La 1ère Conférence Régionale sur la Sante mentale publique s’est tenue du 7 au 8 Décembre 2023 au Radisson Blu Hôtel Abidjan Airport, Côte d’ivoire a tenue toutes ses promesses.
Cette Conférence Régionale a vu la participation de plus de 50 participants dont le Ministère de la Santé, de l’hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, les Médecins Sans Frontières, l’OMS, PNUD, AFD, CDC Afrique, OOAS,USAID, les ONG MdM, ACF, CICR, IRC, Save The Children, des Associations Professionnelles en santé mentale, ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme.
Placée sous l’égide de Monsieur Pierre N’Gou DIMBA, Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHPCMU) de Côte d’Ivoire, cette conférence régionale bénéficie de l’appui technique et financier de l’ONG Médecins Sans Frontières West and Central Africa, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de partenaires.
Organisé sur le thème : ‘’Intégration de la santé mentale dans les soins primaires, communautaires et humanitaires en Afrique de l’Ouest : état des lieux, défis et perspectives ‘’, à cette Conférence, plusieurs témoignages sur les aspects de la santé mentale, des sessions sur la présentation intégration santé mentale dans les systèmes de santé publique en Afrique de l’Ouest, la présentation de la collaboration organisations publiques et ONG locales et internationales en matière de décentralisation et d’intégration dans le système de santé publique en Côte d’Ivoire et un Panel sur la problématique en matière de disponibilité et de l’accessibilité aux médicaments psychotropes et antiépileptiques ont meublé cette rencontre.
En effet, cette conférence vise à renforcer la stratégie de décentralisation et d’intégration des services de santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) dans les soins primaires, communautaires et humanitaires en Afrique de l’Ouest, de faire un état des lieux de l’intégration des services de santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) dans les soins primaires, communautaires et humanitaires en Afrique de l’Ouest, de partager les expériences en matière d’intégration des services de santé mentale et soutien psychosoclal (SMSPS) dans les systèmes de santé , de faire le plaidoyer pour l’intégration des prestations de soins de santé mentale primaires dans les régimes d’assurance pour une meilleure couverture sanitaire universelle , discuter les défis en matière de disponibilité et d’accessibilité aux médicaments psychotropes et antiépileptiques surtout de discuter sur les possibilités de réinsertion socioprofessionnelle des patients stables.
L’Afrique porte l’un des plus grands fardeaux des troubles mentaux, neurologiques et fiés à la consommation de substances à l’échelle mondiale et elle présente les plus grandes lacunes en matière de ressources nécessaires pour répondre à ces besoins.
On note une pénurie de professionnels de la santé mentale, avec 0,9 travailleur de la santé mentale pour 100 000 habitants.
Aussi, environ 50 millions de personnes sont atteintes d’épilepsie dans le monde, ce qui en fait l’une des affections neurologiques les plus fréquentes avec près de 80% des personnes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Ainsi, 70 % des personnes vivant avec l’épilepsie pourraient ne pas subir de crises si leur état était correctement diagnostiqué et traité.
Par Conséquent, le risque de décès prématuré chez les personnes atteintes d’épilepsie est près de trois fois plus élevé que dans la population générale.
De plus, le continent et singulièrement la région ouest-africaine est confrontée à de nombreuses situations d’urgence, qu’il s’agisse d’épidémies de maladies infectieuses ou de crises humanitaires dues à des conflits ou au changement climatique.
Depuis 2008, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé son programme d’action « Combler les lacunes en santé mentale » (Mental Health GAP Action Programme-mhGAP) et la décentralisation et l’intégration des services de santé mentale dans les soins primaires et au niveau communautaire y compris dans la préparation et la réponse aux urgences dans les pays à ressources limitées sont recommandées dans le plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030 de l’OMS.
En réponse, des Etats avec l’appui d’ONG dont Médecins Sans Frontières WACA et Mindful Change Foundation Côte d’Ivoire collaborent depuis plusieurs années au renforcement des services de santé mentale au niveau primaire et communautaire en Côte d’ivoire et en Afrique de l’Ouest.
À cet égard, faisant suite aux différentes recommandations de l’OMS AFRO, l’OOAS, CDC Afrique et dans le cadre d’une collaboration et de la coopération en matière de renforcement du système santé mentale publique entre différents acteurs issus des pays francophones et anglophones, une conférence régionale est organisée sur l’intégration des services de santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) dans les soins primaires, communautaires et humanitaires en Afrique de l’Ouest.
Selon Pr Koua Asseman, Directeur Coordonnateur du PNSM « la santé mentale n’est pas intégré comme les autres problèmes de santé dans le système de santé. Il y’a des personnes qui n’ont pas accès au soin de santé de bases, sont généralement référées vers les structures spécialisée. De plus, il s’agit pour nous les organisateurs des Programmes nationaux de faire fédérer la réflexion des patients à la lumière de l’expérience du terrain et nous Abreuver de l’expérience terrain des professionnels à la retraite aux bénéfices de nos populations. C’est lieu de discuter franchement sur les défis les plus prioritaires afin de les relevés. Au sortir de cette conférence, nous ferons en sorte que les recommandations de cette conférence soient prises en compte ».
Dr Sallah ISSOUFOU, Directeur Général Médecins SF, « Je voudrais donc saluer la tenue de cette conférence régionale qui, à travers les 48h d’échanges, 48h de partage d’expériences et de réflexions communes, apportera des réponses opérationnelles aux différents défis liés à la santé mentale des populations ivoiriennes et africaines. Nous restons, fidèle à notre mission sociale et dans le respect de notre support aux défis et aux efforts continus du ministère de la Santé de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle pour assurer l’accès adéquat aux soins de qualité à l’ensemble des populations Ivoiriennes », a-t-il déclaré.
Selon le Dr Ané Ambroise, le Chargé des Programmes des Maladies non transmissibles, a précisé que « Les troubles mentaux sont une réalité bien répandue en Afrique. Ils touchent environ 10% de la population selon les chiffres de l’OMS.La prévalence des maladies varient d’un pays à un autre. Nous espérons que les confrères venant des autres pays d’Afrique de l’Ouest, mettrons ensemble nos idées à travailler de sorte à pouvoir relevé les grands défis.Au niveau de la santé mentale, nous avons très peu de ressources qualifiées pour la prise en charge de la santé mentale de nos populations.Dans nos stratégies et dans nos politiques la santé mentale à très peu de place.Au regard de l’État des lieux consentis, il est important d’unir nos efforts à intégrer les stratégies de la santé mentale dans nos interventions », a-t-il lancé.
En ce qui concerne les résultats attendues, les expériences en matière d’intégration des services de santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS) dans les systèmes de santé sont partagées ; le plaidoyer pour l’intégration des prestations de soins de santé mentale primaires dans les régimes d’assurance pour une meilleure couverture sanitaire universelle est fait ; les défis en matière de disponibilité et d’accessibilité aux médicaments psychotropes et antiépileptiques , les défis de la Réinsertion Socioprofessionnelle ont été le théâtre de plusieurs discussions à l’occasion de cette conférence régionales, la toute première du genre.
Josué Koffi