Abidjan -La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’ouest (CEDEAO) a entamée depuis ce lundi à Abidjan, à l’attention des différentes catégories socio-professionnelles, une campagne de sensibilisation pour accroître sa visibilité.La mission, qui a pris fin ce vendredi, s’inscrivait dans le cadre des efforts de cet organe judiciaire communautaire de mieux faire connaître au public, les recours qu’il offre à l’ensemble des citoyens de la communauté, en particulier dans les domaines des droits de l’homme.
Un dialogue judiciaire entre les juges de la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et des magistrats ivoiriens s’est tenu vendredi 21 février 2020 à Abidjan pour parler des relations entre cette institution judiciaire sous-régionale et les juridictions nationales.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une mission de sensibilisation entamée à Abidjan par la Cour de justice de la CEDEAO.
« La Cour de justice de la CEDEAO a pour fonction l’application des instruments qui régissent cette communauté. Elle s’est vue attribuer aussi la protection des droits de l’homme.Nous sommes là pour dialoguer avec les magistrats parce que entre nous juges, nous devons nous parler», a souligné le juge Gbéri-Bê Ouattara, le vice-président de cette Cour communautaire dans son discours d’ouverture de ce dialogue.il a ajouté que ce dialogue vise à expliquer aux magistrats ivoiriens le fonctionnement de la Cour de justice de la CEDEAO et ses rapports avec les juridictions nationales des pays membres.« Nous estimons que l’impact de notre sensibilisation en Côte d’Ivoire est largement positif et même au-delà de nos attentes », a t’il conclu, appelant à la volonté politique des États membres pour faciliter l’exécution des décisions de la Cour.
Deux communications suivies de débats ont ainsi été prononcées successivement sur l’organisation et le fonctionnement de la Cour et sa relation avec les juridictions des États membres.
La première communication dite par Me Tony Anene-Maidoh, le greffier en chef de la Cour de justice de la CEDEAO, a passé en revue l’organisation et le fonctionnement de cette institution, soulignant que sa mission la plus importante est son rôle dans la protection des droits de l’homme.
«Tout citoyen de la communauté peut saisir la Cour sans se référer à une juridiction nationale», a indiqué Me Tony insistant que la Cour de la CEDEAO n’est ni une juridiction d’appel, ni une juridiction de cassation des décisions et arrêts des juridictions nationales.il a fait savoir que les justiciables de la communauté n’ont pas besoin d’épuiser toutes les voies de recours nationales avant de saisir cette institution communautaire.
« Dans la pratique, la coopération entre la Cour de justice de la CEDEAO et les juridictions des États membres n’existe pas. L’intégration de la législation communautaire dans le corpus juridique des États membres n’est pas réalisée», a déclaré dans son exposé, Moussa Maina, un assistant de recherche juridique à la Cour de justice de la CEDEAO.
Au cours de cette campagne de sensibilisation qui s’est achevée ce vendredi, les juges de cette juridiction communautaire ont échangé avec plusieurs couches socioprofessionnelles ivoiriennes, notamment des étudiants, des ministres, des transporteurs, des magistrats, des avocats et des organisations de la société civile.
La Cour de justice de la CEDEAO est l’institution judiciaire principale commune aux quinze États membres de cette communauté.
