À l’approche de l’élection présidentielle ivoirienne, le climat politique s’échauffe. Vendredi 13 juin 2025 à Yopougon la plateforme « Ivoiriens pour la République » (DIR) a tenu une conférence de presse animée par son président, Djedje Zadi, en réponse aux récentes prises de position du PPA-CI et à la lettre ouverte de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Dans cette déclaration largement relayée sur les réseaux sociaux, M. Gbagbo a affirmé que son mouvement n’était ni insurrectionnel ni dirigé contre l’ordre établi, dénonçant les obstacles politiques entravant sa candidature et la transparence du processus électoral.
Ces propos ont suscité des réactions contrastées au sein du paysage politique ivoirien. La DIR, proche de la mouvance présidentielle, a rapidement réagi en affirmant que « la lettre ouverte de Laurent Gbagbo ne dit rien de nouveau » et en accusant l’ancien chef d’État de poursuivre une logique de contestation systématique.
Djedje Zadi a dénoncé dans son intervention ce qu’il considère comme une remise en cause des avancées démocratiques et des infrastructures réalisées ces dernières années, tout en soulignant les efforts engagés depuis plus d’une décennie pour garantir la stabilité du pays. Il a notamment rappelé que « l’ancien président a été acquitté par la Cour pénale internationale et jouit désormais de la liberté de circuler sur le territoire national », tout en regrettant l’absence d’une démarche de pardon et de reconnaissance des souffrances liées à la crise post-électorale de 2010-2011.
Dans ce contexte, un nouveau mouvement baptisé « Trop c’est trop à quoi ? » a émergé, appelant à une mobilisation citoyenne le 23 juin prochain. Ses initiateurs souhaitent promouvoir une campagne électorale apaisée, fondée sur le débat d’idées plutôt que sur la confrontation politique.
Si certains observateurs considèrent ces réactions comme un débat démocratique classique, d’autres redoutent une montée des tensions à l’approche du scrutin. Ils appellent à la retenue, au dialogue et au respect du cadre institutionnel afin de préserver l’unité nationale.
À mesure que les élections approchent, l’évolution du discours politique pourrait déterminer si la Côte d’Ivoire s’engage vers une compétition électorale sereine ou si, au contraire, les divergences alimenteront des crispations dans l’opinion publique.