13 OCTOBRE 2020 – JOURNEE MONDIALE DE PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES

13 OCTOBRE 2020 – JOURNEE MONDIALE DE PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES

Edité par

Dr Touré Kader, Secrétaire Exécutif de la Plateforme Nationale RRC

Depuis 1990, le monde entier célèbre chaque année la Journée Internationale de Prévention des Catastrophes naturelles (JIPC) décrétée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Cette journée, qui se tient le deuxième mercredi du mois d’octobre de chaque année, est une opportunité pour les états partis d’informer à travers l’organisation d’activités de sensibilisation les populations ainsi que les acteurs économiques sur les enjeux de la prévention des catastrophes naturelles.

Pour l’année 2020, l’accent est mis sur les efforts consentis par les Etats en vue de se doter d’une Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes (SN-RRC) et notamment, sur la question du renforcement de la gouvernance dans le but de mieux gérer les risques de catastrophes.
Dans le cadre des activités prévues à l’occasion de cette journée du 13 octobre 2020, le Gouvernement ivoirien comme à l’accoutumée, entend faire une déclaration officielle.

Aussi le Dr TOURE Kader Secrétaire Exécutif de la Plateforme Nationale de Réduction des Risques et de gestion des Catastrophes (Plateforme Nationale RRC) auprès du Premier Ministre, par ailleurs Coordonnateur National de l’Initiative des Centres d’Excellence (CdE) de l’Union Européenne pour la réduction des risques Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et Chimiques (NRBC), a tenu à entretenir la presse locale sur les initiatives entreprises dans le secteur de la réduction des risques et de gestion des catastrophes.


Monsieur le Secrétaire Exécutif (SE), pourquoi une journée spécifiquement dédiée à la prévention des catastrophes d’origine naturelle alors que l’on assiste également à des catastrophes d’origine chimique telle l’explosion survenue récemment à Beyrouth au Liban, et biologique à l’image de la pandémie à coronavirus ?


Permettez avant tout propos, que nous puissions exprimer notre compassion aux nombreuses familles qui ont perdu les leurs, suite à la crise sanitaire actuelle liée à la Covid-19 mais également, à nos frères et sœurs ivoiriens d’origine libanaise dont les familles ont été affectées par récente explosion survenue à Beyrouth au Liban. Il serait peut-être nécessaire, avant de répondre à votre question, d’apporter une précision concernant l’organisation de la JIPC appelé également Journée Internationale de la réduction des risques de catastrophe.
L’Assemblée Générale de l’ONU décrète au besoin, une journée dans l’année en vue de permettre à la fois à la société civile de décrier une situation donnée et aux décideurs, de mener des actions de sensibilisation afin de trouver des solutions à des problématiques majeures. C’est donc au regard des nombreuses pertes en vie humaine et des dégâts matériels importants qu’occasionnent les catastrophes d’origine naturelle à travers le monde, qu’une journée dédiée à la prévention des catastrophes a été proposée. Pour vous donner une idée des chiffres, les pertes économiques annuelles liées aux catastrophes naturelles sont estimées à un peu plus de 250 milliards de dollars. L’instauration d’une telle journée prend donc tout son sens. Aussi depuis 2010, l’Union Européenne en collaboration avec l’ONU, s’est engagée à apporter un soutien à plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire, dans l’effort de réduction des risques de catastrophes d’origine technologique. Ainsi, dans le cadre de son initiative des Centres d’Excellence pour la réduction des risques liés aux matières d’origine Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique (NRBC) ainsi que la lutte contre le trafic illicite de ces matières, l’UE accompagne les pays dans le développement d’une culture de sécurité et de sûreté face aux risques technologiques. En effet, depuis 2013, date d’adhésion de notre pays à cette initiative, plusieurs de nos experts ont pu bénéficier d’un renforcement de capacités dans divers domaines. A savoir, la gestion des déchets chimiques et biologiques dangereux, suite aux difficultés que nous avons rencontrées lors de la crise liée au déversement des déchets toxiques en 2006 ; la prévention des accidents chimiques graves tels que les explosions survenues récemment à Beyrouth au Liban ou en pleine zone résidentielle à Yopougon due à l’explosion d’une bouteille de gaz butane ; le renforcement de la réglementation dans le domaine du transport des matières dangereuses par route et par rail ; la réalisation d’études de dangers et d’impact environnemental ; le développement de plans divers dont notamment, les Plans d’Opérations Internes (POI) censés circonscrire les accidents industriels au périmètre de l’établissement où ils prennent leur source, les Plans Particuliers d’Intervention (PPI) censés protégés les populations lorsqu’un accident industriel majeur s’étant hors du périmètre d’un site industriel.


Monsieur le SE, bien que le pays ait bénéficié de l’expertise que vous venez d’évoquer, on a l’impression que la Côte d’Ivoire ne dispose toujours pas de moyens conséquents pour réduire les dégâts et le nombre de pertes en vie humaine dues aux inondations ou aux éboulements de terrains comme les situations enregistrées au mois de juin 2018 et 2020 respectivement à Abidjan et à Anyama, en octobre 2019 à Grand Bassam et au mois de juin 2018 ici même à Abidjan.


Certes, ces événements tragiques nous rappellent un triste souvenir et appellent à des interrogations quant à l’action gouvernementale face à la survenue des catastrophes dans notre pays, mais nous tenons à rassurer les populations ainsi que les partenaires au développement sur le fait que l’Etat demeure bel et bien à pied d’œuvre afin de réduire l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes qui engendrent des pluies diluviennes que nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à subir. Il convient d’indiquer que la Côte d’ivoire, conformément aux recommandations des Nations Unies, dispose à présent d’une toute nouvelle Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes (SN-RRC) qui couvrira la période allant de 2020 à 2030.
Il s’agit d’une Stratégie basée sur une approche multirisques, intégrée et holistique, qui cible la vulnérabilité multidimensionnelle tout en mettant les communautés au centre des actions de RRC. Aussi, pour dix années de censures temporelles, la nouvelle SN-RRC de Côte d’Ivoire qui au-delà de présenter une vision précise, dégage des objectifs clairement définis qui se déclinent autour de quatre grands axes qui devront être mis en œuvre simultanément à travers deux plans d’actions distincts. A savoir le Plan d’Action Stratégique de Réduction des Risques de Catastrophes (PAS-RRC) et le Plan d’Action Stratégique de Réduction des Risques Technologiques (PAS-RT). Vingt-quatre (24) résultats sont attendus avec soixante-dix (70) actions à mettre en œuvre pour le PAS-RRC et pour ce qui est du PAS-RT, cent quarante-huit (148) actions seront réalisées en vue d’atteindre vingt-six (26) résultats.
Au regard de ce qui précède, il convient d’indiquer, que la Côte d’Ivoire fait figure de bon élève pour l’ensemble des partenaires du domaine de la RRC en Afrique. Car, du point de vue structuration de sa Stratégie de réduction des risques de catastrophes, il est le seul pays d’Afrique Subsaharienne voire de toute l’Afrique, à se doter d’une architecture unique qui tient compte à la fois des risques naturelles et technologiques.


Quant au coût pour la mise en œuvre de l’ensemble des activités inscrites à sa nouvelle stratégie RRC, celui-ci est estimé pour les dix prochaines années à un montant global de quarante-trois milliards cent-vingt-six millions cinq cent soixante-deux mille (43 126 562 000) francs CFA. Tout ceci, pour dire que l’Etat de Côte d’Ivoire s’est engagé résolument dans la réduction des risques de catastrophes en l’inscrivant au rang des priorités nationales.


Monsieur le SE, au-delà des actions qui sont prévues à la nouvelle SN-RRC dont vient de se doter la Côte d’Ivoire, quel plaidoyer pouvez-vous faire en direction des populations ?


Face aux effets dévastateurs des événements météorologiques extrêmes qui occasionnent des inondations avec pour conséquences des pertes en vies humaines ainsi que d’importants dégâts matériels, nous devons tous nous engager dans la promotion d’une culture de réduction des risques et de prévention des catastrophes à tous les échelons de la société. Pour se faire, nous invitons les populations à s’approprier les gestes élémentaires qui visent à renforcer leur propre résilience ainsi que celle de leur économie. Il s’agit par exemple, d’éviter de s’installer dans des zones à risques ou inondables ; d’éviter d’obstruer les caniveaux par des déchets ou tout autre objet ; de respecter les règles d’urbanisme et de construction et enfin, d’éviter de causer des dégâts aux infrastructures. En plus de ces gestes élémentaires, nous devrons tous œuvrer dans le sens d’un renforcement de notre système de protection sociale tout en nous assurant de mettre en œuvre des initiatives en faveur des jeunes qui, dans les situations de crise ou de catastrophes, courent un très grand risque d’être privés d’éducation, de formation voire, d’accès à l’emploi. Dans le cadre de l’action gouvernementale qui vise à réduire les risques biologiques, nous voulons pour terminer réitérer un appel au respect scrupuleux des mesures barrières dans le contexte actuel de la covid-19 car la vigilance de tous, doit continuer à être de rigueur tant et aussi longtemps que la fin officielle de cette pandémie n’a pas été déclarée.

Monsieur le SE, pour terminer, pouvez-vous présenter brièvement de votre structure car, elle semble peu connue contrairement à l’Office Nationale de la Protection Civile.


Comme vous le dites, la Plateforme Nationale de Réduction des Risques et de gestion des Catastrophes (Plateforme RRC) est peu connue du grand public du fait que le début de ses activités ne remonte qu’à la fin de l’année 2018. Sinon que sa création remonte quant à elle à 2012 à travers la prise du décret n°2012-988 du 10 octobre 2012par le Gouvernement. Placée sous la tutelle du Cabinet du Premier Ministre, elle représente la structure par excellence de l’Etat qui a en charge de l’analyse et du conseil pour la mise en œuvre de toutes les actions de prévention, de préparation, d’intervention et enfin, de rétablissement en cas de catastrophe qui pourrait survenir sur le territoire national. A ce titre et selon l’organigramme qui régit son fonctionnement ainsi que son organisation, elle coordonne ainsi l’ensemble des travaux de réflexion de toutes les structures de l’Etat qui interviennent dans le domaine de la réduction des risques et de la gestion des catastrophes et qui toutes, sont regroupées au sein des Comités Techniques Sectoriels dénommées CTS qui lui sont rattachées. Sachez enfin, que dans le cadre de son fonctionnement, elle a pour vocation d’accompagner l’État dans l’orientation des politiques afin que celles-ci ne se concentre plus exclusivement sur les réponses d’urgence comme cela a été le cas jusqu’à maintenant, mais qu’elle englobe des mécanismes de réduction des risques de catastrophes qui ciblent plus efficacement les groupes les plus vulnérables et les infrastructures critiques pour espérer réduire considérablement la désorganisation des services de base et les dommages causés par les catastrophes tant aux populations qu’aux infrastructures essentielles. En plus de donner des orientations claires aux différentes parties prenantes pour intégrer les mesures d’atténuation des risques dans la planification du développement au niveau sectoriel et local, la Plateforme RRC se veut un catalyseur pour une meilleure compréhension et connaissance des aléas tant naturels que des risques technologiques.

Pour atteindre ce but, elle favorise à travers son organisation le partage d’informations sur les risques, l’échange de savoir-faire, le transfert de technologies, le dialogue, la mobilisation des ressources et le partenariat avec la communauté internationale, ainsi que l’éducation et la sensibilisation.
Je vous remercie.

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