La Filière Porcine Ivoirienne
La production porcine a été l’un des succès les plus notables de l’Agriculture Ivoirienne dans les années 90, au cours desquelles elle a connu un essor remarquable. Cet essor s’est traduit par la création de fermes modernes avec des reproducteurs performants, la mise en place de deux unités industrielles, dont l’une pour la fabrication d’aliment et l’autre, pour l’abattage et la transformation des porcs, en plus de la construction de points de vente de viande porcine dans les communes d’Abidjan.
Toutes ces infrastructures ont permis d’amorcer le développement de la Filière Porcine dont la croissance est considérée, en Côte d’Ivoire, comme un axe central de la stratégie de développement des productions animales, en vue d’améliorer de façon significative et durable la couverture de la demande nationale en protéines animales.
Dans cette veine, les acteurs de la filière, en octobre 2011, ont renforcé leur organisation en mettant en place l’Interprofession Porcine de Côte d’Ivoire (INTERPORCI) qui a permis d’amorcer le redressement de la Filière au sortir de la crise post-électorale de 2011. Toute chose qui a fortement contribué à rehausser la production nationale de produits porcins. En effet, la production porcine est passée de 8 447 TEC en 2011 à 12 683 TEC en 2022, soit une croissance de plus de 50% sur cette période.
L’objectif de production fixé pour 2026, conformément à la Politique Nationale de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA 2022-2026) est de 25 000 tonnes. Aussi, tout est mis en œuvre par l’INTERPORCI, pour se rapprocher de cet objectif, à travers la formation des éleveurs, l’amélioration des races exploitées améliorant du coup la productivité des fermes à travers la pratique de l’insémination artificielle qui est de plus en plus vulgarisée.
A présent, tous les maillons en amont et en aval existent pour l’amélioration de la compétitivité de l’activité de production porcine et des revenus des acteurs.
Ainsi, la Filière porcine aujourd’hui, c’est
Plus de 1500 éleveurs ;
500 vendeuses et vendeurs de produits porcins
11 Charcutiers ;
Un abattoir moderne de porc ;
50 000 truies pour un potentiel de production annuelle de 20 000 tonnes de viande porcine ;
30 000 emplois dont 10 000 emplois directs et 20 000 emplois indirects ;
Plus de 70 milliards de FCFA de chiffre d’affaires par an.
PPA et consommation de viande porcine
La progression de la production porcine, se heurte à des contraintes d’ordreYs économique, environnemental et sanitaire qui impactent négativement les revenus des acteurs surtout du fait de la menace de l’effondrement de la Filière par la Peste Porcine.
En effet, la Filière est marquée par la réapparition de la peste porcine africaine depuis 2014 et dont les épisodes récents sont celle de Bouaflé et de la sous-préfecture de Songon.
Comme l’a indiqué le communiqué du MIRAH, des mortalités suspectes de porcs signalés dans les élevages de Bouaflé et de la sous-préfecture de Songon, les 01 et 08 mai 2024.
Ainsi, les analyses des prélèvements effectuées par les Services Vétérinaires, ont confirmé, le 10 mai 2024, la présence de la PPA dans ces zones. C’est donc le 2ème épisode de PPA à laquelle la filière est confrontée en 2024, après celle de Batéguédia 2 dans le département de Daloa en début d’avril 2024.
Il faut souligner que dès la suspicion, avec les mortalités, en collaboration avec les services du MIRAH, un périmètre de 3 km autour des foyers a été défini afin de circonscrire la maladie et éviter sa propagation.
A ce jour, après l’abattage de plus de 9000 porcs dans les zones impactées la situation est sous contrôle et les services du MIRAH, continuent les ratissages et la désinfection des zones infectées. Il faut noter que jusqu’à ce jour, il n’existe pas de traitement contre la PPA. La seule alternative pour stopper la maladie est l’abattage des animaux malades et l’application stricte des mesures de biosécurité dans les élevages.
Ceci étant, il est important de souligner que le virus de la Peste Porcine Africaine, n’est pas une zoonose, c’est-à-dire qu’il ne se transmet pas à l’homme.
De plus, depuis l’apparition de la PPA, l’INTERPORCI et les services du MIRAH, font tout le nécessaire pour mettre à la disposition des populations de la viande saine, indemne de toute contamination. Les populations ivoiriennes, friande des produits porcins peuvent donc continuer à consommer de la viande de porc sans aucun risque.
Les produits mis sur les marchés, sont issus des élevages des zones indemnes. De plus, plusieurs contrôles vétérinaires sont faits avant abattages (inspection ante mortem) et après l’abattage (inspection post mortem) au sein de l’abattoir moderne de la SIVAC..
C’est l’occasion pour nous de remercier notre ministre de tutelle Monsieur Sidi Tiémoko Touré et l’ensemble de son ministère pour son implication directe dans la lutte contre cette maladie des porcs qui pour rappel ne se transmet pas à l’homme.Valeur nutritionnelle de la viande de Porc.
Il faut rappeler que contrairement à la croyance populaire, le porc est faible en gras et en cholestérol. C’est une viande maigre parce que le gras est à l’extérieur du muscle ce qui le rend facile à enlever après la cuisson.
Et, évidemment, le fait d’enlever tout le gras visible d’une pièce de viande permet d’en réduire la teneur en calories et en gras.Ainsi, en plus d’être délicieux, le porc est une excellente source de protéines et de vitamines du complexe B.
En fait, le porc offre plus de vitamine B que les autres viandes.Les vitamines du complexe B ont un effet bénéfique sur l’humeur et aident à faire face au stress, elles stimulent la production d’énergie apportée par les glucides, améliorent la circulation sanguine et peuvent même aider à réduire l’intensité et la fréquence des migraines.
Le porc est aussi riche en fer, zinc et en potassium et représente une bonne source de phosphore. Le Fer produit de l’hémoglobine dans les globules rouges et empêche ainsi l’anémie nutritionnelle.
Le Zinc renforce et protège le système osseux et le système immunitaire, il améliore également la résistance aux infections.
Le porc donc est un choix alimentaire indiqué aussi bien pour les tout-petits que pour les grands et les adolescents. Sa haute valeur nutritive contribue à satisfaire leurs besoins élevés en protéines, en minéraux et en vitamines tout au long de leur croissance ainsi qu’à renforcer leur système immunitaire.
Koidio Dominique SG INTERPORCI
