SITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE /Conférence de Presse du Président du FPI Pascal AFFI N’Guessan

SITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE /Conférence de Presse du Président du FPI Pascal AFFI N’Guessan

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ce jeudi 05 Mai 2016 à Cocody-abidjan s’est tenu une conférence de presse animé par le Président du FPI Palcal AFFI n’Guessan sur la situation socio-politique nationale en Côte d’ivoire.
voici comme suite ces propos liminaires à cette conférence de presse.
– Mesdames et Messieurs les journalistes,
– Chers invités
– Camarades militantes et militants
Voilà exactement six (6) mois, le peuple ivoirien était appelé aux urnes pour élire un nouveau Président de la République, celui qui devait permettre au pays de tourner définitivement la page des tristes moments qu’il a connus, et assurer la renaissance politique, économique, culturelle et sociale de la Côte d’Ivoire.
A cette occasion, j’avais présenté aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens et à tous ceux qui nous font l’amitié de résider sur notre sol, un contrat de confiance, une plateforme politique articulée autour de quinze (15) axes, quinze (15) chantiers pour la renaissance culturelle, politique, économique et sociale de la Côte d’Ivoire.
Plus qu’hier la pertinence politique des quinze (15) chantiers demeurent d’actualité, tant les Ivoiriens sont aujourd’hui désemparés par la quantité et la diversité des difficultés qui les assaillent, mais plus grave, par la pauvreté des réponses que le Président de la République et son Gouvernement leur apportent. La grogne et les tensions sociales ont atteint des niveaux alarmants ces dernières semaines ; dans de nombreux domaines : Enseignement Supérieur, Education Nationale, Défense et Sécurité, cherté de la vie, Santé Publique, Fonction Publique, Cohésion Sociale, etc. ces tensions sociales se sont traduites par des violences massives, des affrontements sanglants, des arrestations, des dégâts matériels, des blessés, voire des morts importants. Dans ce contexte, la célébration de la fête du travail le 1er Mai 2016 était fortement attendue par nos compatriotes et par les amis de la Côte d’Ivoire pour jauger la capacité du gouvernement à faire face aux préoccupations des populations et à désamorcer la bombe sociale et pour juger la pertinence de leur choix du 25 octobre 2015. Malheureusement le Chef de l’Etat a opposé comme à son habitude aux légitimes revendications réitérées par toutes les centrales syndicales, la rhétorique de la croissance et des investissements publics, les intimidations, les contre-vérités, la mystification, qu’il a assaisonné d’affirmations démagogiques et populistes.
Par ma voix, le Front Populaire Ivoirien tient d’abord à saluer la sortie de la torpeur et l’éveil des consciences qui s’opèrent progressivement au sein de la société ivoirienne, et dont la manifestation a été cette expression bruyante de la colère légitime des Ivoiriennes et des Ivoiriens face à l’effondrement du pays, et au naufrage de la nation.
Maintenant que le Président de la République a parlé de nos souffrances, de ses remèdes et de sa vision pour l’avenir du pays, il était normal, logique et attendu que le FPI se prononce pour faire ses analyses éclairer l’opinion et émettre ses opinions.

1- DES REVENUS ET DU POUVOIR D’ACHAT
Les syndicats ont dénoncé la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité, ainsi que des tarifs anormalement élevés des services publics de l’électricité, de l’eau, du téléphone, des transports. Ils ont en outre condamné la pratique des commerçants qui consiste à réduire la quantité des produits tout en conservant le même tarif, ce qui revient à augmenter les prix sans les afficher.
Afin de freiner la paupérisation croissante des populations, de permettre aux familles de faire face à leurs besoins élémentaires et d’épargner pour assurer des retraites confortables, pour contribuer au développement national, les syndicats ont demandé la révision à la baisse des prix de denrées de grande consommation (vivriers, riz, huile, lait, etc.) et la suppression pure et simple des nouveaux tarifs d’électricité et de la mesure de renouvellement du permis de conduire.
Tout en saluant la mesure de revalorisation du SMIG qui est passé de 36607 frs à 60.000 frs depuis le 1er janvier 2014 et l’adoption de nouveaux barèmes de salaires depuis janvier 2015, les syndicats ont dénoncé la résistance de nombreux chefs d’entreprises à appliquer le relèvement du SMIG en vigueur depuis le 1er janvier 2014 et les nouveaux barèmes de salaires adoptés depuis janvier 2015.
Ils ne comprennent pas les motivations du renouvellement du permis de conduire et considèrent qu’il s’agit d’un racket, d’autant que l’argument d’une défaillance de la puce de l’actuel permis de conduire a été battu en brèche par la société productrice.
En retour le Chef de l’Etat a dit grand merci aux travailleurs pour leur contribution au relèvement du pays. Il a réitéré sa ferme détermination à répondre à leurs aspirations et les a rassuré qu’il est à leur écoute, qu’il entend leurs critiques, qu’il connait leurs aspirations et qu’il est sensible à leurs préoccupations. Qu’il a pu constater lui-même les augmentations dénoncées par les travailleurs et vérifier auprès de certains membres de sa famille et certains collaborateurs la rareté de l’attiéké sur le marché, le prix de la petite boule d’attiéké celui de la boule de format moyen. Le tas d’aubergines est à 200 frs, 3 piments à 100 frs, etc. il faut débourser 300 frs pour 3 ou 4 petites bananes et pour un grand mangeur d’attiéké et d’aloco comme lui, le calcul est vite fait.
D’après lui les responsables de cette hausse sur les prix des produits vivriers sont la sécheresse et la spéculation. Pour le manioc, il accuse l’hévéa.
Pour maitriser les prix, il informe les syndicats qu’il a instruit le gouvernement de règlementer l’exercice des activités dans ces secteurs pour démanteler les cartels et mettre fin aux spéculations. «Nous faciliterons également l’accès au financement des acteurs dans le vivrier…) » poursuit le Chef de l’Etat, « et nous poursuivrons également les efforts de mise en place des politiques visant l’autosuffisance en riz et en ressources animales ».
Pour remédier aux effets de la sécheresse, notamment dans le nord, le Chef de l’Etat informe que «des opérations spécifiques sont en cours afin de remédier à cette situation, notamment par la réalisation de nouveaux forages ».
Aucune réponse immédiate et concrète à la hausse des prix des denrées de première nécessité. Seulement des déclarations générales et de principe sur le démantèlement des cartels de produits vivriers et de première nécessité (quels cartels ?). Comment compte-t-il faciliter l’accès au financement des opérateurs du vivrier ? La problématique de la modernisation de l’agriculture vivrière relève-t-elle d’opérations spécifiques, de forages de puits ou d’une politique d’aménagement d’infrastructures d’hydrolique agricole de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) ? Au lieu d’aller en guerre contre les cartels imaginaires, ne serait-il pas indiqué de penser une politique de structuration et de régulation du marché des vivriers et de professionnalisation des opérateurs de la filière ?
Mais comment une telle politique serait-elle possible si le Chef de l’Etat est réduit à s’informer auprès des membres de sa famille et de quelques collaborateurs pour assoir des décisions d’une telle importance. Quid des Ministères de l’Agriculture et de l’OCPV ?
En ce qui concerne l’électricité, le Chef de l’Etat reconnait que la décision d’augmentation des tarifs de 16% sur 3 ans a été prise par le Gouvernement en juin 2015. Mais il précise que la décision gouvernementale n’a pas été correctement appliquée. Certains abonnés ayant connu des hausses de leurs factures allant jusqu’à 30% à 40% de plus que prévue. En conséquence, il a décidé de l’annulation pure et simple de l’augmentation de janvier 2016 pour réparer ce qu’il considère comme une injustice inadmissible. « Les factures seront corrigées et le trop perçu sera rendu à tous les abonnés » a-t-il terminé. Presque terminé, puisqu’interpellé par la situation, le Chef de l’Etat s’est rappelé que le code de l’électricité adopté en mars 2014 dispose (article 6) que « les activités de production, de transport, de distribution, d’importation, d’exportation et de commercialisation de l’énergie ne constituent pas un monopole d’Etat ».
On peut donc l’ouvrir à la concurrence ?!
« Oui, c’est la concurrence qui fera baisser le prix de l’électricité » s’exclame le chef de l’Etat. Aussitôt dit, aussitôt fait et le Président de la République de conclure : « Je lance donc un appel à tous ceux qui souhaitent investir dans ce secteur ».
Cet appel est-il sérieux ? Le gouvernement est-il prêt, a-t-il adopté la règlementation administrative, technique et juridique applicable à chaque segment d’activité telle que prévue par l’article 7 du code ? :
Que devient dans ce cas la convention de concession qui le lie à la CIE et qui n’arrive en son terme qu’en 2020 ? Est-il prêt à la résilier et en assumer les conséquences financières?
Il est mensonger de faire croire aux ivoiriens que très bientôt ils pourront bénéficier des effets positifs de la concurrence dans le secteur de l’électricité. La convention qui lie l’Etat à la CIE constitue un obstacle et les contrats de type Take or Pay conclus avec les producteurs indépendants d’électricité que sont notamment AZITO et CIPREL laissent en définitive très peu de marge à une concurrence effective dans le secteur de l’électricité.
Au total, il s’agit davantage d’un effet d’annonce pour distraire les ivoiriens et désamorcer une bombe sociale. La mesure de remboursement des frais indus est tout aussi fallacieuse ; « les factures seront corrigées » comment ? Par qui ? Comment, sur quelle base calcule-t-on le trop perçue ? Autant de questions qui n’inclinent pas à pavoiser.
Il convient de saluer la mesure de suspension de l’opération de renouvellement des permis de conduire. Mais les réactions avisées des opérateurs techniques ayant démontré que le Ministre des transports a menti et qu’il poursuivait des objectifs inavoués et délictueux, il importe d’annuler purement et simplement cette opération et de limoger le ministre indélicat.

2 – DE LA SECURITE DES PERSONNES ET DES BIENS
De Bassam à Bouna, en passant par Abobo, Assuefry, Vavoua, etc. le bilan des pertes en vies humaines liées à l’insécurité est alarmant. Celle-ci est liée à l’échec du désarmement et de la réinsertion des ex-combattants qui alimente la circulation des armes de guerre et le phénomène dit « des microbes ».
Les syndicats s’en sont faits l’écho auprès du Président de la République. Ils ont particulièrement marqué leur vive préoccupation face à l’attaque djihadiste dont le pays a été victime le 13 mars 2016 et demandent au Président de la République de renforcer l’action de l’Etat en vue de garantir la sécurité des personnes et des biens.
La réponse du Président de la République sur une question aussi sensible et stratégique a tenu en une seule phrase « j’ai d’ores et déjà instruit le gouvernement afin qu’un budget de 80 milliards de francs CFA soit dégagé pour renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, améliorer le renseignement, accroitre le contrôle aux frontières et doter notre justice de plus de moyens ». C’est proprement avoué qu’il n’existe aucune volonté :
– De doter le pays d’une armée véritablement professionnelle et républicaine ;
– d’équiper, de moderniser et de déployer la police et la gendarmerie sur tout le territoire national pour lutter efficacement contre la criminalité et le grand banditisme ;
– de mettre fin au phénomène des dozos et des microbes ;
– de mettre fin aux conflits intercommunautaires et de consolider la cohésion sociale.

3 – LA LIBERTE SYNDICALE
En Côte d’Ivoire, la liberté syndicale est en grand danger, bafouée, méprisée et régulièrement violée. Les plaintes ont été vives, étayées par de nombreux cas de violations de la liberté syndicale, notamment dans le secteur Education/ Formation et dans les universités :
– Arrestations et emprisonnement de leaders syndicaux ;
– affectation arbitraires et suspension de salaires ;
– etc.
Le Président de la République a eu un discours parallèle pour fustiger les grèves anarchiques organisées « au mépris des droits et libertés des autres et en dehors des procédures légales autorisées ». Il a en conséquence invité les syndicats et leurs faitières à sensibiliser leurs membres « afin que l’exercice légitime de leurs droits ne dégénère pas en chantage ou prise d’otage de la structure qui les emploie ou de la communauté ». Il a lancé un appel à la trêve et au dialogue dans les secteurs où le front social tend à se crisper.
Espérons que ce dialogue démarre le plus vite possible avec la FESCI afin que des solutions durables soient trouvées aux nombreuses difficultés auxquelles sont confrontées étudiants et enseignants dans nos différentes facultés et UFR.

4 – DES REVENDICATIONS CORPORATISTES
Elles ont été nombreuses et divers. Elles touchent aussi bien les travailleurs du secteur privé que les fonctionnaires et Agents de l’Etat :
– apurement de 50 mois d’arriérés relatifs au reclassement catégoriel et la bonification indiciaire de 2000 ;
– réintégration de 97 enseignants contractuels retirés de la liste de 3000 enseignants du décret n°2014-343 du 10 juin 2014 ;
– retour sans condition des 30 enseignants arbitrairement mutés à l’intérieur pour fait de grève ;
– paiement aux enseignants du privé laïc de 4 mois de la spéciale dévaluation évalués à 300.000.000 F CFA ;
– nouvelle grille salariale pour les enseignants du privé laïc consécutivement à la revalorisation du Smig ;
– réintégration de 40 professeurs bivalents (anglais/EPS) rejetés par la Fonction Publique ;
– profil de carrière du personnel soignant ;
– paiement de primes, revalorisation de salaires et paiement d’arriérés de salaires pour le personnel de l’ANASUR ;
– situation de 39 licenciés de la SICOGI ;
– situation des 400 employés de l’ex-Air Ivoire ;
– situation des 271 travailleurs des plantations de Toumbokro-Yamoussoukro ;
– dossier TRCI Anguededon ;
– dossier Marins Marchands ;
– dossier Soft Drink zone industrielle ;
– la réforme du régime des pensions est exigée ainsi que la suppression des impôts sur toutes les pensions de retraite ;
– etc.
Ces dossiers feront l’objet d’un examen par le gouvernement. En attendant, et pour apaiser les cœurs, le Chef de l’Etat a « décidé que le gouvernement débloque un montant de 800 millions de francs CFA pour soutenir les centrales syndicales ».

5 – CODE DU TRAVAIL ET STATUT GENERAL DE LA FONCTION PUBLIQUE
Certains syndicats ont dénoncé les flagrantes violations du code du travail de la part de certaines entreprises publiques qui se traduisent par des licenciements abusifs ou le refus de payer les droits de départ à la retraite.
D’autres syndicats appellent à l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique qui ressort des conclusions du Forum Social de 2012 à Yamoussoukro.

6 – DE LA VALORISATION DU GENRE
L’UGTCI a souhaité que le 8 mars ‘’journée internationale de la Femme’’ soit déclarée jour chômé, payé et célébré. Il a en outre appelé à l’effectivité de l’égalité des chances entre hommes et femmes dans la promotion aux postes de responsabilité.
Aucune réponse n’a été donnée à cette requête.

7 – DU SECTEUR INFORMEL
A juste titre, l’UGTCI a demandé que des mesures soient prises pour faire de ce secteur qui représente 80% de l’activité économique et occupe 90% de la population active, une des clés de la création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, et de la prospérité économique de notre pays.
Le Chef de l’Etat a plutôt parlé d’un Ministère et d’une agence dédiée à l’emploi-jeune et de la mise en place du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) dirigé par son épouse et dont la dotation va passer de 6 à 10 milliards de francs CFA.

S’il suffisait de créer un Ministère pour que des jeunes trouvent du travail, aucun jeune ne serait sans emploi à l’heure actuelle. Il est par contre indéniable que c’est dans le traitement de la question de l’économie informelle que se trouve la voie de la modernisation de notre économie et de l’emploi des jeunes et des femmes, en ville comme en milieu rural. J’ai fait des propositions précises sur la question au cours de la campagne électorale présidentielle, centrée sur l’identification de tous les opérateurs de secteur informel, leur organisation au sein de la Chambre Nationale des Métiers avec des démembrements dans toutes les régions et la création d’une véritable banque dédiée la Banque Populaire ou Banque des Métiers pour accompagner les opérateurs du secteur aussi bien dans l’agriculture, l’artisanat, le commerce, les arts et la culture.

La gestion d’un Fonds public, créée par décret du Président de la République, par l’épouse du Président de la République, pose un problème d’éthique et de gouvernance. A-t-elle été régulièrement nommée par décret du Président de la République au même titre que tous les hauts fonctionnaires de l’Etat à la tête des Etablissements publics nationaux ? Est-elle rattachée au Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant chargé de la politique de promotion de la Femme ?
Il est urgent que le Président de la République mette fin à cette situation gênante.

8 – DU DIALOGUE POLITIQUE ET DE LA RECONCILIATION NATIONALE
Le FPI a été heureux que la question de la réconciliation nationale se soit invitée, grâce à la Centrale Dignité, dans les échanges à l’occasion de cette fête du travail. Personne ne peut contester, et le Président de la République l’a lui-même reconnu que « la paix et la stabilité sont les conditions préalables du maintien et de la création d’emplois. Les situations de troubles, de crises et d’instabilité perturbent le fonctionnement des administrations, freinent l’activité économique et occasionnent des délocalisations ou des fermetures purent et simple d’entreprises ». D’où vient donc que le Chef de l’Etat s’offusque que le sujet soit abordé par les travailleurs et se mette dans une colère noire et menaçante. Mais l’intimidation ne peut cacher la réalité de la crise sociopolitique, des prisonniers politiques sont une réalité ; ils sont plus de 250 et croupissent depuis cinq ans dans différentes prisons du pays. Certains y ont trouvé la mort ; d’autres sont mourants ou vivent et assistent impunément à la dislocation de leurs familles, à la dépravation de leurs enfants. Les milliers d’Ivoiriens qui préfèrent mourir à l’étranger plutôt que de rentrer dans leur propre pays pris en otage par une politique de vengeance dirigée contre la moitié de la population, les procès interminables, les condamnations massives, la politique de rattrapage qui sévit dans tous les secteurs, sont là pour témoigner que le pays est en crise et qu’il est plus qu’urgent que le Chef de l’Etat change de logique, sorte des traumatismes, des douleurs du passé pour assurer le leadership que toutes les populations de ce pays et les amis de la Côte d’Ivoire attendent de lui pour la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

Le FPI attend avec impatience que toutes les promesses qui ont été faites le 21 janvier 2016, soient respectées pour consolider la confiance réciproque et rassurer l’opinion nationale et internationale. La dernière Résolution du Conseil de Sécurité qui annonce la fin du mandat de l’ONUCI le 30 juin 2017 signifie que la communauté internationale nous fait désormais confiance pour gérer la suite de nos affaires internes. Donnons la preuve que nous sommes dignes de cette confiance.

9 – DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET DE LA DETTE
Enfin un mot de la croissance économique et de la dette.
La grogne et les tensions sociales signifient que pour les travailleurs et les Ivoiriens en général, il n’y a pas de prospérité, de croissance mais paupérisation et misère. Si les leviers de la croissance actuelle sont l’endettement et les infrastructures dont tous les ressorts proviennent de l’étranger, même une croissance à quatre chiffres ne profitera pas aux citoyens et l’avenir est hypothéqué.
En l’espace de trois ans, le stock de la dette extérieure a augmenté de 88% passant de 2284 milliards F CFA à l’issue du PPTE à 4304 milliards à fin 2015.
La tendance à l’endettement effréné se confirme fortement lorsqu’on analyse les ressources budgétaires de l’exercice 2016. Les ressources d’endettement se chiffrent à plus de 2000 milliards F CFA soit 40% du budget. Nous vivons dangereusement avec Alassane Ouattara notre présent et notre avenir est entre les mains de l’extérieur.

C0NCLUSION
Au-delà de ce qui est apparu comme un soulagement des différentes centrales syndicales, soulagement lié certainement au faite que, pour la première fois le gouvernement a osé allouer aux centrales syndicales une subvention de fonctionnement de 800 millions. Au-delà de ce chiffre, tout le reste n’est que verbiage. Par rapport à toutes ces nombreuses revendications que je viens d’égrener, rien de concret n’a été obtenu. Et je suis persuadé que les travailleurs vont se retrouver demain face à la triste réalité. Leurs conditions de vie et de travail sont toujours précaires, que le gouvernement peine à relancer l’économie nationale, à favoriser la création d’emplois, à améliorer les conditions de vie des travailleurs et à mettre le pays sur une trajectoire de prospérité et de justice sociale.

Je vous remercie.

AFFI N’Guessan Pascal
Président du FPI

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