Côte d’Ivoire :L’Association  « Stop au Chat Noir » fait le Bilan de ses activités de 2019-2021 et donne ses perspectives pour 2022

Côte d’Ivoire :L’Association « Stop au Chat Noir » fait le Bilan de ses activités de 2019-2021 et donne ses perspectives pour 2022

Edité par

Madame …,
Monsieur …,
Chers Bénévoles, Chers Partenaires,
Cher(e)s journalistes, acteurs (trices) de la presse,
L’association féministe « STOP AU CHAT NOIR », voudrait par ma voix vous souhaiter le traditionnelle AKWABA à cette conférence de presse.

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Je suis Bénédicte JOAN, Présidente et membre fondatrice de cette association.
La cérémonie qui nous réunit ce matin revêt un caractère particulier parce que c’est la première du genre pour l’association STOP AU CHAT NOIR.

Elle s’inscrit dans le cadre de notre nouvelle politique de communication et de relations publiques dont l’un des axes majeurs, est la restitution
semestrielle à la presse et à l’opinion publique des activités menées par notre organisation en Côte d’Ivoire.

STOP AU CHAT est née de ma volonté de m’impliquer plus activement dans la lutte contre la culture du viol. En effet, cette expression est couramment utilisée dans le langage populaire en Côte d’Ivoire pour banaliser le viol.

A la réalité, elle décrit une situation dans laquelle un
homme s’introduit nuitamment dans une chambre ou un lieu de sommeil où dorment des jeunes filles ou des femmes, les prend au dépourvu et abuse sexuellement d’elle. En d’autres termes, c’est parvenir à un acte sexuel sans le consentement de la personne, pendant que celle-ci dort.
J’en ai été personnellement victime. Hélas oui je suis SURVIVANTE. J’ai cependant eu la chance et le courage de me sortir de ce traquenard.

A mon grand désarroi, les personnes à qui j’en ai parlé en 2017 dans l’association Train & Travel , ceux auprès de qui j’ai recherché écoute et réconfort, ont tourné en dérision la situation traumatisante que j’avais
pourtant bel et bien vécue. Ils et elles l’ont banalisée allors que cette mauvaise expérience qui est le viol leur était arrivé . C’était quelque chose de tout à fait normal pour eux. L’idée de la création de l’association est
donc née de mon expérience personnelle.

STOP AU CHAT NOIR, comme pour dire stop à cette culture insidieuse du viol dans notre société.

STOP AU CHAT NOIR a donc officiellement vu le jour en juillet 2019. Elle a été créée conformément à la loi 60-31 du 21 Septembre 1960 du code
civil ivoirien, relative aux associations.

Nos missions sont d’œuvrer à la vulgarisation et à la sensibilisation sur les problématiques liées aux Violences Basées sur le Genre,
d’encourager la prise de parole des victimes et de diffuser largement les informations appropriées sur les structures publiques, privées, et les
acteurs de la société civile qui travaillent activement dans le domaine.

L’Association STOP AU CHAT NOIR a pour principal objectif d’inciter, promouvoir ou aider toute action allant dans le sens de la prévention, la détection, le traitement des Violences Basées sur le Gnere qui peuvent être entres autres des actes ou tentatives tels que :

– Des préjudices (de toute forme) portés à l’intégrité sexuelle d’une
personne ( comme l’excision)
– Des abus subis dans l’enfance ;
– Des attouchements et/ou agressions à caractère sexuels subis par une personne ;
– Des viols ;
– Du harcèlement sexuel au travail ou dans la vie privée.

Pour atteindre ses buts, l’association met à disposition toute une série d’outils nous permettant de nous rapprocher continuellement nos populations cibles. Il s’agit entre autres d’une veille à travers nos Réseaux
Sociaux, d’une application mobile, de soutien psycho-social, de groupe de paroles, de développement personnel et professionnel…

Mesdames et messieurs, cher(es) invité(e)s,
Depuis sa création à ce jour, l’association STOP AU CHAT NOIR n’a eu de cesse d’être présente sur le terrain.
Sensibiliser le plus grand nombre sur les thématiques liées aux violences basées sur le genre . Jouer un rôle majeur dans le plaidoyer pour restaurer les droits des personnes survivant.e.s de Violences Basées sur le Genre. Relier et former des jeunes au volontariat, contribuer au
développement d’un collectif d’activistes qui porte des valeurs féministes.
Tels sont les grands axes autour desquels nous avons déployé nos actions.

En 3 ans d’existence administrative, nous avons mené de nombreuses activités et obtenu des résultats impressionnants. Je m’en vais, à ce stade de mon propos, les partager avec vous.

L’année 2019 qui a été celle du démarrage officiel des activités de l’association STOP AU CHAT NOIR, nous a convaincues de la pertinence de la création de notre organisation.

En effet, en seulement 6 mois d’activité, ce sont 96 survivantes que nous avons accompagnées avec l’aide de nos partenaires que je salue au passage. Leurs profils
sociologiques variaient de de la jeune fille de 15 ans à la femme adulte de 45 ans, et de la survivante de viol collectif à la survivante d’exploitation
sexuelle en passant par la survivante de mariage forcé.

Nous les avons accompagnées en leur faisant bénéficier d’un soutien psychothérapeutique pour qu’elles reprennent confiance en elles et qu’elles retrouvent une meilleure estime d’elles-mêmes. Nous avons aussi travaillé à identifier de nouveaux projets de vie, avec celles qui se trouvaient en situation de vulnérabilité et de précarité.

Ces importantes avancées réalisées dans les vies de nos survivantes l’ont été au cours de la tenue de plusieurs ateliers entre autres des ateliers d’art-thérapie et de programmation neurolinguistique, de chant thérapeutique et de self
défense.

Au titre des actions de sensibilisation et de prévention, de nombreuses activités et évènements ont également été organisé en 2019. Les débats
« ON VA GBAYÉ » en sont une parfaite illustration, une signature STOP AU CHAT NOIR qui est aujourd’hui sollicité par de nombreux partenaires.
Ils offrent, en effet, un espace où chacun et chacune, à son rythme, dépose ses souffrances et parle, avec ses mots, de ce qu’il vit, pense, ressent, de ce qui le questionne.
Ce sont environ 1200 personnes qui ont directement été touchés au cours du déploiement de nos actions de sensibilisation et prévention sur le terrain.

L’exercice 2019 s’est refermé sur un bilan extrêmement positif, eu
égard au bilan synthétique que je viens de vous présenter.

Le programme des activités qui avait été arrêté et validé pour l’année 2020, n’a pas pu être exécuté dans son intégralité. Et pour cause. La pandémie mondiale de la COVID 19 et son corollaire de mesures
barrières et restrictives en sont les principales raisons.

Nous avons toutefois réfléchi avec nos partenaires, nos bénévoles et les structures d’accompagnement, à de nouvelles formes de protection des survivant.e.s de Violences Basées sur le Genre pour mieux les accompagner émotionnellement. Nous avons pour ce faire investit les réseaux sociaux. L’une de nos actions sur la toile qui a eu un large écho en plein cœur de la crise sanitaire, fut le débat en live streaming que nous avons organisé avec l’artiste chanteur Suspect 95.

Nous avons réalisé une campagne vidéo pour sensibiliser la population sur la nécessité de respecter les mesures barrières afin de faire reculer le coronavirus. Mais surtout pour rappeler aux survivant(e)s que même en période de confinement et vivant avec leurs bourreaux, il/elles ne sont pas seul(e)s et ne doivent pas rester dans le silence des violences qu’ils/elles subissent, mais plutôt faire appel aux structures compétentes pour leur venir en aide.

La levée progressive des mesures barrières au cours du 2nd semestre de l’année 2020, nous a permis de renouer avec l’organisation de nos ateliers et autres activités.
L’année 2021 bien que pas encore terminée, est celle au cours de laquelle nous pouvons dire, sans risque de nous tromper, que l’association STOP AU CHAT NOIR a obtenu ses résultats les plus impressionnants. Ce sont
en effet, 200745 personnes qui ont été réellement touché(e)s au cours du déploiement de nos activités sur le terrain.

A date, nous avons organisé
20 activités. On peut citer entre autres, les sensibilisations en l’occurrence celle dispensée à une centaine de jeunes de la ville de Dompleu sur l’excision, la formation de 30 étudiants de l’UFR Sociologie de l’Université
Felix Houphouet Boigny la communication sur les réseaux sociaux et la prise en charge des survivantes ; les groupes de parole ; la représentation
à de la pièce de théâtre « Les monologues du vagin » d’Eve Ensler ; la tenue de conférence et de campagne de sensibilisation. Notre fait d’arme marquant en ce qui concerne la sensibilisation a été le sitting qui s’est tenu le 2 septembre dernier.

Cet évènement qui a vu la participation de plusieurs associations et organisations engagées dans lutte contre les
violences basées sur le genre nous a permis de directement touché 200.000 personnes.

Mesdames, Messieurs
Le récapitulatif sommaire de nos activités de 2019 à aujourd’hui qui vient de vous être présenté, nous conduit naturellement à vous parler des défis que notre organisation entend relever pour l’année 2022 à venir. En effet, outre les activités dites classiques que mène notre association, nous avons décidé d’étoffer l’offre de nos activités clés avec pour ambition de
devenir une véritable association d’utilité publique. Les excellents
résultats que nous avons obtenus et les sollicitations de plus en plus croissantes auxquelles nous sommes confrontés, nous imposent de travailler à nous rapprocher de nos populations cibles.

Pour adresser efficacement cette nouvelle donne à laquelle nous faisons désormais face, de nombreux défis restent toutefois à relever parmi lesquelles :
• Une structure organisationnelle interne efficace permettant
d’atteindre durablement nos objectifs ;
• Une animation au quotidien nouvelle de l’association, afin de rendre les bénévoles beaucoup plus actifs ;
• Un ancrage et une implantation sur toute l’étendue du territoire, en vue d’accroitre la proximité auprès de nos populations cibles et de convaincre le grand public de l’utilité et de l’importance de
l’association STOP AU CHAT NOIR.

Relativement au point de l’implantation nationale de notre organisation, les objectifs sont très précis. Il s’agira pour nous de mettre en place des coordinations dans chacune des 31 régions et des deux districts
autonomes. Aussi le pari est-il pris de créer, courant de l’année 2022, des sections dans les 108 départements que compte le pays.

Le succès dans la gestion de ces défis constitue aujourd’hui, pour nous,un enjeu majeur dans la prise en charge efficace des survivants et survivantes de violences basées sur le genre partout en Côte d’Ivoire, et
par ricochet à l’amélioration de leur accompagnement post traumatique.

Mesdames et messieurs, chers partenaires et bénévoles, militons ensemble pour une Côte d’Ivoire sans violences basées sur le genre et sans chat noir et une jeunesse responsable et engagée, pour une Côte d’Ivoire plus forte !
Je vous remercie.

 

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