ATELIER CONTINENTAL DE FORMATION ET D’ECHANGE SUR LES STRATEGIES D’EXTENSION DE LA PROTECTION SOCIALE EN AFRIQUE

ATELIER CONTINENTAL DE FORMATION ET D’ECHANGE SUR LES STRATEGIES D’EXTENSION DE LA PROTECTION SOCIALE EN AFRIQUE

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ce jeudi 23 novembre 2017 à Abidjan-cocody,s’est tenu un atelier continental de formation et Echange sur les stratégies d’extension de la protection sociale en Afrique.

En effet,La protection sociale est un droit humain reconnu par plusieurs instruments et textes juridiques internationaux, notamment la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, le Pacte International sur les Droits Economiques, Sociaux et Culturels, la Charte de l’Union Africaine, l’agenda 2030 des Nations Unies, l’agenda 2063 de l’Union Africaine ainsi que plusieurs conventions et recommandations de l’OIT, en particulier la C102 sur les normes minimales de sécurité sociale et la R202 sur les socles de protection sociale.

Néanmoins, selon l’OIT, plus de 73% de la population mondiale n’a pas accès à la protection sociale. Dans certains pays africains les populations qui ne jouissent pas de leurs droits à la protection sociale avoisineraient même 90%.
D’une manière spécifique, il faudra souligner que les objectifs de développement durable 1, 3, 8 et 10 font référence particulièrement à la protection sociale, aux services sociaux et soins de santé universels, au travail décent (dont un des 4 piliers est la protection sociale).
C’est dans ce contexte que WSM, la CSC-ACV et l’ANMC-LCM collaborent avec les mouvements sociaux africains sur la thématique de la protection sociale, depuis une vingtaine d’années. Leurs initiatives visent à élargir l’accès à la protection sociale aux groupes vulnérables ou marginalisés, notamment les travailleurs et travailleuses de l’économie informelle, les travailleurs/euses des secteurs précarisés (tels que l’enseignement privé, les mines, le bâtiment, le travail domestique, les zones franches), ou des groupes cibles spécifiques, notamment les jeunes et les femmes. Ces mouvements sociaux comprennent entre autres, les organisations syndicales, les organisations mutualistes, les acteurs de l’économie sociale et solidaire et d’autres mouvements socio-éducatifs de jeunes et de femmes.

La CSI –Afrique est consciente de l’enjeu que constitue aujourd’hui la protection sociale comme l’un des piliers pouvant permettre d’atteindre le travail décent et une vie décente pour tous et pour toutes. Elle est également consciente du niveau de mobilisation de ses affiliées autour de la protection sociale. Dès l’adoption de la recommandation 202 en 2012, la CSI -Afrique a lancé en octobre de la même année à Accra au Ghana, une campagne continentale sur l’extension de la protection sociale pour que les socles de protection sociale – définis avec l’ensemble des acteurs pertinents y compris les syndicats – deviennent une réalité et une priorité de tous les Etats africains.

Dans le souci de travailler en synergie, la CSI-Afrique, WSM, la CSC-ACV et l’ANMC-LCM un mémorandum de collaboration avec les mouvements sociaux et syndicaux africains sur la thématique de la protection sociale. L’objectif est de renforcer la société civile africaine, pour qu’elle puisse donner des réponses fortes au défi de la protection sociale.
Dans leurs approches définis conjointement, les mouvements sociaux et syndicaux africains avec leurs partenaires belges axent leurs actions sur des approches basées sur les droits, multi-dimensionnelle (préventive, promotrice, protectrice et transformative), multi-acteurs (avec un rôle clé des mouvements sociaux aux cotés de l’Etat et du secteur privé).

Trois stratégies fondamentales guident les actions menées par les mouvements sociaux :
Le développement des services cohérents avec différentes dimensions de la protection sociale : organisation et assistance juridique aux travailleurs, promotion des mutuelles de santé, formation et insertion professionnelle (surtout pour les jeunes et les femmes), initiatives d’économie sociale et solidaire créatrices d’emploi (appuyés par le microcrédit).
Les actions de plaidoyer au niveau national, continental (UA, CEDEAO et zone UEMOA) et international (UE, OIT, …) qui visent à inciter les décideurs à mettre en place les politiques et cadres juridiques adaptés, à mettre en œuvre ces politiques et les évaluer avec l’implication des mouvements sociaux.
Les actions de renforcement des capacités et d’apprentissages communs des mouvements sociaux pour pouvoir développer à la fois les services de protection sociale de qualité et porter également des actions de plaidoyer d’une manière efficace.
La mise en œuvre de ces stratégies est portée par trois types d’acteurs : alors que les organisations nationales partenaires s’occupent du développement des services en lien avec leurs champs d’intervention, les réseaux nationaux et zonal multi-acteurs de protections sociales, portent les actions de plaidoyer au niveau national ou supranational. En effet dans 9 des 12 pays africains où les trois acteurs belges cités ci-dessus sont actifs, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal, le Mali, le Togo, la RDC, le Burundi et le Rwanda, des réseaux nationaux multi-acteurs et un réseau zonal de protection sociale ont été mis en place depuis 2014. Ces réseaux constituent non seulement des communautés d’apprentissages communs, mais également des cadres pour mener des actions de plaidoyer pour qu’ils soient pris en compte dans les politiques nationales et communautaires de protection sociale. Pour la période 2014-2016, l’on pourrait citer à l’actif de leurs actions, leur implications à la mise en œuvre des instruments communautaires régissant les mutuelles de santé (UEMOA), la mise en œuvre d’un cadre règlementaire régissant la CMU-CSU dans différents pays, l’adoption et la mise en œuvre des politiques nationales de protection sociale, l’employabilité des jeunes, la ratification des normes internationales du travail et leurs traduction en des lois nationales, l’élaboration des politiques nationales sectorielles ainsi que l’adoption de certaines conventions collectives du travail (CCT) sectorielles.

les mouvements sociaux et syndicaux africains ont été informés qu’il se tiendra du 27 au 29 novembre 2017 à Abidjan, un 5ème SOMMET entre l’Union européenne et l’Union Africaine, dont l’objectif est de développer une feuille de route commune pour permettre de tirer profit de l’augmentation de l’investissement européen sur le continent, pour créer une société plus cohésive, susceptible de conduire à une prospérité partagée entre les continents africain et européen. La thématique principale du Sommet est « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ». C’est ainsi qu’avec leurs partenaires belges cités ci-dessus, ils se sont organisés pour pouvoir profiter de cette occasion pour organiser un atelier continental d’apprentissage commun, couplé de quelques actions de plaidoyer envers les décideurs européens et africains qui seront présents.

Le cadre normatif dans lequel les organisations membres du Réseau Africain sur le Droit à la Protection sociale et la CSI Afrique se situent, s’appuie sur trois instruments de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) : la Convention 102 sur les normes minimales de la Sécurité sociale, la Recommandation 202 sur les Socles de Protection sociale et la Recommandation 204 sur la Transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Un cadre, qui est d’ailleurs reconnu et intégré dans les Objectifs de Développement Durable.
D’un côté, ces instruments offrent un cadre normatif de référence international pour les actions et stratégies des organisations sociales et syndicales par rapport à l’extension de la protection sociale vers des groupes vulnérables (l’économie informelle, travailleurs précaires comme les travailleurs domestiques, et la population du monde rural) et l’employabilité de jeunes. De l’autre côté, ce cadre normatif, adopté au niveau international par l’ensemble des gouvernements, travailleurs et employeurs des 187 pays membres de l’OIT, offre un cadre de référence des actions politiques des mouvements sociaux et syndicaux africains en faveur de la mise en œuvre de ces instruments, ainsi qu’une articulation avec les initiatives des mouvements sociaux et syndicaux dans ces domaines.
Ainsi, une protection sociale pour tous et toutes et l’accès des jeunes au marché du travail sont des objectifs partagés par plusieurs acteurs : les Etats, les organisations supranationales comme l’Union Africaine, la CEDEAO, l’UEMOA, le BIT, etc., ainsi que de nombreux mouvements sociaux et syndicaux. Néanmoins, l’articulation des politiques et initiatives, à la fois entre les gouvernements nationaux et les mouvements sociaux et syndicaux, et entre les niveaux national et supranational, reste un enjeu important et constitue ainsi le fil rouge du présent atelier.

L’Objectifs de l’atelier est d’Organiser un apprentissage commun (formation et échange) entre le réseau zonal/continental multi-acteurs de protection sociale, les cadres syndicaux, les cadres techniques en charge de la protection sociale dans 12 pays africains (de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est-australe), ainsi que les cadres des institutions régionales continentales (UA, CEDEAO, UEMOA, OOAS) ;Partager (et/ou s’approprier) les visions et politiques de protection sociale des mouvements sociaux africains, du mouvement syndical et celles des organisations continentales africaines (UA, CEDEAO, UEMOA) ;et enfin,Élaborer un projet de feuille de route pour une meilleure synergie d’actions et articulations entre les stratégies des OSCs, les organisations syndicales au niveau national et continental et mouvements sociaux du continent avec les politiques gouvernementales et supranationales.

De manière globale, l’atelier se déroulera en trois étapes principales :
Séance 1 : Formation et échange sur les normes pertinentes en lien avec la protection sociale et la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle (y compris l’employabilité des jeunes), avec une attention particulière sur le genre : C102, R202, R204
Séance 2 : analyse et échange sur les initiatives et politiques de protection sociale et l’employabilité des jeunes et leur articulation avec les stratégies des mouvements sociaux.
Présentation des politiques et actions de protection sociale des institutions politiques régionales : CEDEAO, UA, OOAS, UEMOA
Concrétisation des politiques de protection sociale par les différents Etats et leur articulation avec les stratégies des mouvements sociaux
Discussions en 2 panels : Afrique francophone, Afrique anglophone.
Analyse participative de la budgétisation sociale en faveur des politiques de protection sociale.
Séance 3 : formulation des options politiques communes et élaboration d’un argumentaire de plaidoyer envers le sommet UE-Afrique.

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