Abidjan, le Mardi 10 Mai 2022 s’est tenu un side event du Business Forum de la Cop 15 à la salle des fêtes du sofitel hôtel Ivoire sous le thème : « Quelles Stratégies de Mobilisation de la finance verte pour le développement économique de la Côte d’Ivoire ? en présence du Ministre Souleymane Diarrassouba, Ministre du Commerce, de l’industrie et de la Promotion des PME.
Voici comme suite son Allocution à l’ouverture de ce Green Business Forum
Son Excellence Monsieur Ibrahim Thiaw, Secrétaire Exécutif de la Conférence des Nations Unies pour la Lutte Contre la Désertification ;
Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de Délégation ;
Monsieur le Président du Comité d’organisation de la 15ème Conférence des Parties à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP15) ;
Monsieur le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires Techniques et financiers ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et chefs d’entreprises ;
Mesdames et Messieurs les experts et les autres parties prenantes de la COP15 ;
Mesdames et Messieurs les Représentants de la presse nationale et internationale ;
Honorables invités ;
Chers Amis de la presse ;
Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je prends la parole, ce matin, à l’occasion du Green Business Forum, organisé dans le cadre de la 15ème édition de la Conférence des Parties (COP 15) sur la lutte contre la désertification et la sécheresse.
Je voudrais, avant tout propos, souhaiter, au nom de Son Excellence Monsieur Patrick ACHI, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le traditionnel AKWABA, c’est-à-dire la cordiale bienvenue en terre ivoirienne à toutes les délégations venues des pays frères et amis pour participer à cette importante rencontre.
J’exprime ma reconnaissance au Système des Nations Unies pour avoir choisi la Côte d’Ivoire pour l’organisation de cette activité d’envergure ; je voudrais donc humblement remercier, au nom du Gouvernement ivoirien, le Secrétaire Exécutif de la Conférence des Nations Unies pour la Lutte Contre la Désertification, pour tous les efforts consentis en faveur du développement socio-économique durable de nos Etats.
Je remercie tous les Partenaires Techniques et Financiers de la Côte d’Ivoire pour leur présence distinguée et pour leur appui constant en faveur de la réalisation de la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, de transformer les modes de consommation et de production de notre pays.
J’adresse mes remerciements au Comité d’Organisation de la COP15 et particulièrement au Comité d’Organisation du Green Business Forum pour nous avoir associé à cette importante rencontre.
J’exprime, enfin, ma gratitude à tous ceux qui nous font l’honneur de prendre part au présent forum.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
La cérémonie qui nous réunit, ce jour, à savoir le Green Business Forum, organisé dans le cadre de la COP15 revêt un caractère particulier pour tous les pays du monde.
En effet, comme vous le savez, la sécheresse et la désertification constituent aujourd’hui une menace sérieuse pour la survie des populations et des espèces animales.
Selon les Nations Unies, environ 12 millions d’hectares de terres sont perdus chaque année, et avec eux, le potentiel de production de 20 millions de tonnes de céréales ; et 1,5 milliard de personnes sont touchées par la sécheresse et la désertification, avec des pertes économiques estimées à 124 milliards de dollars US au moins au cours des deux dernières décennies.
Cette situation a des conséquences néfastes sur les systèmes de production et sur la capacité des terres à assurer la production nécessaire pour couvrir les besoins des populations ainsi que la qualité de leur nutrition.
En effet, la sécheresse, la désertification et le changement climatique entraînent l’infertilité des sols et la baisse des rendements agricoles avec pour conséquences l’insécurité alimentaire, la baisse de l’approvisionnement alimentaire et la hausse des prix des denrées alimentaires impactant les personnes vulnérables.
Les Nations-Unies estiment, à ce titre, qu’au cours des 15 dernières années, la couverture végétale du sol a affiché des pertes rapides de productivité et un quart du réchauffement climatique est lié à l’utilisation des terres pour les besoins des populations notamment les activités agricoles et pastorales.
Face à cette situation alarmante pour la survie des populations et le développement des productions agricoles et des activités industrielles, il est nécessaire et urgent pour tous les acteurs économiques de s’impliquer résolument dans la restauration et la protection des écosystèmes afin de préserver les chaînes d’approvisionnement, en particulier dans le secteur de l’agriculture où la demande en terres arables est en forte croissance.
En effet, selon les estimations, environ 6 millions d’hectares de terres devront être consacrés à la production agricole chaque année jusqu’en 2030 afin de répondre aux besoins alimentaires d’une population croissante si la productivité reste au même niveau que celui de l’année 2010.
Dans un tel contexte, l’engagement du secteur privé, en tant qu’acteur majeur de cette dégradation, à lutter contre la désertification et la sécheresse en vue de la promotion de l’économie verte en général et en particulier de l’industrie verte, constitue un défi majeur pour le développement durable de nos économies, car faut-il le rappeler, le secteur agricole produit à lui seul 24% des émissions des gaz à effet de serre et le secteur industriel en produit 11%.
L’implication du secteur privé dans la promotion d’une agriculture intensive, tout en préservant les acquis écologiques, est donc indispensable pour garantir une offre suffisante en produits et assurer ainsi la souveraineté alimentaire, ce qui va contribuer à la lutte contre la flambée des prix des produits alimentaires.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Pour soutenir le développement de l’économie verte et limiter les effets néfastes de la sécheresse et la désertification sur les systèmes de productions mondiales, les Nations Unies se sont engagées dans la mise en œuvre de plusieurs actions, notamment la création de Fonds verts, à travers des initiatives multilatérales de financement du climat.
Ainsi, selon le Rapport annuel conjoint sur le financement climatique des Banques de développement multilatéral, près de 43,101 milliards de dollars US de Fonds verts ont été alloués à l’ensemble des régions du monde pour les efforts de lutte contre les changements climatiques en 2018, dont 8,957 milliards de dollars US pour l’Afrique subsaharienne.
En Côte d’Ivoire, les données indiquent que le pays a bénéficié d’un financement de Fonds vert de 70 millions de dollars US en 2019, largement inférieur aux besoins du pays dans ce domaine.
En dépit des efforts consentis pour soutenir les initiatives des Gouvernants à financer les projets et initiatives visant à faire la promotion de l’économie verte, force est de constater que les financements des Fonds verts restent encore faibles, notamment pour les pays en développement, comparativement à l’ampleur des défis à relever en matière de lutte contre les changements climatiques.
C’est pourquoi, je me réjouis de l’organisation de cette 15ème Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification (COP15) en Côte d’Ivoire, eu égard à l’ampleur des défis à relever en matière de lutte contre la désertification, la dégradation des terres, la sécheresse et les changements climatiques.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Le thème de la COP15, « Terre. Vie. Héritage : De la pénurie à la prospérité », sonne comme un appel à l’action pour que la terre, source de vie sur cette planète, continue de profiter aux générations actuelles et futures.
Il s’agit, à travers ce thème, d’offrir une réponse concrète aux enjeux de la dégradation des terres, du changement climatique et de la perte de biodiversité, au moment où nous entrons dans la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
Le GREEN BUSINESS FORUM qui nous réunit, ce jour, vise à mettre en lumière le rôle clé que devrait jouer le secteur privé dans le développement de l’économie verte, à travers notamment la mise en œuvre d’innovations durables pour la protection des sols et la réhabilitation des terres.
Il s’agira donc, dans le cadre de ce forum, de permettre aux acteurs du secteur privé de discuter et d’échanger leurs expériences sur leurs approches de la gestion durable des terres et de la pérennité des chaînes de valeur.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Le Gouvernement ivoirien a inscrit au cœur de son Plan National de Développement 2021-2025 la promotion d’un secteur privé fort, dynamique et innovant, avec un cadre de développement de partenariats compétitifs.
Ce plan d’un montant d’environ 90 milliards d’euros, avec une contribution de 75% pour le secteur privé et 25 % pour le secteur public, est structuré autour des six (06) piliers dont le Pilier 5 est axé sur le « Développement régional équilibré, préservation de l’environnement et lutte contre le changement climatique ».
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, le Gouvernement, sous le leadership de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, a engagé d’importantes actions et réformes structurelles et sectorielles en faveur de l’économie verte.
En effet, le Gouvernement ivoirien a décidé de promouvoir la Cacaoculture Durable en privilégiant de nouveaux modes de production. Ainsi, le Gouvernement a pris l’engagement en 2014, dans le cadre de la déclaration de New York sur les Forêts, de produire un cacao ivoirien zéro-déforestation à partir de 2017 et de restaurer 20% du couvert forestier du territoire national d’ici à 2030.
Permettez-moi également de saluer l’initiative d’Abidjan que la Côte d’Ivoire, à travers le Président de la République, lancera, en étroite collaboration avec les partenaires au développement, en marge de la COP15.
Cet important programme est une nouvelle initiative multipartenaire ambitieuse qui vise à renforcer la durabilité environnementale à long terme dans les principales chaînes de valeur agricole tout en protégeant et restaurant les forêts et les terres en vue d’améliorer la résilience des communautés aux changements climatiques.
De façon concrète, l’Initiative d’Abidjan se présente comme un modèle d’excellence à travers lequel les Gouvernants et le secteur privé intensifient mutuellement leurs ambitions de durabilité et cordonnent leurs actions dans les principales chaînes de valeurs des produits de bases pérennes tels que le cacao, le café, la noix de cajou, l’huile de palme et l’hévéa.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
La réalisation de toutes ces initiatives passe nécessairement par des soutiens plus accrus en faveur du secteur privé, notamment à travers la mobilisation des financements de Fonds verts, en vue de renforcer son action dans la lutte contre la déforestation, la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.
C’est pourquoi, l’organisation du Green Business Forum vient à propos pour approfondir les réflexions sur les actions de développement du secteur privé et son rôle dans la promotion de l’industrie verte.
Je voudrais, à ce stade de mon propos, féliciter les organisateurs de ce forum pour cette noble initiative qui contribuera, sans nul doute, à proposer des solutions efficaces et viables en vue de renforcer les actions de promotion et de développement de l’économie verte.
Des thématiques toutes pertinentes les unes que les autres, portant notamment sur les questions de l’accès au financement, de l’accompagnement des PME dans la mobilisation des Fonds verts et les opportunités d’investissements dans l’industrie verte, confèrent également à ce forum toute son importance.
Au regard de la qualité des participants à ce Forum, je reste convaincu que nous aboutirons à des résultats fructueux à la fin de vos réflexions pour renforcer les bases de la contribution du secteur privé dans la promotion de l’économie verte.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Avant de clore mon propos, je voudrais lancer un appel aux entreprises et à tous les acteurs du secteur privé pour 3accentuer leurs actions en faveur de la promotion et du développement de l’économie verte dans leur environnement en général et en particulier en Côte d’Ivoire.
Je puis vous assurer que le Gouvernement ivoirien, pour sa part, continuera à apporter son soutien aux actions du secteur privé en cohérence avec les exigences environnementales et climatiques.
Tout en souhaitant plein succès à cette activité, je déclare ouvert le Green Business Forum.