Nous, Syndicat des Commerçants, Artisans et Opérateurs Economiques de l’Afrique de l’Ouest en abrégé (SYCAOPAO), venons par la présente déclaration, informer l’opinion nationale et internationale de la situation qui prévaut en ce moment à Daoukro.
En effet, dans le cadre de nos habituelles tournées auprès des commerçants en vue de les informer et les sensibiliser sur la bonne pratique de l’activité commerciale, avions effectuer du mercredi 5 juin au samedi 8 juin 2024 puis du lundi 15 juillet au samedi 20 juillet 2024, deux visites de travail dans la région de l’Iffou comprenant les départements de Daoukro, de Ouellé, de Prikro et de M’Bahiakro.
Ces deux visites de travail outre de l’information et de la sensibilisation, étaient marquées par la résolution d’un différend qui oppose nos commerçants à la direction régionale du commerce ce qui nous a permis de rencontrer le Préfet de Région, Préfet du département de Daoukro à l’effet de lui présenter nos civilités.
Nous avons ensuite rencontré nos commerçants au cours d’un rassemblement à la préfecture où nous avons débattu sur le problème en vue de mieux le comprendre.
A la suite de cela, nous nous sommes entretenus le vendredi 7 juin 2024, avec le Directeur Régional du commerce assisté du Directeur Départemental.
A l’origine de ce différend, des saisies de marchandises d’une forte valeur et des
procès-verbaux d’une forte amende infligés aux commerçants sur la base d’un arrêté interministériel caduque. Il s’agit, en effet de l’arrêté interministériel n°077/MCIPPME/MEF/MBPE du 16 Novembre 2022 portant plafonnement des prix de certains produits de grande consommation.
Le Directeur Départemental, ce serait alors basé sur cet arrêté interministériel caduque au mépris de l’arrêté n°077/MCIPPME/MEF/MBPE du 02 Octobre 2023 portant plafonnement du prix du riz en exécution de l’ordre de mission N°022/MCI/RI/DRKkro/tn du 20 mars 2024 pour verbaliser les commerçants de la région.
Autres abus que les commerçants reprochent à la direction régionale, il s’agit notamment de la confiscation voire du refus de restituer à certains commerçants leurs marchandises bien qu’ils se soient acquittés des amendes qui leur ont été infligées.
Nous pouvons aussi constater des procès-verbaux ainsi que des convocations
présentant d’énormes irrégularités. A cela, s’ajoutent bien d’autres actes d’intimidations à l’égard des commerçants.
Après avoir relevé toutes ces irrégularités au Directeur Régional et au Directeur Départemental lors de nos entretiens, aussitôt, nous avons plaidé pour une annulation des procès-verbaux et la restitution des marchandises saisies.
Face à la saisie et au refus prolongé de restituer les marchandises de nos commerçants en dépit de toutes les négociations qui ont pu avoir lieu, nous avons exprimé dans une correspondance au Préfet de Région, notre décision de la tenue d’une assemblée générale avec l’ensemble des commerçants le jeudi 18 juillet 2024 afin de s’accorder sur la conduite à tenir avant toute action de grève.
Face à cela, nous avons été informés dans une correspondance le lundi 15 juillet 2024, de l’interdiction de la tenue de notre assemblée générale et des activités connexes par le Préfet de région, Préfet du département de Daoukro.
Nous avons alors pris acte de cette mesure d’interdiction et en avons informé le Préfet de région et le Président de la Commission des Droits de l’Homme de la région de l’Iffou.
A sa suite, nous avons participé le jeudi 18 juillet 2024 à une rencontre organisée à la préfecture avec une délégation du ministère du commerce et de l’industrie venue d’Abidjan avec à sa tête le Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux représentant le Ministre, assisté du commissaire de police, du représentant du commandant de la brigade, des secrétaires généraux de la préfecture et du Chef de cabinet qui s’est soldé par des incompréhensions.
Au sortir de cette rencontre, nous avons été invités par le directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux à nous retrouver à son bureau à Abidjan-Plateau pour échanger sur des points afin de trouver une solution.
Cette rencontre qui devrait avoir lieu le vendredi 26 juillet dernier à 10 heures, a été reportée à la demande de celui-ci pour l’empêcher. Cependant, il a été convenu que l’ayons en cette semaine en cours.
En attente de la tenue de cette rencontre à venir avant toute initiative de notre part, nous sommes informés par les commerçants d’une rencontre avec le Préfet.
Au cours de laquelle injonction leur est faite de s’acquitter des amendes liées aux procès-verbaux dans un délai de trois (03) jours faute de quoi il sera procédé à la fermeture de leurs magasins.
En application de cette injonction, nous apprenons ce mardi 30 juillet 2024 la fermeture effective des commerces à Daoukro par un arrêté du Préfet référencé N°…/P.RIF/P-DKRO/SG/DPE. Nous ne comprenons pas d’ailleurs cette prise de position du Préfet.
Face à cet évènement qui se déroule actuellement à Daoukro que nous considérons comme de l’intimidation voire un forcing à l’endroit des commerçants les obligeant à s’acquitter des amendes qui ne devraient pas exister en réalité au regard de la grave faute commise par la direction régionale, les appelons à en faire autant en fermant leurs commerces jusqu’à l’épuisement de cette affaire.
Il faut noter que cela va s’étendre dans les autres villes de la région.
Fait à Abidjan, le Mardi 30 Juillet 2024
Le Président Exécutif
KARAMOKO Souhalio
