Le gouvernement du Ghana s’engage à soutenir le Top 5 des priorités de la BAD
Accra, Ghana, le 2 août 2017 – Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, place au premier plan de ses préoccupations la transformation des économies rurales des pays d’Afrique, qu’il considère comme le moyen le plus rapide de sortir des millions de personnes de la pauvreté.
Le président Adesina, qui poursuit au Ghana pour une visite de trois jours entamé le 1er, s’est exprimé lors d’un dîner de bienvenue offert par le ministre des Finances ghanéen Ofori Atta, auquel assistaient le vice-président Mahamudu Bawumia, le gouverneur de la Banque centrale du Ghana Abdul-Nashiru Issahaku ainsi que des hauts fonctionnaires de l’administration publique.
« Nous devons veiller à ce que l’agriculture, leur principal moyen de subsistance, devienne une activité commerciale, pas un mode de vie. Je ne crois pas du tout que l’agriculture soit un mode de vie. C’est une activité de développement. C’est de là que viendra la richesse de l’Afrique, si nous nous y prenons correctement. L’agro-industrialisation a un très grand rôle à jouer dans ce que nous faisons », a-t-il ajouté.
Akinwumi Adesina, qui s’est appesanti sur les différentes formes que prendra le soutien de la Banque au Ghana, a souligné que le pays n’avait pas intérêt à importer du riz et a promis l’appui de la BAD pour inverser cette tendance.
« L’une de nos cinq grandes priorités est de nourrir l’Afrique. En venant de l’aéroport, j’étais en train de parler du nord du Ghana avec Son Excellence le ministre des Finances du Ghana et j’ai mentionné que cette région possédait plus de 400 000 hectares de terres qui sont très propices à l’agriculture. Le Ghana n’a aucune raison d’importer du riz. Vous dépensez 400 millions de dollars EU par an pour importer ce que vous devriez exporter. Je suis convaincu que nous allons faire évoluer cette situation. C’est l’une des principales questions dont nous discuterons », a insisté Akinwumi Adesina.
Le président de la BAD a par ailleurs évoqué les projets de la Banque pour aider le Ghana et la Côte d’Ivoire à transformer la filière cacao et à créer davantage de richesse et d’emplois à partir de cette matière première.
« Avec 40 % de la production de cacao, vos efforts sont louables, mais vous pouvez faire plus. La Banque vous épaulera dans la façon dont vous et la Côte d’Ivoire pourrez coordonner votre production ainsi que votre soutien commercial pour éviter les fluctuations que vous pouvez actuellement observer. J’ai la ferme conviction que Dieu a donné à chaque nation ce dont elle a besoin pour se développer et s’épanouir. La question est de savoir ce que vous en faites. Nous avons un programme dont nous allons discuter avec vous », a souligné le président.
Remerciant le gouvernement ghanéen d’avoir rendu cette visite possible, Akinwumi Adesina a loué les progrès constants réalisés dans le pays depuis l’élection présidentielle de janvier dernier.
« Conformément à sa stratégie « Nourrir l’Afrique », la Banque africaine de développement continuera d’appuyer les efforts du gouvernement ghanéen destinés à améliorer les chaînes de valeur peu performantes qui ne parviennent pas à ajouter assez de valeur aux produits agricoles ; à réparer et à reconstruire les infrastructures déficientes ; à améliorer l’accès au financement agricole et à réduire la volatilité du prix international du cacao », a-t-il déclaré.
La Banque contribuera également à la stabilisation du secteur énergétique.
Akinwumi Adesina a souligné les raisons pour lesquelles le continent doit donner aux jeunes les outils et les moyens nécessaires pour qu’ils restent en Afrique et y prospèrent.
L’an dernier, la Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement ont donné le coup d’envoi de « Boost Africa », une initiative qui épaule la phase initiale et la plus délicate de la chaîne de valeur entrepreneuriale par le biais d’un mécanisme de financement qui distribuera 150 millions d’euros à 2 000 jeunes entrepreneurs et créera 75 000 emplois directs et 500 000 emplois indirects.
Le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, a félicité Akinwumi Adesina pour l’importance qu’il accorde à l’agriculture et l’a assuré du soutien de son gouvernement.
« Il est évident que la BAD ira loin sous votre direction. On peut le voir et le sentir. Nous devons d’abord trouver des solutions pour l’agriculture pour faire évoluer les économies africaines. Cela nous mettra sur la voie de l’industrialisation. Notre prochain budget national sera axé sur l’agriculture. Nous comptons sur la Banque pour qu’elle soit à nos côtés tout au long de notre parcours », a affirmé M. Bawumia.
Pour sa part, le ministre des Finances du Ghana, Ofori Atta, a salué l’action de la BAD au Ghana et s’est déclaré optimiste quant au renforcement du partenariat bilatéral grâce à la visite d’Akinwumi Adesina.
« En tant que pays, nous pensons que nous devons retourner à l’essentiel et la force de la présidence d’Akinwumi Adesina réside dans son engagement en faveur de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, une nécessité pour nous. Cette vision inclut surtout l’énergie et la notion même d’industrialisation. Il est également stimulant d’avoir quelqu’un qui a capitalisé bien de succès et d’expérience au Nigeria en tant que ministre de l’Agriculture, cela à un moment où nous en avons le plus besoin », a-t-il déclaré.
« Il existe de nombreuses facilités de prêt sur lesquelles nous sommes en train de travailler et nous disposons déjà d’excellents projets dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, du réseau routier en milieu rural et dans d’autres secteurs. Pour notre bénéfice à tous, entre l’énergie et l’agriculture, nous devrions être capables de conclure un partenariat », a poursuivi le ministre ghanéen des Finances.
Et d’ajouter : « Nous voulons aussi être très clairs sur le fait que la Banque africaine de développement doit être l’institution de référence. Quand nous obtenons des aides financières de donateurs multilatéraux, ceux-ci doivent s’aligner sur ce que la BAD est en train de faire. Pour tout cela, nous devons absolument accroître le capital de notre institution commune. Monsieur le président, nous sommes conscients de cet enjeu et nous vous soutenons pleinement. »
Il a également félicité la Banque pour son intervention en faveur d’une meilleure coopération entre le Ghana et la Côte d’Ivoire pour changer la donne sur le marché du cacao.
« Les difficultés étaient le résultat d’un manque de coopération entre nos dirigeants. Le président de la BAD est intervenu et nous travaillons désormais ensemble pour voir trouver les moyens d’y remédier », a conclu M. Atta.