Les facteurs de risque
Y-a-t-il un ou des facteurs de risques plus graves que les autres ?
Le tabac est sans conteste l’ennemi N°1 des artères et du cœur. L’hypertension artérielle est également un des premiers facteurs de risque de la maladie cardio-cérébro-vasculaire. Il s’agit du premier facteur de risque d’accident vasculaire cérébral. 15 millions de personnes, soit 1 habitant sur 5, sont hypertendus. L’hypertension peut être liée à la prise de poids et, chez les femmes, au syndrome métabolique de la ménopause. Elle est insuffisamment dépistée et pas toujours bien contrôlée.
Vous avez cité le stress comme facteur de risque cardio-vasculaire ?
Le stress chronique agit directement sur le métabolisme. Il accroît la pression artérielle et le processus athéromateux, ce qui favorise le risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral.
Le stress agit aussi indirectement en déstructurant l’alimentation, parfois en conduisant à fumer davantage, à avoir une consommation d’alcool à risque.
Il n’est pas aisé de mesurer le stress de manière objective. Les chercheurs l’ont défini comme une combinaison entre des contraintes fortes et une autonomie réduite pour y faire face. Exercer de lourdes responsabilités n’est pas un facteur de stress si le professionnel a des marges de manœuvre. Le soutien social par la hiérarchie ou les collègues exerce un effet protecteur.
D’autre part, la précarité, l’isolement, le chômage sont des facteurs péjoratifs reconnus de stress .
Les réponses physiologiques au stress mental sont différentes entre hommes et femmes. Il est probable que les femmes exposées au stress soient davantage susceptibles de souffrir d’ischémie myocardique, c’est-à-dire un manque d’oxygène pour alimenter le muscle cardiaque.
L’infarctus du myocarde chez la femme se manifeste-t-il par les mêmes symptômes que chez l’homme ?
Là aussi, des différences existent. Chez la femme, les signes classiques d’infarctus du myocarde, comme une sensation d’étau, de serrement dans la poitrine, sont moins nets, les douleurs souvent plus vagues.
L’infarctus chez la femme peut se manifester par une fatigue intense et inhabituelle, non liée aux activités, par une difficulté subite à respirer (un souffle court), des douleurs dans l’estomac, des nausées ou vomissements faisant croire à tort à une indigestion. Une femme peut présenter un malaise et des signes trompeurs simulant une crise d’angoisse. Tout cela est piégeant, fait minorer l’alerte et errer le diagnostic.
Une femme victime d’infarctus du myocarde appelle en moyenne le SAMU 1 heure plus tard qu’un homme.
propos recueilli par Enoh eric