Ce mardi 20 mai 2025, la salle de conférence de la Caistab, au cœur du Plateau, a accueilli une projection qui résonne bien au-delà du grand écran. « Cohésion », le film du cinéaste ivoirien Billy Sagbo, s’est imposé comme une réflexion sans concession sur l’état du vivre-ensemble en Côte d’Ivoire.
Organisée à l’attention des médias nationaux et internationaux, cette projection est le fruit d’une collaboration entre la Fédération des Chefs des Communautés Urbaines de Côte d’Ivoire et SANVAI DIGITAL. Un objectif clair : susciter un dialogue dépassant les clivages politiques pour aborder les défis de la cohésion sociale.
Un regard lucide sur une réalité complexe
Loin des slogans ou des discours convenus, « Cohésion » dépeint avec justesse les fractures qui menacent l’équilibre du tissu social ivoirien. « Ce film n’est pas un manifeste électoral, il ne défend aucune idéologie partisane. Il interroge simplement notre capacité à bâtir une société harmonieuse malgré nos différences », a insisté EL HADJ Vessou Bamba, représentant de la Fédération.
Son approche pédagogique et émotionnelle fait écho à une vérité souvent occultée : la paix est une construction quotidienne, enracinée dans les cœurs, les actes et le respect des institutions. Le film rappelle avec force que la cohésion nationale ne peut être pérenne sans une stricte observance de l’État de droit.
Un plaidoyer contre les arrangements éphémères
Le message est sans équivoque. Les initiateurs du projet dénoncent une tendance persistante à manipuler les lois au gré des conjonctures politiques, fragilisant ainsi le socle républicain. « Trop souvent, les intérêts immédiats dictent des compromis précaires, qui s’effritent dès la montée des tensions électorales », a alerté Vessou Bamba, exhortant les décideurs à privilégier la stabilité institutionnelle sur les stratégies partisanes.
Dans cette dynamique, les journalistes sont appelés à un rôle essentiel : celui de vigies de la parole apaisée. La Fédération mise sur leur engagement à promouvoir des valeurs de paix et de respect mutuel, essentielles à la préservation du lien social.
Une campagne nationale pour éveiller les consciences
La projection d’Abidjan n’est que le prélude à une initiative à plus grande échelle. « Cohésion » s’apprête à sillonner le pays, dans l’espoir de sensibiliser toutes les franges de la société, notamment la jeunesse, souvent ciblée par des discours radicalisés.
Mais plus qu’une simple œuvre cinématographique, ce projet s’inscrit dans une démarche citoyenne. Il témoigne d’une volonté affirmée d’utiliser la culture comme outil de pacification, comme rempart contre les divisions.
Une responsabilité collective
En filigrane, un message résonne : celui de la responsabilité partagée. «Cohésion» ne prétend pas offrir de réponses toutes faites, mais il invite chaque citoyen à une introspection sur son rôle dans la construction d’une nation apaisée.
« Il ne s’agit pas seulement d’éviter la violence, mais de refonder ensemble l’âme d’une société », conclut le communiqué final. Une nécessité qui, à l’heure actuelle, semble plus impérieuse que jamais.