LA CEREMONIE DE PRESENTATION OFFICIELLE DU RAPPORT D’ENQUÊTE DE LA CI-CPI SUR « LA PERCEPTION DE LA JUSTICE NATIONALE,  INTERNATIONALE ET TRANSITIONNELLE EN CÔTE D’IVOIRE »

LA CEREMONIE DE PRESENTATION OFFICIELLE DU RAPPORT D’ENQUÊTE DE LA CI-CPI SUR « LA PERCEPTION DE LA JUSTICE NATIONALE, INTERNATIONALE ET TRANSITIONNELLE EN CÔTE D’IVOIRE »

Edité par

La Coalition ivoirienne pour la Cour Pénal International (CI-CPI) a organisé ce Mercredi 13 Mai 2015 à 09h à Abidjan-Plateau une cérémonie pour la présentation de son rapport d’enquête sur « LA PERCEPTION DE LA JUSTICE NATIONALE, INTERNATIONALE ET TRANSITIONNELLE EN CÔTE D’IVOIRE ».
voici comme suite à cette occasion ,l’allocution d’ouverture de Monsieur ALI OUATTARA, Président CI CPI
Mesdames et messieurs,
Au sortir d’un conflit, les pays se caractérisent par un fort besoin de justice, alors même que leurs capacités de rendre justice sont au plus bas : faiblesse des moyens financiers, de l’administration, obstacles juridiques, ampleur du nombre de victimes et de responsables, nécessité de trouver un équilibre entre le traitement du passé et la construction urgente du présent (consolidation de la paix et de la démocratie, lutte contre la pauvreté).
C’est pourquoi le processus de justice post-crise s’appuie généralement sur une vision large de la justice. Il constitue un point de rencontre entre actions judiciaires et extrajudiciaires et répond à plusieurs exigences.
La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette règle. Cet Etat a souffert d’une profonde crise, née de la rébellion de septembre 2002, qui a atteint son paroxysme avec la violente crise postélectorale de novembre 2010. Pendant près d’une décennie, les belligérants ont commis de graves violations des droits humains sur les populations à travers tout le pays. Et pour ne pas laisser impunies ces crimes dont ont été victimes les populations, la Côte d’Ivoire a opté pour trois approches :
La Justice Pénale Internationale (Cour Pénale Internationale : CPI), la Justice transitionnelle (Commission Dialogue Vérité Réconciliation : CDVR), et la justice nationale (Tribunaux classiques nationaux).
Quatre années après la crise et à quelques mois des élections présidentielles d’octobre 2015, quelle est le regard de la population sur ces différentes structures sensées rendre justice à toutes les victimes sans distinctions, consolider le tissu social fissuré, réconcilier et aller ainsi à une paix durable, seul gage du développement.
Ce rapport d’enquête sur la perception de la justice nationale, internationale et transitionnelle est donc une contribution de la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CI CPI) qui doit permettre aux autorités ivoiriennes, à la CPI et à la Communauté Internationale de connaitre le point de vue des populations, leurs sentiments et leurs attentes afin de faire les corrections nécessaires pour que la justice en Côte d’Ivoire, soit plus indépendante, juste, équitable et impartiale.
Ce sont ces différents critères de justice qui peuvent éviter la vengeance des victimes et l’encouragement à la récidive des bourreaux. Car, n’oublions jamais que l’impunité d’aujourd’hui est le crime de demain.
Mesdames et messieurs,
Après les enquêtes sur les violations des Droits Humains menées par la CI CPI en 2012 et 2013 à Abobo, Yopougon et Duekoué, après le monotoring du procès de Mme Simone Gbagbo, aujourd’hui, la CI CPI initie cette enquête thématique sur la perception de la justice qui, nous espérons sera un outil de base et de référence pour des recherches sur la justice en Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs,
Nous voulons saisir l’opportunité de la cérémonie actuelle pour féliciter le gouvernement ivoirien pour les progrès réalisés ces derniers jours dans le cadre des reformes du code pénale et du code de procédure pénale pour les rendre conforme au Statut de Rome de la CPI. Nous les encourageons à accélérer le processus afin de permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir la souveraineté judicaire et la capacité juridique pour juger sur notre territoire.
Pour nous, c’est l’une des conditions pour que toute personne qui a commis des crimes graves puissent être jugés en Côte d’Ivoire. En l’état actuel, nous disons que les juridictions ivoiriennes n’ont pas encore cette capacité. L’exemple du procès de Mme Gbagbo en est un cas révélateur. En attendant donc d’avoir cette capacité qui lui permettra d’avoir la primauté des affaires et des jugements sur son sol conformément à l’article 1 du Statut, nous demandons donc à l’état ivoirien de continuer de coopérer avec la CPI. C’est la crédibilité de la Justice Ivoirienne qui se joue et surtout l’Etat de Droit qui est en cause.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais clore mes propos en adressant nos sincères remerciements à toutes les personnes qui nous ont honorées à travers leur présence, ainsi qu’à tous nos invités et partenaires, et manifester notre profonde gratitude à la Coalition for the International Criminal Court (CICC) et au World Federalist Movment (WFM) pour avoir apporté leur appui financier à l’impression du rapport. Notre profonde et infinie reconnaissance au coordonnateur Afrique de la Coalition mondiale pour sa présence et son appui. Nous lui demandons de transmettre à nos collègues de New York et de La Haye toute notre amitié.
Je vous remercie.

Ali Ouattara, président CI CPI

Comments are closed.

Facebook Auto Publish Powered By : XYZScripts.com
NEWSLETTER
Abonnez-vous à notre bulletin électronique dès aujourd'hui pour recevoir des mises à jour sur les dernières nouvelles , des tutoriels et des offres spéciales !
Merci !!!!
Thanks for signing up. You must confirm your email address before we can send you. Please check your email and follow the instructions.
Nous respectons votre vie privée . Vos informations sont en sécurité et ne seront jamais partagées .
Ne manquez pas . Abonnez-vous aujourd'hui .
×
×
WordPress Popup