CONFÉRENCE DE PRESSE de l’ UNION DES SOCIAUX-DEMOCRATES

CONFÉRENCE DE PRESSE de l’ UNION DES SOCIAUX-DEMOCRATES

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 Ce Mardi 23 juin 2015 à cocody val doyen s’est déroulé une conférence de presse animé par monsieur      HENRI NIAVA Président de l’Union des Sociaux Démocrates (USD) dont le thème était: » Évaluation du processus électoral et stratégie de l’USD Pour l’élection présidentielle 2015″

 voici comme suite sa Déclaration liminaire  :

Dans quatre mois exactement, la Côte d’Ivoire notre Pays va vivre la quatrième élection présidentielle de son histoire.

Au moment où les états majors affutent leurs armes pour s’engager dans la campagne électorale,

L’USD voudrait inviter la presse nationale et internationale ainsi que l’ensemble des électeurs à jeter un regard critique sur le processus électoral en cours et profiter de l’occasion pour dévoiler sa stratégie de participation à l’élection présidentielle d’octobre prochain.

Après  une crise post électorale aussi violente et aussi dévastatrice, si notre engagement pour la Côte d’Ivoire est sincère et si nous avons véritablement des réponses à apporter dans le cadre de la reconstruction nationale, l’exercice que s’impose notre Parti, apparaît comme d’une impérieuse nécessité et relève même de la probité politique.

Il y a quelques semaines, le climat social dans notre Pays est été marqué à la fois par une inquiétude grandissante et un malaise profond des ivoiriens. Cette situation d’inconfort est nourrie par une foule d’incertitudes et de déceptions.

 

I  –  DU CLIMAT SOCIAL DELETERE

 

Des semaines durant, l’école ivoirienne était bloquée traversée qu’elle était par des mouvements de mécontentement et de contestation. Fait rarissime, à l’occasion de ces mouvements, ce sont à la fois les étudiants et les enseignants qui se sont mis en grève.

Alors que les élèves et étudiants fondaient leurs revendications sur le niveau élevé des frais de l’inscription en ligne et les mauvaises conditions d’études, les enseignants de leur côté, lassés par les multiples promesses sans lendemain, persistent à réclamer le déblocage des salaires, le payement des stocks d’arriérés, la revalorisation des accessoires de salaires et les réformes du profil de carrière attendu depuis des décennies.

Quant aux  syndicats de la santé, interpelés par les conditions de travail à la limite du supportable, exaspérés par  promesses non tenues du Gouvernement sur la revalorisation des salaires, réclamaient par ailleurs justice pour les nombreux déflatés des hôpitaux.

 

Au plan social et en général, tous les observateurs avertis sont saisis par des paradoxes édifiants. Pendant que le Gouvernement organise une communication tous azimuts, vantant ses performances de croissance, l’indice de pauvreté qui était de 48,9 % en 2010, a selon le PNUD, prodigieusement  progressé pour atteindre 63,8 % en 2014.

 

II –  AU PLAN ECONOMIQUE

1 . Une pression fiscale inédite

 

L’on ne peut non plus s’expliquer dans un contexte de si forte croissance, une pression fiscale aussi forte et d’une ampleur jamais égalée telle que celle que nous observons en Côte d’Ivoire. En effet, sur environ 60 000 entreprises répertoriées,  6000 d’entre elles à elles seules contribuent pour 75 % des recettes. Ainsi, malgré les déclarations triomphantes du Gouvernement, il faut l’admettre, les caisses de l’Etat sont vides.

La dette comme un échec majeur du Gouvernement

Au plan économique, la dette ivoirienne qui était de 8250 milliards avant le point d’achèvement du PPTE, reste à nos jours selon la Banque Mondiale, à un niveau prohibitif de 7804 milliards, soit presque 50 % du  PIB.

Depuis que le président Ouattara est au pouvoir, l’Etat ivoirien a sollicité plus de six fois le marché financier régional pour un montant supérieur à 400 milliards de francs CFA.

Au vu de cette frénésie de l’emprunt obligataire, on peut noter que l’économie ivoirienne ne pourra  s’assainir tant que le remboursement des dettes ne sera possible qu’à partir de nouveaux emprunts.

 

Le problème de la dette menace sérieusement la vitalité de l’économie ivoirienne. En effet, au vu des recours effrénés à l’emprunt auxquels s’adonne le Gouvernement de la Côte d’Ivoire depuis deux ans, l’on peut s’attendre à ce qu’elle explose d’ici quelques années.

Si notre économie va si bien, qu’est ce qui explique alors cette propension au ré-endettement massif qui va inexorablement condamner les générations futures et plomber les efforts des prochains gouvernants ?

 

Il faut par ailleurs faire remarquer que la croissance dont se vente le Gouvernement ne tire sa source que des investissements publics et non du secteur marchand. Cela explique pourquoi le chômage s’est sensiblement aggravé.

L’économie ivoirienne connait d’autres problèmes sérieux. En effet, depuis l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, le déficit des transactions courantes avec l’extérieur, y compris les transferts du secteur public s’accentue d’année en année. En d’autres termes, le compte courant des échanges avec l’extérieur est chroniquement déficitaire depuis 2011.

 

Enfin, il faut prendre en compte les importantes difficultés de trésorerie du Gouvernement qui conduisent à une pression fiscale inédite et l’augmentation continuelle tant du coût de la vie que du coût des facteurs de production.

Toutes ces difficultés pèsent considérablement sur la compétitivité des entreprises.

Au regard de tous ces problèmes, c’est de réformes structurelles sérieuses qu’a besoin  l’économie ivoirienne.

 

 

II  –  LE PROBLEME SECURITAIRE

Avant d’engager notre analyse, il convient de faire un constat implacable: En Côte d’Ivoire aujourd’hui, les populations et leurs biens ne sont pas en sécurité.

  1. La crise militaro politique source majeure de d’insécurité

Comme nous le savons tous, la dégradation de la sécurité en Côte d’Ivoire a pour origine, l’attaque du Pays par la rébellion et les confréries de Dozos le 19 septembre 2002. Ces groupes armés ayant pris le pouvoir par la force, une équation difficile s’est imposée au nouveau pouvoir, celle de faire cohabiter l’armée des rebelles sans véritable formation militaire avec les forces de défenses et de sécurité formées et entretenues à grand frais par l’Etat de Côte d’Ivoire pendant des décennies.

Après la crise post électorale, ce qu’il reste des anciennes FANCI tous corps confondus, compte environ 14.000 hommes non réformés, non équipés.

A ceux-ci, il faut ajouter, environ 17.000 gendarmes et 18.000 policiers. Ce corps dit d’élite jouit en Côte d’Ivoire de la réputation d’être républicain. Cependant, il n’est véritablement pas mis à contribution  dans la nouvelle gendarmerie.

Ces groupes soupçonnés de rester loyaux à l’ancien régime et privés d’armes, forment un ensemble de 49.000 personnes qui vivent un chômage déguisé. Constamment sujet à  la suspicion, la frustration ils restent très étroitement surveillés par l’actuel régime.

En clair, les forces républicaines formées pour assurer la sécurité des Institutions, des citoyens et de leurs biens ne sont pas réinvesties dans l’exercice de leur mission régalienne.

L’insécurité est par ailleurs alimentée par trois catégories d’ex-combattants.

Le premier groupe est constitué de 32.000 éléments des Forces Nouvelles qui rêvaient d’obtenir une situation stable. Cependant, seuls 9.000 de ces combattants ont été retenus dans les FRCI. Ce sont donc 23.000 personnes en armes qui frappent à la porte des groupes de guérilleros ou de coupeurs de routes.

La seconde catégorie est constituée des 38.000 supplétifs issus des jeunes combattants recrutés pour la bataille d’Abidjan, à qui l’on a demandé de s’enrôler pour «la cause». Parmi ceux-ci, seuls 2.000 ont été retenus dans les Frci. Que faire des 36.000 restants? Eux aussi fulminent de colère et de désir de revanche.

A ceux-ci s’ajoutent 38.000 éléments des groupes d’autodéfense de l’ancien régime. Il avait été question que, dans le cadre de l’APO, ces supplétifs des FDS devaient être intégrés à des structures de réinsertion et d’emploi.

Au total, ce sont donc au bas mot 97.000 frustrés et potentiels gangsters, qui se transforment en coupeurs de route et autres gangsters qui sévissent dans de nombreuses localités e notre Pays.

Ainsi donc pour l’USD, ce sont l’état d’impuissance à laquelle est réduite les ex-FDS et l’incapacité des nouvelles autorités à régler la reconversion des ex-combattants qui constituent les principales causes de la recrudescence de l’insécurité dans le Pays.

 

 

  1. Une insécurité qui se généralise

Pour mesurer l’ampleur de l’effondrement de l’appareil sécuritaire ivoirien, nous nous rappellerons la descente musclée des FRCI à la préfecture de police d’Abidjan, au mois de janvier dernier pour libérer deux des leurs arrêtés dans un fumoir de drogue.

L’on notera aussi les 5 morts provoqués par les affrontements qui ont suivi l’assassinat du jeune Fofana Adama, apprenti chauffeur abattu à Vavoua au mois de décembre 2014 par des FRCI à qui celui-ci a refusé de donner l’argent qu’ils ont tenté de lui extorquer.

Enfin, nous mentionnerons les nombreuses attaques de domiciles tant dans certaines grandes métropoles du Pays, Abidjan et Yamoussokro, Man, Agboville, qu’en province.

  1. Les coupeurs de route

Les attaques liées aux coupeurs de route ont véritablement pris de l’ampleur dans sur tous les axes routiers interurbains, départementaux et internationaux.

Selon des informations recueillies auprès d’anciens officiers de l’armée ivoirienne, pour la plupart à la retraite, « le phénomène est  entre autres raisons lié à l’entrée en Côte d’Ivoire d’armes en provenance des pays de l’Est. Ces armes avaient été distribuées en masse aux rebelles libériens puis aux FRCI engagés pour le la bataille d’Abidjan.  Ils opèrent en tendant des embuscades pour dépouiller les passagers des véhicules ou les voyageurs à deux roues.

 

Après une « légère amélioration » en 2013, la situation a « progressivement et considérablement empiré » en 2014, selon des habitants interrogés par HRW, qui font état d’attaques « quasi-quotidiennes » menées par des groupes armés de « kalachnikov, de pistolets et, dans certains cas, de lance-grenades ».

Duékoué et sa région furent l’épicentre de ce fléau qui s’est étendu à tout le pays. Aucun axe routier du Pays n’est épargné. Ainsi pour minimiser les risques, il faut s’abstenir d’effectuer des voyages de nuit.

 

  1. Le phénomène des ‘’microbes’’, un fléau des plus préoccupants

La capitale économique ivoirienne doit aujourd’hui faire face à une nouvelle forme de criminalité : Le phénomène des « microbes ».

Le phénomène des « microbes » est né à Abobo au lendemain de la crise postélectorale et continue de gagner en importance. Les « microbes », ce sont ces jeunes délinquants rompus à l’art de l’utilisation des armes blanches et des armes légères. Agés généralement de 10 à 17 ans, ils se déplacent par grappes entières et ont un mode opératoire basé sur la rapidité et la brutalité de leurs crimes.  A partir d’Abobo, le phénomène a gagné les communes voisines. Pour circonscrire le phénomène, on ne peut s’arrêter à ces délinquants eux même. la plus part de ces groupes est constituée d’ancien enfants soldats. Ceux-ci, oubliés par les programmes gouvernementaux de démobilisation et  de réinsertion ont décidé de s’organiser pour survivre. Si rien n’est fait à très court terme, ces « microbe » qui agressent et tuent sans sourcilier aujourd’hui et face à qui les forces de l’ordre avouent leur impuissance, sont le nouveau cancer qui va achever la dislocation de la société ivoirienne.

 

 

  1. La situation des drogues et stupéfiants

Ebranlée par les effets de l’ajustement structurel, frappée par l’affaissement de son appareil productif suite à la longue crise qu’elle a connu, la Côte d’Ivoire connait une réduction des offres d’emploi, alors que la demande est croissante. Dans le même temps, l’on assiste à  la diminution drastique des dépenses publiques, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé. Ainsi, pour les jeunes de 15 à 35 ans, les perspectives d’avenir paraissent bouchées. C’est ce qui explique la tendance des jeunes à se réfugier dans la délinquance,  la prostitution et la drogue.

De nombreuses études révèlent que le Cannabis séché et fumé qui est cultivé en Côte d’Ivoire et accessible  à moindre coût, est la substance la plus consommée représente un volume de 5.300 tonnes. Il est suivi de l’héroïne inhalée ou fumée, puis  du Crack  fumé et la Cocaïne reniflée. A cela s’ajoute les produits pharmaceutiques non identifiés pour un volume de 51 tonnes.

On peut distinguer trois types de milieux dans lesquels sont consommées les drogues : celui des « expatriés », les quartiers populaires où l’on consomme des drogues dures et les quartiers populaires où les jeunes fument la marihuana.

Les  dispositions  trop timides prises pour lutter contre ce fléau et les nombreux faits de corruption observés au sein de l’appareil judiciaire sont un obstacle considérable à l’efficacité de la lutte contre la drogue. Plusieurs affaires récentes le soulignent.

  1. La cybercriminalité

Il est de notoriété publique que la Côte d’Ivoire est devenue un bastion de toutes sortes d’escroqueries : Transfert imaginaire de fonds, transfert diplomatique de fonds, fausses loteries, faux et usages de faux, des hommes qui se font passer pour des femmes, etc…

Une partie de la jeunesse ivoirienne est, en effet, passée maître dans l’art de cyber escroquerie. On les appelle les « brouteurs » en référence au mouton, qui se nourrit sans effort. Les  brouteurs sont organisés en réseaux et opèrent souvent à partir de cybercafés dédiés à cette activité.

Selon  la PLCC, c’est  plus de 5 milliards fcfa de préjudices financiers qui ont été causés ces 12 derniers mois. En outre, avec plus de  4000 dénonciations au 1er trimestre 2013, contre environ  2000 cas sur toute l’année 2012, on peut noter que les activités cybercriminelles tendent à s’intensifier et se perfectionner.

Selon la même source, c’est un montant au total  de 1,885 milliard fcfa que les brouteurs ont dérobé à leurs victimes. Comme on le voit, la Côte d’Ivoire est dans l’œil du cyclone et la tâche de la PLCC n’est pas aisée.

 

 

 

III – DU FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS

  1. Un appareil judiciaire à réformer en profondeur et à restaurer

C’est dans un climat social et économique morose et générateur de sinistrose, que les ivoiriens ont appris, à leur grand désenchantement, le verdict du procès des personnalités de l’ancien régime.

 

L’USD voudrait rappeler à tous les ivoiriens, les conditions brutales et arbitraires qui ont présidées à l’arrestation et à leur incarcération. Il déplore tout autant, les méthodes partisanes et antirépublicaines qui ont conduit à des désignations au fort relent ethnique, des jurés et  de témoins à charge. Il note aussi, la faiblesse désolante des témoignages et l’absence sidérante de preuves dans un procès que nous attendions tous comme l’amorce véritable de la réconciliation.

Mais hélas, comme de profondes et nouvelles blessures, ces lourdes condamnations interviennent dans une Côte d’Ivoire convalescente, comme un violent coup d’assommoir et un recul grave.

Cependant, l’on peut s’étonner de l’impunité de fait dont jouissent les chefs de guerres proches du camp Ouattara et des hautes fonctions républicaines auxquelles ils sont promus.

Avec un verdict aussi calamiteux  et si fortement dommageable pour l’image de notre Pays, le Gouvernement qui confirme là sa volonté d’ignorer les profondes blessures physiques et morales que ce régime a imposé aux ivoiriens, passe par pertes et profits les indispensables gages de bonne foi qu’il lui revient de donner pour aider à reconstruire la confiance entre les fils de ce Pays.

  1. L’armée et les forces de l’ordre neutralisées

En analysant les causes de l’insécurité en Côte d’Ivoire nous avons déploré dans un système qui fait cohabiter deux armées, la neutralisation déguisée des Forces Armées Nationales, de la Police et de la Gendarmerie. Alors  que ces corps qui ont été constitués suite à de lourds sacrifices financiers sont aujourd’hui privés de toute arme et relégués à un chômage déguisé, la sécurité de la Présidence de la République et du Gouvernement est assurée par une garde spéciale de trois mille hommes sélectionnés et surarmés, issus de la rébellion.

  1. Les autres Institutions rigoureusement sous le contrôle de l’Exécutif

En passant rapidement en revue d’autres exemples, l’on ne peut passer sous silence,

Les conditions antirépublicaines et partisanes qui ont présidé en parfaite violations des dispositions constitutionnelles, à la désignation des premiers responsables des Instituions de la République telles que: l’Assemblée Nationale, la Cour suprême, le Conseil économique et Social, la CDVR, la Commission Electorale Indépendante CEI.

Effectuées consciemment de sorte à  rendre redevables et serviles les responsables de ces Institutions, ces désignations opérées par l’Exécutif établissent clairement leur dépendance vis-à-vis du Gouvernement. Cette réalité achève de convaincre s’il en était encore besoin,

 

qu’en Côte d’Ivoire, l’Etat se résume à la personne du Président de la République et à ses proches.

Ce sont là, à n’en point douter, autant d’indices qui discréditent notre Pays et qui n’incitent guère les investisseurs à s’y aventurer, malgré le très fort potentiel économique qui lui est reconnu.

C’est pourquoi, l’USD :

  • S’indigne profondément de l’image fortement dégradée de qu’offre au Monde la justice ivoirienne et l’ensemble de nos institutions.

 

  • Dénonce avec force, les fréquentes et intempestives immixions du Président de la République dans le fonctionnement des autres Institutions de la République. Cet état de fait est à l’origine d’un recul sévère dans la construction d’un Etat de droit et à la respectabilité de notre Pays.

 

 

IV  – QUELLES ELECTIONS 2015 AVEC CETTE GESTION PARTISANE DE L’ETAT

ET  UNE FRACTURE SOCIALE SI PROFONDE ?

L’USD  en parfaite entente avec l’Alliance des Forces Démocratiques (AFD), a décidé comme vous le savez, de s’engager de façon résolue pour les prochaines élections. A cet égard, elle voudrait saisir l’occasion de cette conférence de presse pour relever, comme l’ont déjà fait d’autres acteurs politiques, les graves menaces qui planent sur l’élection présidentielle 2015, à travers les questions du cadre réglementaire des élections.

  1. Une CEI aux ordres et un code électoral manipulé

L’un des acquis majeurs des rencontres fondatrices du Dialogue Politique au mois d’avril 2012, était que désormais, l’Opposition devait être partie prenante, dans la mise en place des outils de la normalisation sociopolitique. Les différentes phases de la préparation des élections à venir en particulier devaient être traitées de façon consensuelle.

A  l’occasion de la mise en place de la Nouvelle Commission Electorale Indépendante CEI, nous avons fortement déploré, la mise à l’écart de l’Opposition et exprimé en son temps, notre profond désaccord, tant sur les questions de fond telles que : le choix de Monsieur Youssouf Bakayoko comme président, le flagrant déséquilibre fonctionnel de cette Institution que sur le caractère unilatéral des décisions qui avaient présidé à son instauration.

Les  incidents qui en ont découlé avaient constitué, l’on s’en souvient encore, une menace véritable quant à la poursuite du Dialogue Politique pour les partis membres de l’Alliance.         Pour tous les observateurs de la vie sociopolitique, ces faits étaient suffisamment graves pour interpeller le Pouvoir et l’amener à démonter aux yeux de la Nation sa bonne foi.

 

Nous avons été fort surpris de voir persister cette attitude de marginalisation voire de mépris affiché à l’égard de l’Opposition quant au cadre règlementaire des élections.

 

 

En effet, alors que nous nous préparions à entrer en discussion aves le Gouvernement au sujet des reformes à apporter au Code Electoral, nous avons été surpris d’apprendre que les propositions d’amendement étaient depuis quelques semaines, déjà effectuée par la CEI et transmises par le Gouvernement au Parlement.

Aussi, l’USD voudrait, tout en disant son indignation et sa réprobation, rappeler au Pouvoir qu’il ne pourra indéfiniment reléguer l’Opposition au rang de faire valoir, sans compromettre le processus électoral et ouvrir la voie à des turbulences nouvelles.

  1. La fraude déjà effective, menace la crédibilité du scrutin

A mesure que nous nous rapprochons de l’élection présidentielle d’octobre, la coalition au pouvoir dévoile progressivement ses intentions de fraude qui font peser  des menaces graves sur la sincérité du scrutin.

L’USD conteste la décision prise il y a quelques semaines d’autoriser le certificat de nationalité comme pièce pouvant servir à l’inscription sur les listes électorales. Si cette décision était maintenue, ce serait permettre l’inscription de millions de non-ivoiriens sur la liste électorale, toutes choses propices à fausser la sincérité et la crédibilité du scrutin.

 

Toujours concernant la liste électorale, nous nous interrogeons sur les intentions réelles du Gouvernement lorsque, dans le déploiement des centres d’inscription sur le territoire national, il n’est prévu  que 2000 centres alors que le recensement général de la population RGPH a été effectué dans des conditions calamiteuses et n’a pas atteint ses objectifs. A titre de comparaison, signalons que le président Laurent Gbagbo qui n’avait pas eu de crise post électorale à gérer, avait créé 11 000 centres, rendant ainsi bien plus accessibles qu’aujourd’hui lesdits centres.

Comme ceux qui l’ont précédés sur ce sujet, l’USD demande instamment que des mesures soient prises pour  accroitre sensiblement le nombre de centres d’inscription et développer une communication plus dynamique, afin d’inciter les populations à s’inscrire plus nombreux sur la liste électorale. Ces mesures permettraient de rapprocher lesdits centres et faciliteront l’inscription.

L’Alliance crie en outre son indignation devant la banalisation du scandale révélé à l’occasion de l’arrestation d’une  personne qui transportait cinq cent mille (500 000) cartes d’identités ivoiriennes. Elle mettra tout en œuvre pour obtenir qu’une commission d’enquête soit instituée avec la participation de l’Opposition.

 

  1. De l’éligibilité des candidats

L’élection présidentielle à venir, si elle s’inscrit réellement dans le processus de normalisation de la vie sociopolitique nationale, devra pour être apaisée, juste et crédible, reposer sur une lecture unique des règles du jeu par tous les acteurs politiques.

Or, depuis quelques semaines une polémique relative à l’éligibilité des candidats fait rage dans le microcosme politique, relayé par la presse et les réseaux sociaux.

 

 

De quoi s’agit-il ? Pour le comprendre, il faut poser clairement les dispositions de l’article 35 de notre Constitution qui stipulent:

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. Le candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus. Il doit être ivoirien d’origine, né de père et de mère eux même ivoiriens d’origine. Il doit n’avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. Il ne doit s’être jamais prévalu d’une autre nationalité. Il doit avoir résidé en côte d’ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective.

Le 7 mars dernier,  depuis Sassandra où il était en visite d’Etat et comme en écho aux supputations que déchaine le sujet, le Président de la République qui a certainement pris la mesure des enjeux, a tenté mais sans convaincre, de rassurer  ivoiriens en déclarant s’en remettre à la jurisprudence quant au règlement du problème qui lui est posé par l’article 35 de la Constitution.

Dans la foulée et, comme pour créer un fait accompli, il a organisé son investiture.

L’USD  ne considère pas dès lors le candidat Ouattara affranchi de ses obligations de satisfaire aux conditions d’éligibilité. C’est pourquoi, il refusant le fait accompli il déclare qu’il mettra tout en œuvre pour, en relation avec les autres forces de l’Opposition, faire échec à ce qui ne peut apparaître que comme une tentative de passage en force.

 

Rappelons que la candidature du Président Ouattara n’a été possible en 2010, que par l’utilisation de l’article 48 de notre constitution. Aussi, est-il évident que si la jurisprudence doit être évoquée, seul l’arrêt Tia Koné qui, on s’en rappelle, avait déclaré inéligible le candidat Alassane Ouattara pourra être cité. Ainsi donc, pour résoudre son problème, le candidat Alassane Ouattara qui reste sous le coup des dispositions de l’article 35 n’est pour l’instant pas éligible.

Ainsi, s’il veut demeurer dans la course à la candidature, Alassane Ouattara devra donc rechercher d’autres solutions.

L’USD quant à lui, soucieux du respect de la Constitution et de la crédibilité de la prochaine élection présidentielle, veillera à empêcher que, par des voies illégales ou des voies de fait, certains candidats s’autoproclament éligibles, en violation des dispositions constitutionnelles.

L’SUD profite de cette conférence de presse pour saluer le courage de tous les citoyens de ce Pays  qui aujourd’hui ont décidé, malgré les difficultés de la vie quotidienne et les multiples actes d’intimidation, de s’exprimer par divers canaux sur cette question.

En parfaite synergie  avec l’Alliance et toutes les forces vives, les ivoiriens doivent se mobiliser sur cette question pour faire triompher le droit et l’équité mais plus loin, l’intérêt supérieur du Pays.

 

 

 

  1. Le désarmement et La sécurité du scrutin

L’un des reproches couramment fait au Président Laurent Gbagbo dans la préparation de l’élection présidentielle 2010, était d’avoir accepter de convoquer le corps électoral sans qu’il n’y ait eu auparavant le désarmement.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est à craindre que dès le lancement officiel de la campagne, puis au cours du scrutin le jour du vote, l’on assiste comme cela à été le cas dans toutes les circonscriptions du nord du Pays lors de l’élection présidentielle 2010, à des empêchements de votes, des votes multiples, l’éviction des représentants de l’opposition dans les bureaux de votes.

Rappelons que les observateurs internationaux de l’Union Africaine et de l’Union Européenne enlevés ou pris en otages, n’avaient dû leur salut qu’à l’intervention de l’ONUCI.

Si  l’armée, la police, et la gendarmerie nationales restent  dans l’état végétatif où les a confinés le Pouvoir RDR/RHDP, la voie restera ouverte aux exactions de toutes sorte commises par les militants  RHDP et les dozos à qui la sécurité du Pays et la surveillance de l’élection à été concédée.

V  – STRATEGIE ELECTORALE DE L’ALLIANCE

 

  1. Comment faire échec aux velléités actuelles de fraude à l’identité et à la nationalité

Au fur et à mesure que nous nous approchons de la date du scrutin présidentiel, la coalition au pouvoir dévoile progressivement ses intentions de fraude faisant planer sur la sincérité de ces élections de menaces.

L’USD ne comprend pas et s’insurge contre le fait que le gouvernement décide d’admettre désormais comme pièce permettant de s’inscrire sur la liste électorale le Certificat de Nationalité.

Cette mesure nous le comprenons tous va fausser la liste électorale et l’issu du scrutin car elle garanti une inscription sans contestation possible à des millions non ivoiriens.

C’est pourquoi  nous annonçons que dès les prochains jours, l’USD qui devant l’histoire ne veut pas se faire le complice d’une telle dérive et pour protéger les droits des électeurs,  attaquera cette décision du Gouvernement devant le Conseil Constitutionnel.

Il y a quelques semaines, une personne du nom de Maimouna Cissé avait été arrêtée au corridor de Gagnoa en possession d’environ  cinq cent mille (500 000) cartes d’identité ivoiriennes.

Dans un pays soucieux de réussir sa restauration après une si grave crise, les autorités gouvernementales auraient  donné des gages de leur bonne foi en prenant des mesures exemplaires tant dans l’instruction du dossier que dans la communication autour de l’évènement.

 

 

 

Or, dès la survenue de ces faits, un silence assourdissant a été entretenu par le Gouvernement sur la question.

C’est pourquoi, l’USD dès les jours prochains va, en sa qualité de partenaire du processus électoral, constituer un collectif d’électeurs pour se constituer partie civile et déposer une plainte contre Cissé Maimouna, pour fraude sur documents administratifs.

  1. La question des relations avec les candidats indépendants et à l’union de l’Opposition

De nombreux électeurs, face au désastre de la gouvernance RHDP, devant les tentatives de fraudes massives décelés, estiment que pour parvenir à battre Alassane Ouattara, il faudra mettre en place une large union de tous ses adversaires. L’USD partage cette vision. Elle estime par ailleurs que les candidats indépendants qui représentent des courants sociaux ou politiques réels, et qui refusent le dictat du RDR /RHDP, sont à prendre en considération.

L’USD affirme qu’il y a une impérieuse nécessité à voir naître une union sérieuse  et  consistante de toutes les forces adversaires du candidat RHDP, travaille en ce moment même pour un rapprochement et une collaboration de celles-ci avant le premier tour et entre les deux tours.

 

  1. Quelle stratégie de candidatures pour assurer à l’Alliance d’être au deuxième tour de l’élection.

 

La question de la stratégie électorale de l’USD ne peut s’envisager  que  dans le cadre de l’Alliance des Forces Démocratiques-AFD.

C’est pourquoi, l’USD soutient au sein des concertations internes qui ont cours au sein de l’AFD, le principe de  l’union autour d’un seul candidat désigné par consensus par les formations membres.

Par ailleurs, remporter l’élection présidentielle signifie que l’Opposition a dans un premier temps, contraint le candidat du RHDP à  un deuxième tour de scrutin.

 

Dans un deuxième temps, l’USD mettra tout en œuvre pour ce soit le candidat soutenu par l’AFD qui réalise le meilleur score au sien de l’Opposition pour pouvoir se retrouver au deuxième tour.

Cependant, pour l’USD, aucun sacrifice ne peut être trop grand pour assurer aux forces de progrès la victoire au terme de l’élection présidentielle.

C’est pourquoi, l’USD milite fortement pour que des accords soient scellés entre tous les adversaires du candidat du RHDP, pour travailler dès avant le premier tour de scrutin, mais aussi entre les deux tours, à un ralliement sans équivoque et déterminant en faveur du candidat  de l’opposition le mieux classé au sortir du 1er tour.

 

V  –  CONCLUSION GENERALE

 

Depuis son accession à la gestion de l’Etat, le pouvoir RHDP s’est illustré par son incapacité à relever tant les défis de la relance économique que de la reconstruction nationale.

Par ailleurs, le malaise social et politique créé par cette situation, est un facteur aggravant des carences constatées dans la préparation de la prochaine élection présidentielle, où de nombreux aspects matériels et réglementaires restent encore imprécis et aléatoires.

 

 

La Commission Electorale Indépendante dont nous  continuons de dénoncer la soumission au Pouvoir, ainsi que le Gouvernement lui-même, multiplient les velléités de fraude et les décisions incompatibles avec un scrutin juste, sincère et apaisé, multiplient des actes qui compromettent la transparence du processus électoral.

C’est pourquoi, l’USD  tout en dénonçant  les manœuvres du Gouvernement pour assurer une réélection programmée du futur candidat  du RHDP, reste très préoccupée par les menaces qui pèsent sur la tenue d’un scrutin crédible et la paix sociale. Aussi, réitère-t-elle sa demande pour la mise en place en urgence, d’une commission d’enquête sur les cas de fraudes  à l’identité et à la nationalité intervenus ces derniers jours.

 

L’USD  est conscient de la nécessité d’une union forte et compacte des forces de l’Opposition et de tous les adversaires du candidat du RDR/RHDP. Il voudrait en outre, profiter de cette tribune pour saluer toutes les initiatives déjà en cours, tendant à rassembler toutes les forces vives du Pays, en vue de la victoire au soir de l’élection présidentielle2015. C’est pourquoi, tout en louant le courage de ceux qui ont déjà pris des initiatives, il ne ménagera aucun effort pour engager des contacts en vue de parvenir à la mise en place d’une large coalition qui achèvera de rassembler les forces  qui luttent pour la restauration politique et économique de la Côte d’Ivoire.

 

Les importants retards enregistrés dans la préparation de l’élection présidentielle 2015, nous amènent à conclure  qu’il sera impossible d’achever les grands chantiers qui restent à engager.

Dès lors, l’USD pense que l’élection prévue au mois d’octobre 2015 ne pourra manifestement pas se tenir, sauf volonté affichée de vouloir la bâcler et la décrédibiliser plus qu’elle n’apparaît actuellement.

C’est pourquoi, pour ne pas exposer notre Pays à de nouvelles turbulences, qui cette fois ci pourront  consacrer l’effondrement définitif de la Côte d’Ivoire, l’USD invite le RHDP et son candidat Alassane Ouattara à engager  sans retard, des discussions sérieuses avec  l’ensemble  de l’Opposition pour garantir, dans le cadre d’un accord politique équilibré, visant l’intérêt supérieur de la Nation Ivoirienne, les conditions d’une préparation plus sérieuse d’une  élection présidentielle restauratrice porteuse et paix et de stabilité pour la Côte d’Ivoire.

 

 

 

Fait à Abidjan, le mardi 23 juin 2015.

 

 

 

       HENRI NIAVA

    Président de l’USD

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