Dans la matinée du samedi 25 septembre 2021, la ville d’Adiaké a connu une ambiance toute particulière. Pour cause, des autorités coutumières, des cadres de la région, des universitaires et des épris de culture se sont donnés rendez-vous à l’hôtel ‘le Crystal’ pour porter sur les fonts baptismaux la Fondation Mônô Nza qui aura pour mission de contribuer efficacement à l’épanouissement des différentes communautés d’Adiaké en particulier et celles de la nation ivoirienne en général.
La Fondation Mônô Nza est une institution à vocation socioculturelle, stratégique, économique, apolitique et non Confessionnelle dont les domaines d’actions sont :
les Relations internationales ;
l’éducation et la Formation ;
le volontariat social et le leadership;
la Culture et le développement économique.
Ses objectifs primaires sont de:
contribuer à la construction d’une société juste, plus solidaire et harmonieuse ;
contribuer aux débats sur les enjeux stratégiques qui sous-tendent les relations internationales ;
promouvoir la joie de vivre et le bonheur partagé, dans un environnement physique et social amélioré.
Selon l’initiateur du projet, le Dr KAKOU Foba Antoine Mojima, enseignant-chercheur au département des sciences du langage à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Mônô Nza en langue Bédibé (Ehotilé) qui signifie littéralement l’homme de village, va au-delà de cette définition car il est considéré comme le rapport qui existe entre l’homme et sa communauté mais aussi le lien qui est établit entre celui-ci et la société à laquelle il appartient. C’est pourquoi, aucune société juste et prospère d’aujourd’hui ne peut se passer ou ignorer les enjeux stratégiques qui sous-tendent les relations internationales.
« Le rapport de l’homme est basé sur deux éléments essentiels à savoir le droit d’exiger de cette société toutes sortes de privilège pour son épanouissement et le rôle de l’homme à jouer en donnant à cette communauté ce dont elle a besoin « , a-t-il indiqué.
Après avoir félicité tous donc les invités et les membres statutaires qui ont répondu nombreux à son appel pour la tenue de cette l’assemblée générale constitutive, ladite assemblée a procédé immédiatement aux toilettages des textes fondateurs à savoir les statuts et le règlement intérieur, puis à l’élection des administrateurs de la Fondation Mono Nza.
Les administrateurs quant à eux ont porté leur choix sur le Dr KAKOU Foba Antoine Mojima en qualité de Président du conseil d’administration pour un mandat de cinq (5) années renouvelables.
Par ailleurs, dans l’après-midi, la fondation a organisé sa toute première activité qui n’était autre qu’une conférence publique, autour du thème « les conflits armés des royaumes N’zima et Agni sanwi sur le territoire Bétibé au 19ème siècle: Enjeux géoéconomiques et géostratégiques ».
En effet le bassin de la tanoé ou était basé les Bétibés par le passé était une zone aurifère, propice à l’agriculture mais surtout un potentiel marin et lagunaire extraordinaire qui garantissait l’abondance des ressources halieutiques.
A cause de sa proximité d’avec le Ghana sur le plan lagunaire et le commerce avec les différentes nations européennes, la richesse de cet espace grandissait et d’autres royaumes le jalousaient. Naissent alors des batailles terribles entre les royaumes N’zima et Agni sanwi au grand dan des bétibés.
Les causes de ces batailles sont d’ordres géostratégiques et géoéconomiques : les enjeux géostratégiques guidés entre autres par la volonté de contrôle des peuples, la volonté de sécurisation des frontières terrestres, la quête de l’expansion pour des raisons démographiques et les privilèges des accords de protectorat font aiguiser la soif de guerre, mais surtout les enjeux géoéconomiques pour la richesse du bassin (minerais, agriculture, ressources halieutiques, commerce, tourisme …).
Pour le conférencier, le Dr KAKOU Foba Antoine Mojima, il y a lieu d’indiquer qu’au travers de ce thème historique, il n’y avait pas lieu de remuer le couteau dans la plaie mais surtout de parler des relations qui existaient entre ces peuples mais aussi de vulgariser cette connaissance à la communauté voire le grand public.
Cette conférence très édifiante et très enrichissante, fort appréciée par l’auditoire a enregistré la présence de plusieurs autorités traditionnelles, politiques et académiques tels que Nanan Soussoubié Antoine, chef du village d’Adiaké Kacoukro, Nanan Ndouba Bouadi, chef du village d’Etué-sika, Nanan Amon Konin, secrétaire général du chef du village d’Adiaké, M. Assemien Kablankan, Président de la mutuelle des éhotilés (Bétibé) de Côte d’ivoire, le vénérable sénateur Ehui Koutouan Bernard, le Pr Aboa Abia Laurent, vice-Doyen chargé du suivi pédagogique de l’UFR langues, littérature et civilisations de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody et le Pr Kouamé Oi Kouamé Jean Martial, Directeur de l’institut de linguistique appliquée (ILA).
C’est dans l’espérance de retrouver dans un an la Fondation Mono Nza pour son 1er bilan que nous avons quitté la ville d’Adiaké.
