Le mardi 29 janvier 2019, à la Salle des élus de la Chambre de Commerce et d’industrie de Cote d’ivoire sis au Plateau, a eu lieu la table ronde sur la qualité de l’air en zone urbaine. Cette activité présidée par le Professeur Joseph Seka SEKA, Ministre de l’environnement et du développement Durable avait pour thème : « La qualité de l’air en milieu urbain : un enjeu sanitaire, sociétal et économique ».
Cinq (05) allocutions et 04 présentations ont meublé cette table ronde organisée conjointement par l’ONUDI et l’Etat de Côte d’Ivoire par le biais du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), structure sous tutelle du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. Dans son allocution, Docteur Martin Niagne DIBI, Directeur du CIAPOL a situé le projet ‘’ Abidjan Ville Durable’’ qui « rentre dans le cadre du sixième cycle de programmation du Fonds pour l’environnement Mondial (FEM-6) qui a identifié les villes comme étant l’espace le mieux approprié pour la mise en œuvre de solutions durables aux problèmes à l’origine de la dégradation de l’environnement au niveau mondial ». le Directeur du CIAPOL ajoutera en substance que ce projet « vient apporter une solution à la préoccupation de la pollution à Abidjan engendrée par le transport urbain et les unités industrielles ». Pour le Dr DIBI, la question essentielle àrésoudre au cours de cette table ronde est la suivante : « Comment peut on faire pour améliorer la qualité de l’air, c’est-à-dire comment réduire les émissions de gaz à Abidjan ? ». Voilà donc la problématique qui a fait l’objet de discussion.
Mais bien avant son allocution, il est revenu au représentant du Président de la Chambre de Commerce, de souhaiter la bienvenue aux différents experts venus participer à cette table ronde.
Quant au représentant de l’ONUDI en Côte d’Ivoire, Monsieur BOYE Tidiane, il a noté que le projet a amorcé la création d’une capacité nationale pour l’évaluation et la réponse aux problèmes de dégradations de l’environnement et de la qualité de l’air du fait notamment de l’industrie. Pour lui, au terme de cette table ronde, les experts doivent etre en mesure de proposer des solutions pour contenir et ramener la pollution industrielle a des niveaux raisonnables en Côte d’ivoire.
Dans son intervention, Madame KONE Bakayoko Alimata, Secrétaire Permanent et Point Focal Opérationnel du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) a rappelé qu’en 2015, le gouvernement ivoirien a sollicité l’appui technique de ses partenaire que sont le BAD et l’ONUDI à travers le Programme des Villes Durables intitulé ‘’ Planification et gestion urbaines durables intégrées d’Abidjan ‘’. Ce programme est donc financé par le FEM pour un montant global d’investissement de 1.5 milliards de dollars au niveau international et cela dans 11 pays et 28 villes. Ainsi, la composante 2 du programme intitulée « Evaluation et amélioration de la qualité de l’air à Abidjan » a bénéficié d’un financement du FEM à hauteur de un million de dollars avec pour agence d’exécution l’ONUDI et pour agence de mise en œuvre du projet qui est le CIAPOL.
Saluant l’avènement de ce projet, le Professeur Joseph Séka SEKA, Ministre de l’Environnement et du Développement Durables’est réjoui de l’organisation de cette table ronde et a marqué un espoir quant aux conclusions de cette rencontre. Cependant le Ministre en charge de l’environnement a rappelé que Ce projet, initié par l’Etat de Côte d’Ivoire avec l’appui des partenaires Techniques et Financiers que sont: le FEM, l’ONUDI et la BAD, vise d’une part, à évaluer les niveaux de pollution de l’air liée au transport urbain et aux activités industrielles et d’autre part, à renforcer les capacités locales de réponses à la dégradation de l’air dans le District Autonome d’Abidjan.Faisant recours aux estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Ministre a noté que près de 70%de la population urbaine dans le monde serait exposée à des niveaux de pollutions supérieures aux limites sanitaires recommandées. Cependant, ses conséquences ne sont pas que sanitaires.
En effet, la pollution de l’air a un coût qui se mesure principalement àtravers les dépenses de santé liées à des pathologies imputables à cette pollution, mais également à travers les baisses de rendements agricoles, de pertes de biodiversité ou de dégradation et d’érosion des bâtiments liés à l’impact négatif des polluants. Elle a en outre un coût social lié à la mortalité, exacerbé par les effets néfastes des changements climatiques. Pour terminer l’émissaire du gouvernement a souhaité que les débats permettent ‘’d’interroger les pratiques de chacun et notre disposition à modifier nos comportements, de partager et de s’inspirerdes expériences sur les dispositifs de surveillance, de sensibiliser les populations sur les bonnes pratiques pour la préservation de la santé humaine, d’aborder le rôle indéniable du secteur privé dans l’amélioration de la qualité de l’air à travers l’utilisation de techniques de production moins polluantes et de susciter des actions pertinentes de coopération autour du projet « Evaluation et amélioration de la qualité de l’air à Abidjan », afin de d’assurer l’inclusion et l’engagement de tous pour la planification de nos actions dans la durabilité’’.
A la suite des allocutions, la premièreprésentation a été faite par Mme Marie Madeleine HOUFFOUETCoordinatrice nationale du Projet« Abidjan Ville Durable ». Elle a présenté la Composante 2 du projet. Quant à la seconde présentation, elle a porté sur la pollution atmosphérique urbaine. Présentée par le Professeur Véronique YOBOUE, cet exposé a mis a nu les causes de la pollution urbaine et les dangers liés a cela. Le Docteur PRADELLE Fréderic, Expert de RAMBOLL France, est intervenu sur « Les politiques publiques, mesures et estimations de la pollution de l’air de source industrielle ». Enfin, la quatrième présentation faite par le Dr KOUAME Kouadio de l’Institut Pasteur d’Abidjan, a porté sur la pollution atmosphérique de source industrielle : l’effet des polluants comme les dioxines et furanes sur la santé. »
Rappelons que l’objectif général de cette table ronde était d’encourager les échanges sur la problématique de la qualité de l’air afin de sensibiliser les acteurs de la ville et du projet ONUDI/FEM et surtout de contribuer ainsi à la diminution de la pollution atmosphérique de source industrielle et de son impact sur la santé.