L’UNION POUR LE PROGRÈS DES ARTISTES DE COTE D’IVOIRE ( UPACI ) S’ADRESSE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET AUX MEMBRES DU GOUVERNEMENT.
DECLARATION DE L’UNION POUR LE PROGRES DES ARTISTES DE COTE D’IVOIRE (UPACI) RELATIVE A CERTAINES MENACES SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA REMUNERATION POUR COPIE PRIVEE ET LA REMUNERATION POUR REPRODUCTION PAR REPROGRAPHIE ADRESSEE A SON EXCELLENCE MONSIEUR ALLASSANE OUATTARA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
MONSIEUR ACHI PATRICK, PREMIER MINISTRE,
MADAME FRANÇOISE REMARCK, MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA FRANCOPHONIE
Monsieur le président de la République ;
Monsieur le Premier ministre ;
Madame la ministre de la culture et de la francophonie ;
Mesdames et messieurs membres du Gouvernement ;
Permettez-moi au nom de l’Union pour le Progrès des Artistes de Côte d’Ivoire (UPACI) de vous réitérer nos sincères remerciements pour avoir adopté et fait publier les décrets relatifs à la rémunération pour copie privée et à la rémunération pour reproduction par reprographie.
A l’heure où il vous tient à cœur de préserver, voire de renforcer le pouvoir d’achat de la population ivoirienne, ces mesures nous rassurent sur vos intentions de ne pas faire des acteurs culturels et particulièrement des titulaires de droits d’auteur et des droits voisins, des laissés pour compte.
Depuis 26 ans, depuis 1996, année au cours de laquelle la loi ivoirienne sur le droit d’auteur, en application des traités internationaux a institué la rémunération pour copie privée, nous attendions un mot de votre part pour que nous soyons guéris.
Vous avez enfin, dit ce mot et nous sommes en voie d’être guéris. Que Dieu vous bénisse abondamment.
Même si ces deux décrets ne sont pas rétroactifs pour compenser les 26 ans de droits perdus, nous vous sommes reconnaissants.
Oui, Monsieur le président de la République, cela fait plus de 50 milliards que les artistes, les éditeurs et les producteurs de notre beau pays ont perdu. Mais, mieux vaut tard que jamais.
Toutefois, Monsieur le président de la République, pendant que les milliers d’artistes, d’éditeurs et de producteurs de Côte d’Ivoire et leurs familles se réjouissent des moyens considérables que la Direction Générale du BURIDA déploie pour percevoir nos droits auprès des importateurs et fabricants de certains matériels, certains de ces importateurs ont décidé de nous inquiéter.
Selon ces importateurs, le paiement de nos droits d’auteur au moyen de la rémunération pour copie privée et de la rémunération pour reproduction par reprographie va amplifier la cherté de la vie. Pour cela, ils proposent même, le retrait de ces deux décrets.
Monsieur le président de la République, en quoi le paiement de nos salaires, peut-il rendre la vie des Ivoiriens plus difficile ? Pourquoi certains devraient percevoir leurs rémunérations et d’autres devraient en être privées ?
Les artistes ont les mêmes charges que le reste de la population. Ils paient l’électricité, l’eau, le gaz, le carburant, le transport, la nourriture, la scolarité des enfants et leurs impôts comme tout citoyen.
Pourquoi les artistes devraient-ils être sacrifiés ? Les biens culturels sont consommés. En conséquence, les auteurs, interprètes et producteurs devraient être rémunérés comme c’est le cas ailleurs dans certains pays africains ou européens. Les 25 longues années de sacrifice ne sont-elles pas suffisantes?
Monsieur le président de la République ;
Monsieur le Premier ministre ;
Madame la ministre de la culture et de la francophonie ;
Mesdames et messieurs membres du Gouvernement ;
Avec les deux décrets sur la rémunération pour copie privée et la rémunération pour reproduction par reprographie, vous avez permis à notre pays de faire un grand bond qualitatif dans l’amélioration des conditions de vie des artistes, des éditeurs et des producteurs.
Annuler ces deux décrets ou même reporter leur application sera un grave recul. Ne le faites donc, pas ! Ne nous sacrifiez pas s’il vous plaît ! Nous souffrons aussi, des effets néfastes de la cherté de la vie.
Monsieur le président de la République, nous vous confions encore notre destin et comptons sur votre sagesse pour toujours œuvrer en notre faveur.
Fait à Abidjan, le mardi 19 juillet 2022
Pour l’UPACI
Le Président
FADAL DEY