FRONT POPULAIRE IVOIRIEN (FPI):CONFÉRENCE DE PRESSE DU JEUDI 1ER DÉCEMBRE 2016

FRONT POPULAIRE IVOIRIEN (FPI):CONFÉRENCE DE PRESSE DU JEUDI 1ER DÉCEMBRE 2016

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Abidjan-Cocody ce jeudi 1er décembre 2016 s’est tenu une conférence de presse annimer par M. Kone Boubakar, 1er Secrétaire Général Adjoint,Porte-parole par intérim du Front Populaire Ivoirien (FPI).
Voici comme suite son PROPOS LIMINAIRE

La non-participation du FPI aux prochaines législatives répond à une obligation de cohérence.
Mesdames et Messieurs les journalistes et animateurs des différents médias,
Je vous salue cordialement et vous remercie au nom du Président du Front Populaire Ivoirien, le camarade Laurent GBAGBO dont, vous le savez tous, l’intérim est assuré avec honneur et brio par le Gardien du Temple, Abou Drahamane SANGARE.
Chers amis,
A vous qui nous faites constamment l’amitié de prendre notre lecture de la vie politique, je voudrais dire que l’exercice de ce matin consiste simplement pour le FPI, à affirmer et à démontrer notre obligation de cohérence.
1- Cohérence et constance avec nous même, nos principes et notre ligne, en rapport avec les critiques à l’encontre du jeu électoral que nous formulons depuis 2011.
2- Cohérence et considération envers le peuple de Côte d’Ivoire qui nous suit, approuve notre position et nous encourage en appliquant nos mots d’ordre avec rigueur et foi en l’avenir.
3- Cohérence reconnue et confirmée enfin par l’arrêt historique de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ; arrêt par lequel l’Union Africaine dit que c’est le FPI qui a raison de dénoncer les conditions iniques du système électoral en côte d’Ivoire.
Chers amis des médias, de quoi s’agit-il ?
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) a choisi la voie de l’alternance au pouvoir par les urnes. Il est avant tout, un Parti des élections. A ce titre, il a toujours défendu et fait la promotion des principes fondateurs de la démocratie. C’est pourquoi il est profondément attaché au respect de ces principes. Dès lors, le FPI ne doit et ne peut participer à des élections que lorsque celles-ci se conforment aux principes démocratiques et constituent, de ce fait, une juste et saine compétition.
L’épreuve des élections, pierre angulaire du système représentatif, doit obéir à des règles qui garantissent le caractère démocratique du scrutin : l’égalité des candidats, la transparence du vote, etc. Les peuples ne parviennent à un tel résultat que par la lutte, comme en témoigne la lutte du FPI et des autres démocrates ivoiriens, de 1990 à 2000, pour obtenir, entre autres, la Commission Électorale Indépendante (CEI), le bulletin unique, le vote à 18 ans, la remise des procès verbaux aux représentants des candidats, dans les bureaux de votes, dès la fin du scrutin.
Le caractère complexe des sociétés impose toujours à la classe politique, la nécessité de compromis et de consensus dans l’élaboration de toutes les règles qui régissent les élections ; le but du compromis et du consensus en cette matière étant toujours d’éviter les conflits. Mais, lorsque la société se retrouve sous l’emprise de forces antidémocratiques, les valeurs fondatrices de la démocratie sont ignorées et les droits des citoyens sont piétinés.
En effet, si au cours d’un processus électoral, le citoyen n’est pas en mesure d’exprimer librement sa volonté, parce que le système est pervers et corrompu, la démocratie s’affaiblit. C’est ce qui arrive à la Côte d’Ivoire depuis l’avènement au pouvoir par coup de force de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, le 11 avril 2011.
Depuis cette date, le pays est gouverné par un pouvoir autoritaire, partisan de la force brutale, opposé à la démocratie et aux débats d’idées. Largement minoritaire au sein de la société ivoirienne, ce pouvoir est conscient de son illégitimité. De ce fait, il redoute de véritables élections démocratiques. Le pouvoir Ouattara n’organise que des semblants d’élections dont les résultats sont toujours décidés avant le déroulement du scrutin.

N’ayant pas de véritable éducation politique, ni de culture démocratique, encore moins le sens de l’Etat, les tenants actuels du pouvoir cherchent à inculquer de force aux Ivoiriens, une attitude d’acceptation passive et à leur imposer tout ce qu’ils leurs servent.
Aussi, le FPI se refuse-t-il de participer à n’importe quelle élection pour servir de faire valoir à un régime à la recherche d’une impossible légitimité.
Attaché à l’éthique démocratique, le FPI est contraint de se battre, souvent seul, quelquefois avec d’autres forces politiques et sociales, pour sauver les acquis des luttes du peuple ivoirien, pour des élections libres, justes, transparentes et équitables. Depuis avril 2011, en effet, Monsieur Ouattara, installé de force par les bombes des armées françaises et onusiennes, tente par tous les moyens, de liquider ces acquis.
Sur la base de ces considérations, le FPI refuse de cautionner le faux et de trahir le peuple souverain de Côte d’Ivoire, en accompagnant le régime Ouattara dans ses mascarades d’élections. Ces élections mettent à nu la vraie nature de ce régime illégal, illégitime, violent et manipulateur.
Aux différents appels du FPI, toutes les consultations organisées par le régime Ouattara se sont soldées par des échecs cuisants à travers les différents vrais taux de participation tels qu’indiqués ci-dessous :
• 11 décembre 2011, les élections législatives : 15% ;
• 21 avril 2013, les élections municipales, 13% et régionales, 15% ;
• En mars 2014, le recensement général de la population : 18% ;
• En juin 2015, la révision de la liste électorale : 10% ;
• 25 octobre 2015, l’élection présidentielle : 11% ;
• 30 octobre 2016, le référendum pour la constitution Ouattara : 5%.
Bien évidemment, comme à son habitude, la CEI, à la solde de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, a falsifié ces vrais résultats.
En toute responsabilité, le Comité Central, en sa session du 11 novembre 2016, a indiqué, après consultation des Fédérations dans les régions, que le FPI ne doit pas participer aux prochaines élections législatives. Les raisons qui justifient cette décision sont les suivantes :
1. Les questions de principe qui ont motivé la non-participation aux élections de 2011, 2013 et 2015 ne sont pas encore résolues :
 La configuration de la CEI (très déséquilibrée en faveur du RHDP : 13 membres sur 17 sont pro-Ouattara) et la partialité avérée de son président, Youssouf Bakayoko, indiquent bien que l’égalité des candidats, leur liberté, leur sécurité et la transparence des opérations ne seront point garanties. A ce propos, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CAfDHP) vient de déclarer en son arrêt n°001/2014 du 18 novembre 2016, que « la CEI est discriminatoire envers l’opposition et les candidats indépendants ». De cet arrêt de la Cour africaine, le FPI considère que le pouvoir doit tirer les conséquences suivantes :
• Les élections organisées depuis 2014 doivent être annulées
• Les législatives à venir doivent être suspendues
• La CEI doit être réorganisée avant toute autre élection.
 Depuis le 11 avril 2011, le président Laurent Gbagbo est prisonnier du régime Ouattara à la CPI. De nombreux militants du FPI et autres opposants sont également détenus de manière arbitraire depuis de nombreuses années. Les arrestations sans fondement et autres actes d’intimidation des membres du Parti et des autres démocrates se poursuivent ;
 De nombreux camarades contraints à l’exil ne sont toujours pas rentrés au pays du fait des graves menaces qui pèsent sur leur vie ; ceux qui ont osé comme Hubert Oulaye et Assoa Adou ont été immédiatement arrêtés et incarcérés sans jugement ;
 Le mauvais découpage électoral qui assure un avantage mécanique confortable au RDR dans le nord du pays ;
 La question de la sécurité des Ivoiriens en général et des militants du FPI en particulier reste préoccupante depuis avril 2011. En effet, comment, dans la pratique, les éventuels candidats du FPI, déjà menacés par le régime et ses milices, pourront-ils faire campagne sans risquer d’être violentés par les supplétifs FRCI, les DOZO et « les Microbes » du pouvoir Ouattara ?
 Les listes électorales qui doivent servir pour les législatives ont été établies de manière unilatérale, par le régime Ouattara dont la culture établie est d’organiser la fraude. Ces listes ont été confectionnées en dehors du regard critique du FPI et des autres formations politiques. Or, un processus électoral, pour être légal, régulier et crédible, doit respecter des textes et des principes ; en particulier, la confection des listes électorales doit toujours faire l’objet de consensus au regard de son caractère extrêmement sensible. Les listes qui seront utilisées pour les prochaines législatives ne peuvent donc être fiables ;
 Une élection suppose une campagne qui est un lieu de débats contradictoires. Or, toutes les élections organisées sous le pouvoir Ouattara et particulièrement l’expérience du vote référendaire du 30 octobre 2016 montrent bien que le pouvoir est hostile à l’expression des idées qui ne proviennent pas de lui ; alors que dans une société qui aspire à la démocratie, les citoyens ont le droit de se rassembler et de s’exprimer, voire protester pacifiquement contre les politiques mises en œuvre par les gouvernants. Sous le régime Ouattara, les manifestations publiques du FPI et de l’opposition réelle sont systématiquement, soit réprimées avec violence par les forces gouvernementales, soit attaquées par les milices privées du pouvoir;
 La question de la presse et des médias est d’une grande importance pendant une période électorale. Or, depuis avril 2011, à l’exception de l’opposition choisie par le régime, l’opposition réelle, en particulier le FPI, n’a pas accès aux médias publics. En outre, le Conseil National de la Presse (CNP), dans sa volonté de créer un déséquilibre dans le débat politique, a une propension sadique à suspendre la presse privée proche du FPI, à chaque période où l’opinion nationale et internationale cherche à connaître la position du Parti sur le sujet de l’heure ;
 C’est donc en réalité la liberté d’opinion, de parole et d’expression du FPI que le CNP tente de remettre en cause, en servant outrancièrement les intérêts d’un régime antidémocratique, nostalgique du parti unique et de la pensée unique.

2- Le refus du FPI de reconnaitre la constitution de Monsieur Ouattara se fonde sur :
 La procédure antidémocratique, solitaire et unilatérale de l’octroi, par laquelle elle a été établie ;
 L’adoption par le régime du système des bulletins multiples, qui ouvre la voie aux achats de consciences, aux intimidations, aux menaces de tous genres, en violation de la loi électorale en vigueur, qui exige que le vote ait lieu avec un bulletin unique fourni par la Commission Électorale Indépendante ;
 Le caractère illégitime de cette constitution votée seulement par 5% des électeurs.
Au regard de ce qui précède, les militants du FPI, considérant les prochaines élections législatives comme le premier acte de la mise en place des institutions de l’imaginaire « troisième république » ont librement, pour des raisons de cohérence et par considération pour le peuple de Côte d’Ivoire qui leur fait confiance, adopté au Comité Central du 11 novembre 2016, la décision politique de ne pas prendre part aux prochaines élections législatives organisées par le régime Ouattara.
DANS LA LUTTE ET DANS L’ESPOIR, LA DEMOCRATIE TRIOMPHERA
Je vous remercie de votre attention

Fait à Abidjan, le 1er décembre 2016

Pour le Front Populaire Ivoirien
Le 1er Secrétaire Général Adjoint,
Porte-parole par intérim
Kone Boubakar

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