*Réunis le mardi le 1er juillet 2025 a Abidjan en conférence de presse, les membres du Syndicat National des Fournisseurs de l’État de Côte d’Ivoire (SYNAFECI) ont exprimé leur vive préoccupation quant à la survie de leurs entreprises dans un climat de tensions persistantes avec plusieurs institutions de l’État.*
Sous le thème évocateur « Les fournisseurs de l’État face à leur survie en cette année charnière 2025 », le SYNAFECI dénonce l’inertie administrative et les injustices fiscales qui menacent la pérennité du tissu entrepreneurial ivoirien.
Un contentieux de près de 39 milliards FCFA toujours en attente
Depuis janvier 2024, les factures en instance de paiement, totalisant plus de 39 milliards de FCFA, tardent à être régularisées malgré les engagements pris par le gouvernement ivoirien, sur instruction du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA. Le syndicat regrette que les échanges entamés avec le ministère des Finances et du Budget n’aient produit aucun effet concret. Ni le ministre Adama COULIBALY, ni ses collaborateurs, notamment le Directeur général du Trésor AHOUSSI Arthur Augustin Pascal et le Directeur général des Impôts OUATTARA Sié Abou, n’ont, selon le SYNAFECI, daigné donner suite aux revendications, accentuant un climat de mépris jugé insupportable.
Le droit fiscal remis en cause
Au cœur des revendications, le reversement jugé inéquitable de la Taxe Spéciale d’Équipement (TSE). Bien que le Code fiscal ivoirien prévoit qu’un tiers des recettes issues de la TSE soit redistribué aux organisations professionnelles du secteur privé, le SYNAFECI affirme qu’une seule entité, la CGECI, bénéficierait en réalité de l’ensemble des fonds, soit un total dépassant les 1 000 milliards FCFA sur les 18 dernières années.
Dialogue rompu et décisions contestées
Le syndicat regrette la fermeture du dialogue par certains hauts fonctionnaires qui, selon lui, « violent les instructions du chef de l’État » et nuisent délibérément aux intérêts de milliers de chefs d’entreprises ivoiriens. Il appelle également à des clarifications urgentes sur les motivations réelles de cette répartition jugée « injuste et opaque » des ressources publiques.
Une manifestation de grande envergure prévue
Faute de réponse d’ici la mi-juillet, le SYNAFECI prévoit une manifestation pacifique le mercredi 16 juillet 2025 devant l’immeuble SCIAM, au Plateau. Baptisée « Manifestation de la puissance de l’Éternel Dieu vivant et vrai, de justice, de victoire, pour le bien, la paix et le bonheur de tous », cette mobilisation vise à dénoncer la mauvaise gouvernance, l’injustice fiscale, et le manque de transparence dans la gestion des affaires publiques.
Un appel pressant à SEM Alassane Ouattara
Clôturant la conférence de presse, le Président du SYNAFECI, Gré Faustin, a imploré le soutien des plus hautes autorités du pays pour rétablir un climat de confiance et sauver les entreprises locales du naufrage. « C’est trop, c’est maintenant trop. Ça suffit ! », a-t-il martelé, en appelant l’ensemble des fournisseurs, leurs familles et alliés à se mobiliser massivement.