Chers membres de la société civile,
Chers amis de la presse,
Ivoiriens, Ivoiriennes,
L’heure est grave et le temps est arrivé de prendre nos responsabilités face la grave PROVOCATION du Président Ouattara et son mépris du peuple ivoirien.
En effet, lors de son adresse au peuple de Côte d’Ivoire le 06 août 2020, dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, le Président de la République a annoncé sa candidature pour un 3ème mandat, en violation flagrante de la constitution ivoirienne.
À cette fin, et avant cela, toute une campagne a été suscitée par certains cadres du RHDP, d’une part, et des Chefs traditionnels au mépris de leurs obligations constitutionnelles et l’honneur attaché à leurs attributions, d’autre part. La finalité a visé toute la communauté nationale et internationale à laquelle il fallait faire croire que c’est à la demande pressante des ivoiriens que le Président sortant a été contraint de violer la constitution.
Notons par ailleurs que depuis l’annonce de sa candidature, les médias d’état ont reçu mission de manipuler l’opinion publique quant à une certaine adhésion de la population à une telle illégale candidature.
Il faut en outre insister sur le fait que si les cadres du RHDP et leurs ouailles ne sauraient arithmétiquement agir au nom de tout le peuple ivoirien, alors surtout qu’il est dorénavant établi que le RHDP ne se limite qu’au seul RDR. Mieux, nul ne saurait sérieusement mettre en doute les valeurs qu’incarne la majorité écrasante des ivoiriens.
Sur cette base, nous nous sentons en droit d’attirer instamment l’attention de Monsieur OUATTARA sur le fait qu’avant lui, la Côte d’ivoire, notre pays a été brillamment administré par des Présidents, et qu’après son départ du pouvoir à l’issue des présidentielles 2020 à venir, auxquelles il est inéligible, la Côte d’ivoire sera gouvernée.
Aussi, tous les dignes citoyens ivoiriens sont écœurés par cette inconscience sur fond de malhonnêteté intellectuelle dont font montre tous ceux qui croient pouvoir demander un 3ème illégal mandat au profit du Président Ouattara qui achève ses 2 mandats constitutionnels dans 3 mois.
Comme cela relève de l’évidence, non seulement la constitution ivoirienne n’autorise plus une candidature de Monsieur Ouattara du fait de cette limitation mais, en regard des engagements solennels par lui pris de ne pas se porter candidat conformément aux dispositions de sa propre constitution de 2016, il a achevé de démontrer qu’il n’est pas un homme de parole.
Dès lors, peuple de Côte d’Ivoire, nous savons que dans ta grande diversité, tu n’es pas d’accord avec cette volonté du Chef de l’Etat de violer délibérément ta constitution dans le seul but de s’accrocher au pouvoir. L’histoire est malheureusement très têtue.
N’est-ce pas le même Ouattara qui, hier, accusait le Président Laurent Gbagbo de vouloir s’accrocher au pouvoir ?
Qu’est-ce qui motive donc les agissements actuels de Monsieur Ouattara en dehors d’une volonté manifeste de braquer le pouvoir d’état ?
Peut-on se livrer à de telles actions lorsqu’on respecte un peuple, et qu’on jouit d’une conscience saine !
Peuple de Côte d’Ivoire, il te revient de montrer que tu es le titulaire du pouvoir d’état, et que c’est toi qui le transfères à qui tu veux.
En vertu de ces pouvoirs, peuple pacifique de Côte d’ivoire, tu t’obligeras à faire ta part de devoir lorsqu’il t’appelle comme ce fut le cas en 2000 !
En conséquence, la société civile, par la voix de ACI, invite tous les ivoiriens à un sursaut national pour le respect de la constitution ; car nul n’est au-dessus d’elle.
Peuple de Côte d’Ivoire, par ce Sursaut national, nous devons démontrer que le pays n’appartient pas à un clan, car le président dans ce discours ne s’est pas montré rassembleur mais plutôt président d’un clan.
Annoncer sa candidature à une date historique qui marque l’indépendance de la Côte d’Ivoire est une insulte, non seulement à l’intelligence et aux compétences de ses propres militants, mais aussi à l’intelligence et au patriotisme des ivoiriens en général.
Nous appelons donc tous les ivoiriens épris de paix et de justice à se lever. Nous demandons à toute la jeunesse de prendre son destin en main.
Cette fois ci, la société civile prendra ses responsabilités !
Nous annulons par conséquent notre RDV du 14 août, pour vous inviter, le jeudi 13 août prochain, à organiser dans tout le pays des marches éclatées contre ce 3ème mandat qui viole la constitution.
C’est notre droit selon l’article 20 de notre constitution et nous allons l’exercer.
Ivoiriens, Ivoiriennes, peuple de Côte d’Ivoire, où que tu sois, lève-toi avec nous pour dire « NON » à ce 3ème mandat illégal, pour ainsi libérer ton pays de la dictature !
Peuple de Côte d’Ivoire, ton destin est entre tes mains. Tu manifestes pacifiquement pour libérer ton pays de la dictature, ou tu la subis et tu seras complice du recul démocratique croissant tout en compromettant l’avenir de la jeunesse.
Femmes de Côte d’Ivoire, Hommes de Côte d’Ivoire, Jeunes de Côte d’Ivoire, nous devons répondre à ce RDV de l’histoire de notre pays dans l’honneur, la dignité et la ténacité, car nous ne sortirons pas des rues avant d’avoir obtenu le respect de la constitution.
Nous savons qu’on nous opposera la violence et la mort, mais nous n’avons pas le droit de céder à la lâcheté. Nous devons prouver que les ivoiriens sont fiers en assumant nos convictions dans la vérité.
La vérité, c’est que le Président Ouattara après deux (2) mandats, sans avoir réussi à réconcilier les ivoiriens, veut s’accrocher au pouvoir pour continuer à nous faire du mal. Les ivoiriens ont besoin de réconciliation et de paix !
La vérité c’est que tous les ivoiriens sont fatigués et ne veulent plus de lui, parce que non seulement c’est un perpétuel violeur de la constitution donc un dictateur, mais il est également à la base de toutes nos souffrances.
Nous avons le droit de choisir nos dirigeants et nous voulons le faire dans le strict respect de la constitution. Le peuple de Côte-d’Ivoire est fatigué des intrigues et de la méchanceté orchestrées par Monsieur Ouattara au sommet de l’Etat.
Notre combat est pacifique et légal, c’est pour cela que nous le menons ouvertement et que nous avons écrit au Ministre de l’intérieur et celui de la sécurité pour leur communiquer notre programme, afin qu’ils prennent leurs dispositions pour nous encadrer. Nous ne devrions donc pas être accusés de d’inciter au soulèvement ou de mener des activités subversives. Nous le disons parce que des insinuations de cette nature nous sont déjà parvenues.
Les partisans du viol de la constitution, présents sur les réseaux sociaux, ont déjà commencé à menacer de semer des troubles. Nous ne nous laisserons pas intimider. Nous demandons au peuple de Côte d’Ivoire, avec les mains nues, de ne céder à aucune provocation, et de neutraliser tous ceux qui se livreraient à des actes de vandalisme pour les remettre aux autorités. Soyez donc très vigilants et que chacun soit le gardien de son voisin.
Par rapport aux deux points ci-dessus, nous interpellons le Procureur de la République sur la nécessité du respect strict de la loi, car nous sommes dans nos droits.
Nous interpellons également les forces de l’ordre sur leurs obligations de neutralité, leur devoir consistant à assurer la protection de tous les citoyens parmi lesquels ils ont des parents. Au-delà de cela, leur rôle est de protéger les populations plutôt que d’être des bourreaux.
Nous voulons prendre ici et maintenant toutes les chancelleries à témoin et interpeller les représentants des regroupements sous régionaux. Nous disons merci à tous ceux qui nous reçoivent et qui répondent à nos courriers. Mais à ceux qui ne réagissent pas comme l’Ambassadeur de la CEDEAO, nous voulons dire publiquement que nous sommes dans une grave crise qui engagent sa responsabilité et celle de tous ses pairs. Si la Côte d’Ivoire brûle, c’est toute la sous-région qui le ressentira. Nous sommes désolés de voir la communauté internationale se plaire dans le rôle de médecin après la mort. Il est de votre devoir de demander officiellement au Président Ouattara de respecter la constitution en renonçant à ce 3ème mandat, d’une part, et en exécutant, d’autre part, l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 15 juillet 2020. Cela est dans notre intérêt à nous tous.
Nous prenons également à témoin tous les responsables religieux, qui en principe ont un rôle important dans la préservation de la paix sociale et sont investis d’une mission spirituelle. Outre les courriers qui sont en cours de distribution, nous les informons de ce que nous projetons et espérons que chacun prendra ses responsabilités en faisant en sorte que tout rentre dans l’ordre.
RDV donc dans toutes les rues du pays le mardi 18 août pour démontrer la volonté du peuple de Côte d’Ivoire contre ce 3ème mandat, contre la volonté du Président Ouattara de s’accrocher au pouvoir !
Fiers ivoiriens, le pays nous appelle !
Manifestons dans tous les recoins du pays pour me respect de la constitution !
A chacun son lêkê !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan le 10 août 2020,
Pour ACI,
La Présidente, Pulchérie GBALET. Je vous remercie.