L’élection présidentielle approche en Côte d’Ivoire au moment où plusieurs leaders politiques ont des démêlés avec la justice. Avec certains leaders de l’opposition en exil ou emprisonnés, on risque fort de voir le microcosme politique continuer de se radicaliser dans les semaines et mois à venir. La libération de l’ex-Président Laurent Gbagbo et de son collaborateur Charles Blé Goudé, président du Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes, suggèrent un renouveau dans la compétition politique.
Autres faits majeurs, la démission du vice-président de la République (RFI, 2020) et la disparition tragique du premier ministre, chef du gouvernement, et candidat du parti au pouvoir rebattent les cartes de la présidentielle (France24, 2020). Le pays est en deuil.
Comme nous le rappel VOA Afrique (2019), « La crédibilité de la (Commission Électorale Indépendante) est jugée cruciale en vue de la présidentielle de 2020 qui s’annonce tendue, 10 ans après la crise post-électorale ivoirienne. Celle-ci avait fait plus de 3.000 morts. … »
En effet, une partie de la classe politique exprime un manque de confiance envers l’institution organisatrice des élections, ce qui n’augure pas d’une élection présidentielle inclusive. Dans ce contexte, l’on se pose la question de savoir si l’atmosphère est propice à une élection équitable et apaisée en octobre 2020.
La présente analyse des données des enquêtes d’Afrobarometer suggère une confiance mitigée envers la CEI. Le spectre de la violence politique et des cas de fraude électorale de 2018 planent. La couverture médiatique équitable des candidats lors de la campagne est jugée insuffisante, et les citoyens réitèrent leur attachement à la limite de deux mandats présidentiels.