Washington, DC, le 16 avril 2015 — Alors que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont déclaré, cette semaine, que la croissance économique de l’Afrique subsaharienne restait forte, les agences prévoient, pour 2015, une deuxième année consécutive de ralentissement de la croissance. Cependant, cette annonce ne change en rien la vision optimiste du président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, qui continue d’affirmer que l’essor de l’Afrique se poursuit.
« Nous sommes maintenant en mesure d’allier des politiques solides et des investissements dans le secteur privé afin de trouver le bon équilibre pour tous », a déclaré Donald Kaberuka, mercredi matin, devant la salle de conférence comble du Brookings Institute.
Dans son discours d’ouverture, M. Kaberuka s’est concentré sur les priorités du développement économique dans l’ensemble des pays africains. Il a expliqué comment il avait fait en sorte que la BAD puisse apporter son aide, en se donnant pour objectif d’éliminer les barrières qui freinent les affaires en Afrique, notamment en résolvant les problèmes liés aux infrastructures. « Nous avons estimé qu’il s’agissait là du facteur le plus important quant aux coûts relatifs à la conduite des affaires », avait-il déjà déclaré. Et d’ajouter aujourd’hui, à titre d’exemple, que « la question de l’énergie fait partie des priorités de chaque pays africain ».
En raison de la superficie, de la diversité et de l’essence du continent africain, M. Kaberuka a affirmé que la Banque avait pour autre priorité de créer un marché unique : « Que ce soit pour l’intégration énergétique, les autoroutes, les services communs, l’harmonisation des politiques ou la libre circulation des personnes, nous estimons qu’il s’agit d’un besoin absolument fondamental pour un continent aussi diversifié que l’Afrique et ses 54 pays », a-t-il déclaré.
Le vice-président et directeur du programme économique et de développement international de Brookings, Kermal Derviş, a prononcé quelques remarques liminaires avant le discours de M. Kaberuka. Amadou Sy, agrégé supérieur et directeur de l’initiative de croissance en Afrique de Brookings, a modéré le débat, qui incluait une séance de questions-réponses.
Lorsqu’on lui a demandé quelles mesures prendre sur le continent africain pour répondre à une crise comme celle de l’Ebola, M. Kaberuka a répondu que la Banque intervenait principalement de deux façons. D’une part, la BAD aide à renforcer les soins de santé de base en Afrique. D’autre part, elle soutient la création d’un centre épidémiologique d’excellence sur le continent. Cependant, M. Kaberuka a aussi insisté sur un troisième point, qui nécessite selon lui d’être amélioré, à savoir la nécessité de préparer la communauté internationale à contrer la prochaine épidémie. « La crise de l’Ebola a mis en évidence la faiblesse du système de santé et l’échec de la communauté internationale à prendre en charge une épidémie d’envergure. La situation a été catastrophique », a souligné le président de la BAD.
Donald Kaberuka achève actuellement son second mandat en tant que président de la Banque africaine de développement. Durant sa présidence, la Banque s’est imposée comme la première institution de financement africaine, doublant ses prêts bancaires et ses subventions à la suite de la crise financière mondiale de 2008. Aujourd’hui, une grande partie du portefeuille de la Banque est consacrée aux infrastructures.
Le rôle principal de la Banque consiste à contribuer à l’amélioration de tous les secteurs qui concernent la vie quotidienne et les affaires en Afrique. M. Kaberuka a d’ailleurs déclaré à son public que, « même s’il est important, l’argent n’est pas déterminant dans les résultats du développement. C’est la qualité des politiques qui donne du sens aux retours sur investissement ».
Donald Kaberuka est à Washington D.C. pour les réunions annuelles de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui se termineront le 19 avril 2015.
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