur Général du GIABA, ce haut technocrate ivoirien en la matière. L’agenda des travaux de la XXVIIème Plénière du GAFI qui se déroulent dans un contexte international marqué par la forte recrudescence des actes terroristes et leurs graves conséquences sur la sécurité et la stabilité globales des états, vise à permettre au GAFI dans le cadre de son mandat, d’apporter des réponses pertinentes et efficaces aux priorités du moment suite à l’appel pressant de la communauté internationale (G20, Conseil de Sécurité des Nations Unies). Ces priorités sont notamment :
• trouver les instruments institutionnels, juridiques et opérationnels les plus idoines et les plus efficaces pour des stratégies globales de lutte contre le financement du terrorisme en renforçant la transparence et la conformité des systèmes financiers ;
• accroître la promotion, la vulgarisation et la mise en œuvre effective des bonnes pratique par une meilleure identification et évaluation des risques et tendances au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive en vue de leur atténuation ou élimination ;
• consolider la chaîne du Réseau Mondial de lutte par la mise en place d’une Communauté plus intégrée et plus efficace du Renseignement, avec une implication plus forte du secteur privé notamment les organismes et établissements financiers ainsi que les Organismes à But Non Lucratif (OBNL).
Tout au long des sessions de cette plénière, les délégués mèneront une réflexion approfondie sur les stratégies à recommander et dont la mise en œuvre devrait contribuer à réduire sinon éliminer la criminalité transnationale organisée.
Ainsi le programme détaillé comprend entre autres points, l’examen :
• des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie consolidée de lutte contre le financement du terrorisme convenue lors de la plénière de février 2016 et les modalités d’adoption du rapport à soumettre à la réunion du G20 en Juillet prochain;
• des propositions d’actions visant à améliorer la mise en œuvre des normes du GAFI en vue de faciliter l’accès à l’information sur les bénéficiaires effectifs (des comptes anonymes) ; et
• des propositions techniques de révision des Recommandations 5 et 8 pour les rendre plus compréhensibles et compatibles avec la nouvelle approche du GAFI basée sur l’identification et l’évaluation des risques, la conformité technique et l’efficacité.
Par ailleurs, la plénière examinera les résultats des rapports d’évaluation mutuelle d’Etats membres du GAFI. Ces rapports qui s’inscrivent dans le quatrième cycle d’évaluation mutuelle de ces Etats, font le point des mesures prises par ceux-ci pour mieux lutter contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massives. Pour rappel, ces évaluations mutuelles sont fondées sur la base de la nouvelle méthodologie du GAFI basée sur la conformité technique et l’efficacité du système de LBC/FT.
En outre, les sessions offriront au GIABA, l’opportunité de faire le point des progrès réalisés dans ses Etats membres. Enfin, les conclusions des travaux de BUSAN lui permettront également d’ajuster son plan stratégique 2016-2020 par la prise en compte effective des questions émergentes. Quant aux états membres, les résultats des travaux leur permettront de finaliser l’adoption des stratégies d’évaluation nationale des risques et d’envisager avec plus de sérénité le second cycle d’évaluation mutuelle de leurs dispositifs nationaux de LBC/ FT qui débutera au dernier trimestre de 2016.