Ce mercredi 21 Octobre 2015 au siège de la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CI-CPI) s’est tenue une conférence de presse animée par son président M. Ali Ouattara.
En effet tout en réaffirmant son opposition toute loi d’amnistie conformément aux statuts de Rome créant la Cour Pénale, la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale demande :
– A la classe politique dans son ensemble, d’éviter le langage de violence.
– Aux candidats à la présidentielle, d’avoir recours aux juridictions compétentes pour régler tous contentieux et surtout de ne pas emmener leurs militants à commettre des violations des droits humains qui pourraient les emmener devant la justice nationale et internationale.
– A la population de voter dans le calme et dans un climat apaisé
– A la communauté internationale d’être vigilante en suivant de bout à bout tout le processus et en particulier à la CPI de rester en éveil.
Une déclaration adressée à la procureure de la CPI fut lu à la suite de cette conférence de presse.
DECLARATION DE LA COALITION IVOIRIENNE POUR LA CPI EN PRELUDE A L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 25 OCTOBRE 2015
Le Statut de Rome portant création de la CPI adopté le 17 Juillet 1998, a été signé par l’Etat de Côte d’Ivoire, le 30 Novembre 1998. Après avoir reconnu la compétence juridictionnelle en 2003 eu égard à des raisons liées à l’incompatibilité de ce traité avec la constitution, la Côte d’Ivoire en est devenue Etat Partie, le 15 février 2013.
Les organisations des Droits Humains en Côte d’Ivoire, soucieuses de la protection et de la Défense des droits de la personne Humaine, consciente que la CPI peut mettre fin à l’impunité, sanctionner les auteurs de crimes les plus graves et surtout ramener une paix durable à travers une justice indépendante et impartiale, ont toujours œuvré depuis la crise militaro-politique de 2002 pour que justice soit rendue aux milliers de victimes des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Leur plaidoyer a donc permis l’ouverture d’une enquête de la CPI en Côte d’Ivoire.
Même si, la CI CPI a déploré et interpellé plusieurs fois le Bureau du Procureur sur sa stratégie d’enquête et de poursuites que la Coalition trouve sélective, force est de constater que les poursuites de la CPI en Côte d’Ivoire ont eu un impact positif dans la lutte contre l’impunité ; elles ont surtout dissuadé les partisans des deux camps de la crise dans la commission d’autres crimes graves.
Depuis donc l’émission des différents mandats d’arrêt par la Cour et la remise à La Haye de dirigeants du pays, on peut dire que les politiciens ivoiriens tant du pouvoir que de l’opposition ainsi que les forces de défense et de sécurité, sachant qu’aucun d’eux n’est à l’abri de poursuites, multiplient les efforts dans le sens de l’apaisement et du respect des Droits de l’Homme.
C’est pourquoi la CI CPI, consciente de l’effet dissuasif et répressif du travail de la CPI, demande à Mme la Procureure de la CPI de lancer un message fort à la classe politique ivoirienne et à toute la population à la veille de l’élection présidentielle devant se tenir le 25 octobre 2015, afin de leur réaffirmer l’engagement de son institution de poursuivre toutes les personnes qui commettront ou commanditeront des crimes relevant de la compétence de sa juridiction.
Une élection apaisée et sans violences, une élection sans perte en vie humaine est à ce prix.
Pour la CI CPI,
Le Président ALI OUATTARA