Election présidentielle 2020 en Côte d’Ivoire: Quels ingrédients pour la participation inclusive?

Election présidentielle 2020 en Côte d’Ivoire: Quels ingrédients pour la participation inclusive?

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L’approche des élections présidentielles du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire rime avec destensions dans le paysage politique ivoirien. Depuis plusieurs mois, les partis politiques de l’opposition et les citoyens ordinaires manifestent publiquement leur contestation, en réaction à un potentiel troisième mandat du président sortant, ainsi que par rapport à la révision de la liste électorale qu’ils estiment opaque et non inclusive.
En effet, l’annonce de la candidature du Président Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre promet une campagne tendue. Les opposants jugent cette candidature illégale et en violation de la Constitution, et exigent le retour d’opposants dans la bataille électorale.
Aussi le débat houleux entre le parti au pouvoir et l’opposition faisait-il état entre autres d’un audit international de la liste électorale.
La réouverture du dialogue avec les acteurs politiques afin de trouver un accord pour une élection inclusive, transparente, et apaisée a été initiée par l’Initiative de Dialogue et Recherche Action pour la Paix (Indigo Côte d’Ivoire), une organisation de la société civile (Agence Ivoirienne de Presse, 2020). Sa présentation des résultats de l’observation Électorale long terme 2020/2021, relativement au programme « Transition et inclusion politique » en
Côte d’Ivoire, met en exergue l’importance du caractère inclusif d’une élection pour la Paix et l’harmonie. C’est ce qui nous emmène à nous poser la question de savoir: Quels pourraient être les facteurs entrant en ligne de compte pour la réalisation d’une élection inclusive en Côte d’Ivoire pour la présidentielle de 2020?
Les résultats d’une récente enquête Afrobarometer révèlent que les Ivoiriens qui ne comptent pas voter dans une élection présidentielle hypothétique sont en augmentationdepuis 2014. Dans un contexte préélectoral, l’on note que beaucoup de citoyens sont insatisfaits de leurs libertés politiques et ont peu de confiance envers la Commission Electorale Indépendante (CEI) et les tribunaux. L’ingérence des chefs traditionnels dans la politique est constatée par la majorité de la population malgré son interdiction par la loi.
Parmi les facteurs contribuant à une élection inclusive, une analyse statistique identifie la perception des fortes libertés politiques et l’existence d’une proximité politique.

Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui
produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains relatives à la démocratie, à la gouvernance, et à la qualité de vie. Sept rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 38 pays entre 1999 et 2018. Les enquêtes du Round 8 en 2019/2021 sont prévues pour au moins 35 pays. Afrobarometer réalise des entretiens face-à-face dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l’échelle nationale.
L’équipe Afrobarometer en Côte d’Ivoire, dirigée par le Centre de Recherche et de Formation sur le Développement Intégré (CREFDI), a interviewé 1.200 adultes ivoiriens en novembre 2019.
Un échantillon de cette taille donne des résultats avec une marge d’erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%. Des enquêtes précédentes ont été menées en Côte d’Ivoire en 2013, 2014, et 2017.


Résultats clés de cette enquête sont:
▪ La proportion des Ivoiriens qui affirment qu’ils ne voteraient pas dans une élection
présidentielle hypothétique a doublé entre 2014 et 2019, de 10% à 21%.
▪ La perception de manque des libertés d’opinion, d’association, et de vote est à la
hausse depuis 2014.
▪ La majorité des Ivoiriens affirment qu’ils n’ont « pas du tout confiance » ou « juste un
peu confiance » envers la Commission Électorale Indépendante (CEI) (56%) et envers les cours et tribunaux (53%).

▪ Deux citoyens sur 10 seulement (22%) souhaiteraient l’ingérence des rois et chefs
traditionnels dans la politique en Côte d’Ivoire. Cependant, 61% font le constat de
l’implication des chefs traditionnels dans la politique.
▪ Le fait de se sentir proche d’un parti politique et la perception des fortes libertés
politiques sont des éléments clés pour l’incitation des citoyens à voter.
▪ Le boycott ou non d’une élection présidentielle semble mieux s’expliquer par l’étatdes libertés à choisir sans pression qui voter, à adhérer à une organisation politique, et à exprimer son opinion que par la confiance envers la CEI ou les cours et tribunaux.

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