CONFERENCE DE PRESSE DU COLLECTIF SAUVONS NOTRE SECTEUR EDUCATION/FORMATION NATIONALE

CONFERENCE DE PRESSE DU COLLECTIF SAUVONS NOTRE SECTEUR EDUCATION/FORMATION NATIONALE

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Thème:La place de l’enseignant et du personnel d’encadrement du privé, dans l’éducation/formation en Côte d’Ivoire

Mesdames et Messieurs,

Les représentants de la Présidence de la République, des Institutions de la République, des Ministères techniques en charge de l’éducation/formation (Education Nationale et Alphabétisation, Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage, Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique), du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale ;

Mesdames et Messieurs les représentants de l’UNESCO, des ONG et des organisations de la société civile.

Mesdames et Messieurs de la presse audiovisuelle, écrite et en ligne ;

Chers représentants des faitières des syndicats du public et du privé, responsables syndicaux du secteur de l’éducation/ formation du public et du privé,Chers collègues enseignants et personnel d’encadrement du privé ;

Distingués invités, en vos qualités, fonctions, grades et rangs, recevez en ce jour solennel et mémorable, de ma modeste personne et de l’ensemble des enseignants du privé de Côte d’Ivoire toute notre reconnaissance, pour avoir honoré de votre présence à cette conférence de presse.

Nous sommes ici ce samedi 05 Novembre 2022 pour parler de la situation professionnelle et sociale des enseignants et du personnel d’encadrement du secteur privé de l’éducation/formation de notre pays.

Vous êtes sans ignorer que le secteur privé de l’enseignement occupe une part importante dans l’éducation/ formation. Ce qui fait de ce secteur, un partenaire incontournable de l’État de Côte d’Ivoire dans sa politique d’éducation/ formation.

Vous convenez avec moi que ce partenariat a de grands enjeux financiers car l’État de Côte d’Ivoire injecte par le paiement des frais d’écolage des élèves affectés, des centaines de milliards aux fondateurs des établissements privés.

Malheureusement ce grand flux financier ne génère pas d’emplois stables et valorisants pouvant réduire le taux de chômage dans notre pays.

Quel est alors le bénéfice que tire l’Etat de Côte d’Ivoire de son investissement, au profit de sa jeunesse qui sort des universités et des grandes écoles ?

Quel est alors le bénéfice que tire l’Etat de Côte d’Ivoire si son investissement ne garantit pas la qualité de l’éducation et de la formation ?

Nous pouvons répondre aisément que les établissements privés abusent de la confiance placée en eux par l’Etat de Côte d’Ivoire, qui depuis 1982 avait déjà prévu un plan de carrière valorisant pour les enseignants du privé.

Ces acquis ont été ignorés et remplacés par des pratiques informelles qui vont jusqu’à proposer 80.000FCFA de salaire à l’équivalent d’un professeur de lycée au public, et même de fixer la vacation horaire à 500FCFA.

Le constat est identique au niveau de l’enseignement primaire où des salaires de l’ordre de 40.000FCFA à 50.000FC sont servis aux instituteurs.

Avec ce constat, la qualité de l’enseignement dans l’enseignement ne sera jamais celle escomptée par l’Etat.

Posons-nous encore cette question : comment pouvons-nous espérer une école de qualité avec des enseignants misérables ?

C’est pour cela que nous pensons que le bien-être de l’enseignant et du personnel du privé doit être au centre des préoccupations de l’État de Côte d’Ivoire, du gouvernement et des Ministères techniques, et des institutions en charge de l’éducation/formation.

Notre vision républicaine de l’Etat nous oblige à affirmer que la notion d’école privée n’est pas juste, mais l’école demeure publique car l’éducation est un domaine régalien non discutable de L’État, à l’image de la défense nationale, de la justice, des finances publiques, de la sécurité nationale.

Ce qui nous oblige, à saluer, à cette conférence de presse, l’engagement de l’Etat de Côte d’Ivoire, de par le Président de la République son Excellence Alassane OUATTARA , de faire de la Côte d’Ivoire un pays industrialisé par la puissance éducative et technologique.

Ainsi aucun compartiment du secteur éducation/formation ne doit souffrir d’aucune insuffisance .

Déjà dès les indépendances, notre pays s’est donné les moyens de recrutement, de formation de qualité, de rémunération valorisante en faveur des enseignants du public.Ces acquis du secteur public nous poussent à interpeler l’Etat sur la situation du privé car la cible de l’éducation, qu’elle soit publique ou privée reste le même citoyen.

Outre tout ce qui précède, il convient d’attirer l’attention de l’Etat que l’éducation privée est devenue un lieu d’affaire, d’argent, où la qualité de la formation n’est plus recherchée, où les moyennes se marchandent comme un outil commercial, où l’on oblige l’enseignant à gonfler les moyennes pour donner une image de grandeur à son établissement.

Mesdames et Messieurs,

l’éducation privée fait peur dans notre pays, le secteur rame à contre-courant de la vision de progrès que vise notre nation.

Il faut arrêter cette course dangereuse des fondateurs des établissements privés vers le profit financier à tous les coups, en procédant à une reprise en main vigoureuse par l’État de ce secteur.

On pourrait se demander comment sommes-nous arrivés à cela?

Rappelons-nous du protocole d’accord de 1982 entre l’Etat de Côte d’Ivoire et l’éducation privée.

Ce protocole à l’image de l’enseignant du public définit un profil clair pour l’enseignant du privé.

Ce protocole est disponible et vous pourrez en avoir une copie.En 1994 l’on ne sait pour quelle motivation, le protocole d’accord de 1982 a été sacrifié au profit d’une convention dite collective qui a réduit de façon drastique le salaire de l’enseignant du privé.

Oui, au privé de l’éducation les salaires baissent avec le temps et sont fixés à la tête du client.

Permettez-nous chers invités d’explorer de façon succincte l’État des lieux suivants:

– Le fondateur est devenu maitre et seigneur, qui a presque le droit de vie ou de mort sur l’enseignant et le personnel d’encadrement ;

– Le secteur de l’éducation est devenu un lieu d’affaire sans discipline ni loi, au lieu d’être un lieu de sacerdoce au profit de l’éducation du citoyen ;

-L’enseignement privé est réputé être le lieu de fraude et de grande tricherie par la population et le système éducatif ;

– La gestion administrative, financière et pédagogique approximative de la majorité des établissements du privé par les fondateurs ;

-La précarité de l’emploi dans le secteur privé conjugué avec l’absence de textes réglementaires adéquats ;

– L’absence de l’animation de la vie scolaire par des activités de développement des apprenants ;

– L’absence des infrastructures sportives dans la majorité des établissements privés ;

-L’inexistence d’un statut des personnels enseignants et d’encadrement du secteur privé ;

-Le mode de recrutement et de formation non pertinent comparativement au public ;

-Le manque de traçabilité des activités des enseignants du privé (absence d’immatriculation par les ministères techniques) ;

-le vide juridique dans la gestion du personnel enseignant et d’encadrement (absence de textes réglementaires adaptés et actualisés) ;

-La prolifération d’écoles privées ne respectant pas toujours les normes requises pour l’ouverture ;

– La clochardisation de l’enseignant dans la société ;

– La précarité de l’emploi dans l’éducation privée ;

-Le recrutement de personnel non qualifié et non adapté par les fondateurs, mieux manipulable et payé à des salaires dérisoires.

Face à cet état des lieux désastreux, nous proposons quelques solutions :

-La mise en place d’une commission interministérielle de réflexion sur l’éducation/formation privé qui regroupera les ministères techniques en charge de l’éducation, les faîtières des syndicats de l’éducation du privé et du public, les universitaires, les fondateurs, les enseignants du privé et du public, la société civile, pour opérer un diagnostic sans complaisance du secteur et recommander des reformes ;

-Exiger l’embauche d’enseignants par les établissements pour les 80% de la masse horaire totale de l’établissement, les 20% restants pouvant être servis aux vacataires ;

– Respecter le quantum horaire par cycle à l’image de l’enseignant du public ;

-Faire sortir l’éducation du qualificatif privé au qualificatif d’enseignement concédé (à la réalité l’école est un domaine régalien de l’Etat, comme la défense, la justice…

L’État ne peut que concéder, c’est à dire, permettre à des privés d’y investir sous son stricte contrôle) ;

-Prendre un texte réglementaire pour mettre la gestion de la pédagogie dans les Établissements privés sous le contrôle direct des ministères, par la nomination désormais des Directeurs des Études par les ministères de tutelle.

-Prévoir clairement dans ces textes les attributions des Directeurs des études et des Fondateurs.

-Prendre des dispositions réglementaires créant une Fonction Enseignante privée à l’image de la Fonction Enseignante du Public

.-Prendre des dispositions réglementaires portant mode de recrutement, formation (CAFOP, ENS, Ipnetp…), profil de carrière, grille indiciaire et salariale des enseignants du secteur privé de l’Education de Côte d’ivoire ;

-Recruter et former les enseignants du privée au même titre que les enseignants du public, avec Certificat d’Aptitude Pédagogique pour relever le niveau de l’enseignement du privé ;

-Prendre des mesures pour concevoir un manuel des procédures de gestion administrative, financière et pédagogique des établissements privés de Côte d’ivoire ;

-Instituer une taxe de participation des établissements du privé à la formation des enseignants du privé au CAFOP, à l’ENS et à l’ Ipnetp ;

-Concevoir une base de données unique au sein des ministères techniques, avec immatriculation et carte professionnelle des enseignants du privé ;

-Interdire le recrutement à titre d’embauche ou contractuel des personnes non immatriculées par les ministères techniques en charge de l’éducation ;

-Garantir les emplois dans les écoles privées par un contrôle plus poussé des ministères dans la gestion des Ressources humaines ;

– Exiger et faire contrôler par les ministères en charge de l’éducation , la bancarisation des salaires des enseignants et personnel du privé ;

-Instituer le coût horaire pour le collège à 2500FCFA, le lycée à 3500fcfa et 5000fcfa pour le supérieur comme minimum de discussion.

Mesdames et Messieurs,

je reconnais la longueur de mon discours, ainsi est la longueur de la souffrance et le niveau de précarité de l’emploi des enseignants du privé.

Je tenais à vous saluer, vous saluer parce que vous accordez de la valeur à l’éducation dans la république.

Nous voulons faire de notre pays une puissance industrielle, il nous faut faire de lui une puissance éducative et technologique.

Et cela passe par cette chirurgie douloureuse du secteur de l’éducation privée que nous vous proposons, je vous remercie.

Le Coordonnateur  YOBOUE KOUAKOU  eunicendaifaih@gmail.com

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