Contrôle et Eradication de la Peste des Petits Ruminants d’ici à 2030 : la CEDEAO lance la campagne de vaccination de masse de 2022

Contrôle et Eradication de la Peste des Petits Ruminants d’ici à 2030 : la CEDEAO lance la campagne de vaccination de masse de 2022

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Ce vendredi 10 juin 2022, à Aboisso en République de Côte d’Ivoire, la Commission de la Communauté
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) procédera, à travers son Centre régional de santé animale
(CRSA) et avec l’appui financier de la Coopération Suisse, au lancement officiel de la campagne devaccination de masse contre la Peste des Petits Ruminants (PPR) en Afrique de l’Ouest.

Cette campagne vient en réponse à la requête des ministres de l’Agriculture et de l’Elevage des Etats membres bénéficiaires auprès de la Commission de la CEDEAO pour le contrôle et l’éradication de la Peste des Petits Ruminants. Elle s’inscrit dans une démarche plus globale de contrôle et d’éradication de la PPR en Afrique de l’Ouest et permet à la région Ouest africaine de réaffirmer l’engagement politique international de controller et d’éradiquer la PPR à l’échelle mondiale d’ici à 2030.

En effet, l’épidémie de la PPR en Afrique de l’Ouest constitue une urgence zoosanitaire en raison de sa propagation rapide. Elle tue jusqu’à 90% des animaux qu’elle infecte et provoque des pertes économiques importantes. Pour les ménages, les chèvres et les moutons constituent un filet de sécurité et une source de revenus pour faire face aux périodes difficiles.

Par ailleurs, le contrôle et l’éradication de la PPR par le biais
d’approches régionales de lutte contre les maladies animales transfrontalières impactent directement la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en particulier sur les femmes et autres groupes vulnérables.

Ce qui a amené la CEDEAO à élaborer une stratégie régionale de contrôle et d’éradication de la maladie.

Faisant suite à la première campagne de vaccination de masse lancée en décembre 2019 en Guinée, Libéria et Sierra Léone, la campagne 2022 fournira près de 5 millions de doses de vaccin et s’étendra à cinq autres pays
que sont la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée Bissau et le Sénégal.

Pour la Directrice exécutive du Centre régional de santé animale (CRSA), Dr. Vivan Iwar, cette campagne progressive vise, à terme, à couvrir tous les 15 Etats membres de la CEDEAO dans le cadre du contrôle et de l’éradication de la Peste des Petits Ruminants (PPR) et d’autres maladies animales prioritaires.

Pour rappel, la production de petits ruminants est une composante importante du système agricole complexe dont l’économie de l’espace CEDEAOest très dépendante.

La contribution de l’élevage au PIB agricole régional est de 44 % avec une moyenne de plus de 60 millions de têtes de bétail, 400 millions de volailles et 160 millions de petits ruminants. Par rapport à l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, elle représente environ 33 % des ovins et 40 % des caprins.

Le Centre régional de santé animale (CRSA) est une Agence spécialisée de la CEDEAO basée à Bamako au Mali.

Elle a pour mandat de : (i) coordonner et harmoniser les politiques et interventions de contrôle des maladies animales transfrontalières et des zoonoses, (ii) soutenir la formulation de stratégies nationales de contrôle des maladies animales transfrontalières et des zoonoses, (iii) améliorer le système régional d’information etde notification en matière de santé animale, (iv) renforcer les systèmes régionaux de surveillance  épidémiologique, de diagnostic et de suivi, (v) soutenir le renforcement des capacités des services vétérinaires
des États membres, (vi) améliorer la communication, l’échange et la diffusion d’informations, et la
sensibilisation des réseaux de professionnels et de producteurs, et (vii) créer et/ou renforcer les partenariats  régionaux, continentaux et internationaux au profit des questions animales dans l’espace CEDEAO.

 

Voici comme suite le Discours du Commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO

Son Excellence Mr Sékou SANGARE

Excellence Messieurs les Ministres chargés de l’élevage de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée Bissau et du Sénégal ;
Excellence Madame l’Ambassadrice de la Suisse pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, avec pour résidence à Abidjan ;
Madame la Représentante Résidente de la CEDEAO en Côte d’Ivoire ;
Monsieur le Directeur Exécutif de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’alimentation ;
Mme la Directrice Exécutive du Centre Régional de Santé Animale de la CEDEAO ;
Messieurs les Directeurs des services vétérinaires de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée Bissau et du Sénégal ;
Distingués invités, en vos rangs, grades, titres et qualités respectifs, tous protocoles observés ;
Distingués participants ;
Mesdames et messieurs.

Je voudrais tout d’abord vous exprimer tout le plaisir et l’honneur que j’ai de prendre la parole à cet événement important qui est le lancement pour vous transmettre les salutations de la commission et vous souhaiter la bienvenue à Aboisso

J’aimerais également exprimer toute ma gratitude à Son Excellence Mr Sidi Tiémoko TOURE, Ministre des Ressources Animales et Halieutiques de la Côte d’Ivoire pour avoir entrepris toutes les démarches nécessaires auprès du Premier ministre, pour l’organisation de cet événement avec toutes les facilités et les dispositifs nécessaires sur le terrain. Je saisis cette opportunité pour transmettre les chaleureuses salutations de Son Excellence Jean Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO à Son Excellence, Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire et au peuple Ivoirien pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité.

Excellence Messieurs les Ministres,
Distingués invités,

Les petits ruminants estimés à 2,1 milliards de têtes de bétail dans le monde, constituent le principal cheptel de nombreux ménages à faible revenu et à déficit vivrier.
Dans les zones arides, la survie des ménages peut dépendre totalement des animaux car la production végétale est pratiquement absente. Dans ces systèmes pastoraux, la viande et le lait sont essentiels à la sécurité alimentaire et. nutritionnelle.

La vente d’animaux vivants et de produits animaux représente 60 à 80% du revenu total des ménages. Les petits ruminants constituent donc un patrimoine mobile. Dans la plupart des cultures pastorales, les femmes s’occupent des petits ruminants et gèrent les revenus qu’ils génèrent. Cette situation favorise l’égalité des sexes et contribue à une répartition équitable des revenus et des aliments d’origine animale au sein des ménages.

La production de petits ruminants est une composante importante du système agricole complexe dont l’économie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est très dépendante.

La contribution de l’élevage au PIB agricole régional est de 44% avec une moyenne de plus de 60 millions de têtes de bétail, 400 millions de volailles et 160 millions de petits ruminants. Par rapport à l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, il représente environ 33% des ovins et 40% des caprins.

Messieurs les Ministres,
Distingués invités,

Ce patrimoine est cependant menacé depuis 1942, avec l’apparition de la PPR et sa propagation rapide mettant en péril des centaines de millions de petits ruminants. La PPR a eu des effets dévastateurs sur le plan socio-économique, portant gravement atteinte aux moyens d’existence, à la sécurité alimentaire et à la nutrition de millions de petits agriculteurs et éleveurs nomades.

Les estimations des pertes annuelles imputables à la PPR au plan mondial se situent entre 1,4 milliard et 2,1 milliards d’USD.1 La perte de bétail contraint les éleveurs nomades et les agriculteurs ruraux à quitter leurs terres et leurs cultures pour chercher d’autres moyens d’existence.

Ces pertes génèrent de la pauvreté, de la malnutrition, une instabilité économique et sociale et des conflits.

Excellence Messieurs les Ministres,
Pour faire face aux menaces des maladies animales transfrontalières en général et celle de la PPR en particulier, la Commission de la CEDEAO, à travers le Centre régional de santé animale, a élaboré et fait adopter par les Etats membres des stratégies régionales de lutte, et des règlements relatifs à la mise en place d’un mécanisme régional de prévention et de lutte et d’un mécanisme de financements sont en cours d’adoption.

C’est également dans cette optique que la Commission de la CEDEAO, dans son engagement dans le cadre du programme mondial d’éradication de la PPR et conformément à sa stratégie régionale pour le contrôle et l’éradication progressifs de la Peste des Petits Ruminants (PPR), travaille avec ses partenaires techniques et financiers en vue de l’éradication de la PPR d’ici 2030.

Ainsi, entre autres, en 2019, grâce à la contribution de la Coopération suisse au développement, de la Commission de la CEDEAO et des États membres bénéficiaires est mis en œuvre une phase pilote du projet d’éradication de la PPR de la CEDEAO en Guinée, Liberia et Sierra Leone. Cet appui dans le contrôle des foyers de PPR dans les trois pays s’est traduit par la vaccination, le déparasitage et l’dentification de 1 570 224 petits ruminants localisés dans 70% des sites à haut risque sélectionnés, et un soutien des services vétérinaires.

Excellence Messieurs les Ministres,
Distingués invités,

L’impact significatif de ce projet pilote sur les moyens de subsistance de 580,453 ménages a motivé la commission, avec toujours l’appui de la Coopération suisse, à consolider et étendre ce projet à 5 autres pays, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée Bissau et le Sénégal.
D’un coût total de 2 863 000 USD, ce projet devra contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction des maladies animales transfrontalières et à l’amélioration de la résilience, notamment des femmes des communautés tributaires de l’élevage dans la région de la CEDEAO.

Cet objectif sera atteint avec (i) l’organisation d’une campagne de vaccination ciblée avec la fourniture de 4 800 000 doses de vaccin, le traitement et l’identification des animaux dans les cinq pays bénéficiaires, (ii) l’assistance technique aux Etats afin de renforcer leurs capacités pour l’identification, le diagnostic et le traitement des maladies animales transfrontalières, et enfin (iii) le renforcement et la coordination des moyens techniques et opérationnels pour la prévention et le contrôle des maladies animales transfrontalières dans les pays et la région.

Je voudrais saluer ici l’engagement des 5 Etats membres dans cette lutte commune pour le contrôle l’éradication de la PPR mais aussi d’autres maladies animales prioritaires.

Dans cette perspective, je voudrais encourager chacun des acteurs impliqués à pleinement jouer son rôle dans la mise en œuvre des activités dans les prochains jours, pour atteindre les résultats escomptés, qui sont ceux d’un développement rural et des moyens d’existence durables de nos populations.

Excellence Messieurs les Ministres,

Je ne saurais terminer mon propos sans réitérer mes remerciements pour l’honneur que vous nous faites en effectuant le déplacement sur ce site frontalier d’Aboisso.
Mes remerciements vont aussi particulièrement à la coopération suisse qui ne ménage aucun effort pour soutenir la politique agricole régionale, ECOWAP.

Je vous remercie de votre attention.

 

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