Abidjan, 24 mai 2025 – Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi, le G8 a abordé plusieurs sujets d’importance nationale, notamment la révision de la liste électorale (RLE), la radiation du président du PDCI-RDA Tidjane Thiam, les démarches du PDCI-RDA auprès de l’Union Européenne, ainsi que la convention signée entre Corsair et les institutions de la République.
CEI et révision de la liste électorale : un processus encadré
Le G8 a rappelé que la configuration actuelle de la Commission électorale indépendante (CEI) découle des acquis de la cinquième phase du dialogue politique. Il a souligné la création de deux nouveaux postes de membres de la commission centrale, attribués respectivement à des représentants du parti au pouvoir et de l’opposition.
Concernant la révision de la liste électorale, le G8 s’est félicité du respect des recommandations du dialogue politique, avec des mises à jour réalisées en 2022 et 2024. Cette dernière prise en compte des nouveaux majeurs jusqu’en février 2025 est saluée par le groupement.
Toutefois, le G8 regrette la suspension des représentants du PPA-CI, du PDCI-RDA et du FPI aux travaux de la CEI, dénonçant une posture qui fragilise l’instance électorale. Il invite ces partis à reprendre leur participation ou, à défaut, à désigner de nouveaux représentants.
Radiation de Tidjane Thiam : le G8 prend acte
Le tribunal d’Abidjan a confirmé la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale, estimant que son acquisition de la nationalité française en 1987 lui faisait perdre la nationalité ivoirienne. Le G8 rappelle que cette décision est conforme aux textes en vigueur et invite le PDCI-RDA à s’y conformer, plutôt que de contester un jugement sans recours.
Le groupement recommande par ailleurs à l’ancien ministre de procéder à son inscription lors de la prochaine révision de la liste électorale, afin de réintégrer le processus démocratique en toute légalité.
Les démarches du PDCI-RDA à Bruxelles : une tentative de pression diplomatique
Depuis sa radiation, Tidjane Thiam a entamé des démarches auprès des chancelleries européennes. À Bruxelles, il a remis un courrier aux institutions de l’Union Européenne réclamant, entre autres, la recomposition de la CEI, la supervision internationale du scrutin présidentiel et le dépouillement public des votes.
Le G8 s’interroge sur ces revendications, jugeant paradoxal l’appel à une élection inclusive tout en demandant l’exclusion d’un candidat. Il estime que la souveraineté de la Côte d’Ivoire ne peut être remise en cause par des sollicitations extérieures et appelle le PDCI-RDA à privilégier le dialogue interne.
Affaire Corsair : une polémique instrumentalisée ?
Le renouvellement, le 15 mai 2025, de la convention entre Corsair et les institutions de la République a suscité des réactions mitigées. Ce partenariat permet aux officiels ivoiriens et à leurs familles de bénéficier de tarifs préférentiels, incluant des avantages auprès de l’Hôpital américain de Paris.
Si le G8 comprend les réticences exprimées par certaines franges de la population, il s’étonne de l’indignation soudaine de l’opposition, qui n’avait jusqu’ici pas contesté cet accord, initialement signé en 2019 et renouvelé en 2022.
Le groupement estime que la dénonciation actuelle relève d’une récupération électorale et appelle à une analyse objective, loin des débats politiciens.
Un appel à la responsabilité politique
Dans un contexte préélectoral, le G8 met en garde contre les tensions inutiles et rappelle les conséquences d’appels à la contestation ayant mené à des crises passées. Il exhorte les acteurs politiques à œuvrer pour la paix et la stabilité.
« Il est impératif que tous s’inscrivent dans la dynamique de cohésion sociale impulsée par le président Alassane Ouattara », a conclu Florent Assielou, porte-parole du groupement.