Dans le cadre de l’élaboration et de l’adoption d’un plan stratégique syndical national sur la Migration, les centrales syndicales, UGTCI/CISL-DIGNITE/FESACI /HUMANISME/UNATR-CI, ont organisé en collaboration avec la Friedrich-Ebert-Stiftung, la cérémonie officielle d’installation de la plateforme et de l’adoption d’un plan stratégique des Centrales Syndicales sur la migration, qui s’est tenu le Vendredi 21 juillet 2017 à Grand Bassam.
Pour M Thiolo Schone représentant résident de la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung : « l’élaboration, la mise en œuvre et le suivie de politiques et des stratégies nationales migratoires basées sur les droits, exigent une implication forte des partenaires sociaux pour une mise en relation formelle des besoins des marchés de l’emploi en mesure de garantir un statut légal aux travailleurs et réduire les risques de l’immigration irrégulière et le trafic qu’entourent les migrants. Une responsabilisation et une coordination plus forte des syndicat s des pays d’origine, de transit et d’accueil, constituent donc une condition indispensable pour ériger les interlocuteurs politiques et opérationnels à l’échelle nationale, sous régionales, capables de contribuer positivement à la promotion et au suivi des politiques migratoires équitables. »
Voici comme suite la Déclaration de la Coordination de la Plateforme des Centrales Syndicales sur la Migration (PCSM) en Côte d’ivoire lu par M. TANOH Honnorat, coordonnateur PCSM.
L’implication des organisations syndicales sur la question de migration, pour être porteuse, doit se fonder sur une approche et démarche scientifique. Dans ce sens, les Centrales Syndicales (UGTCI, FESACI, DIGNITE, CS HUMANISME et UNATR-CI) s’appuyant sur les expériences propres et celles partagées au sein de divers Réseaux Syndicaux dont le Réseau Syndical Migrations Méditerranéennes Subsahariennes (RSMMS) ont vu aujourd’hui la nécessité d’approfondir la réflexion pour doter la Côte d’Ivoire, d’un Plan stratégique syndical sur la Migration (2016-2020) à travers une plateforme nationale des centrales syndicales.
Pour y arriver, plusieurs séances de travail entre ces Centrales Syndicales ont eu lieu depuis la date 16 mars 2016 en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES-Abidjan).
Du 12 au 13 mai 2016, a lieu à l’Hôtel IVOTEL d’Abidjan-Plateau un atelier de renforcement des capacités des dirigeants syndicaux Ivoiriens sur la gouvernance de la migration de travail. Atelier financé par la FES-Tunis et piloté par FES-Abidjan et animé principalement par :
– Mr Sami ADOUANI, FES-Tunis ;
– Mr Malick SY, Coordonnateur CARISM-Sénégal ;
– Mr Honorat TANO, Coordonnateur PCSM-CI ;
– Mr Jérôme TRA BI, Juriste-Consultant ;
– Dr Jonathan GBEDE Enseignant Chercheur-Consultant.
Cet atelier a permis de comprendre la situation que vivent les migrants en zones méditerranéenne, subsaharienne et en Côte d’Ivoire dont les violations de leurs droits, les manifestations de racisme, de discrimination et de xénophobie.
– Vu, que l’ensemble des travailleurs migrants en Côte d’Ivoire se trouvant dans les secteurs informel et agricole exercent des activités certes rémunératrices, mais loin des emplois décents et durables prônés par le BIT et défendus par les organisations syndicales.
– Vu, l’orientation dégagée par l’Assemblée Générale Constitutive du RSMMS à Casablanca : « il est extrêmement important et il devient urgent pour les organisations syndicales dans les régions méditerranéenne et subsaharienne d’assumer leurs responsabilités historiques et éthiques à l’égard de ces violations permanentes des droits des migrants et d’agir ensemble d’une manière efficace et coordonnée, sur les plans national, régional et international pour prévenir la dégradation des conditions de travail et de vie des travailleurs migrants et de lutter contre toutes les formes de discrimination, de racisme et de xénophobie », confirme l’urgence de sa mise en œuvre.
Après avoir constaté l’absence dans notre pays de stratégies Etatiques et syndicales sur la migration, la faiblesse des mécanismes et institutions de concertation et de dialogue sur la question, la non implication des Centrales Syndicales dans les décisions sur les questions de migration, la dispersion dans l’intervention, la Coordination de la PCSM-CI souligne :
– La nécessité pour chaque Centrale Syndicale de Côte d’Ivoire de participer activement à la mise en œuvre et au fonctionnement de la Plateforme ;
– La nécessité d’élaborer une stratégie nationale sur la migration incluant, notamment un profil migratoire, une banque de données et des institutions et structures de gouvernance inclusive et participative efficiente ;
– L’importance de promouvoir une politique de renforcement des capacités des organisations syndicales membres de la plateforme, dans le domaine de la protection des droits des migrants ;
– L’engagement des syndicats à participer dans les mécanismes et institutions de dialogue, aux plans national, régional et international ;
– Le besoin d’un partenariat et d’une solide base de collaboration entre acteurs de la société civile et organisations syndicales pour la promotion et la défense des droits des migrants à la vie et au travail décent ;
– L’exigence de plaidoyers forts auprès des instances gouvernementales pour une ratification des Normes Internationales en matière de migration (C97, C143, Convention des NU de 1990 sur la protection des droits des travailleurs migrants et leurs familles) ;
– La nécessité de poursuivre la consolidation de la PCSM-CI à travers des activités et programmes cohérents, une feuille de route réaliste, de renforcer sa visibilité dans l’agenda national, régional et international ;
– La priorité de conduire un plaidoyer en direction des partenaires (BIT, CSI Afrique, CEDEAO, UA, OIM, FES ABIDJAN, UE) pour accompagner la PCSM-CI dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale sur la migration.
La Coordination de la PCSM-CI, consciente de l’urgence de bâtir une solidarité forte et une large unité syndicale nécessaires pour faire face aux multiples défis de la migration et être une force de proposition incontournable, appelle :
– à l’intégration des Centrales Syndicales membres de la plateforme au RSMMS ;
– tous les membres de la plateforme à maintenir la vigilance pour le suivi des décisions et feuilles de route adoptées aux plans national, régional et international ;
– à une intensification du travail de mobilisation, de sensibilisation et d’implication plus large des organisations syndicales de la Côte d’Ivoire ;
– le Gouvernement à rendre opérationnel le CNDS.
La Coordination de la PCSM-CI se félicite de la tenue de l’atelier d’Abidjan, les 12 et 13 mai 2016 et lance un appel aux Centrales Syndicales membres à participer à la vie de la plateforme et à marquer leur solidarité avec les travailleurs migrants.
Fait à Abidjan, le 13 Mai 2016
La Coordination de la PCSM-CI
