La prolifération et la circulation illicite des armes constituent un défi majeur des Etats africains. La circulation importante des Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC) due entre autres, à la porosité des frontières, à la mobilité, la facilité de dissimulation et la facilité d’acquisition des ALPC, alimente la violence armée et exacerbe les conflits armés. Or les effets induits des conflits armés, des guerres civiles ou des violences armées qu’ ils soient des communautés, des groupes ou des bandes armés et autres terroristes, sont les souffrances humaines, la déstabilisation ou la fragilisation des Etats, l’insécurité sous toutes ses formes, le recul des démocraties et l’effondrement des efforts de développement.
Célébrée chaque dernière semaine du mois d’Octobre, la Semaine Internationale du Désarmement 2016 se déroulera du 24 au 30 octobre qui inclut le 24 octobre, date d’anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies. Cette célébration est l’occasion de sensibiliser les gouvernements, les organisations de la société civile, le Système des Nations-Unies ainsi que tout le public à la nécessité de mettre un terme à la course aux armements, de prôner le désarmement et la non-prolifération des armes sous toutes leurs formes afin d’éliminer le danger de la guerre, voire en abolissant les armes de destructions massives, notamment les ALPC. Ce processus est indispensable à la création d’un monde pacifique.
En Côte d’Ivoire, la circulation illicite et la prolifération des ALPC s’est avérée comme l’une des plus grandes causes des différentes crises qu’elle a traversées durant ces dernières décennies.
La Commission Nationale de lutte contre la Prolifération et la Circulation illicite des Armes Légères et de Petit Calibre (ComNat-ALPC), avec l’appui de ses partenaires, notamment le JAPON à travers le PNUD, l’UNMAS et les Forces nationales de Défense et de Sécurité, la Société Civile, a collecté depuis 2012 plus de 15 9848 armes, 664 677 munitions et 2465 grenades grâce à une campagne de sensibilisation au dépôt volontaire des ALPC auprès des communautés. Les armes issues de ces opérations de collecte sont soient détruites quand elles sont obsolètes, non fonctionnelles et/ou sans numéros de série, soit marquées et remises aux forces régulières quand elles sont fonctionnelles, possèdent un numéro de série et utilisables dans la sécurisation des populations.
C’est le lieu de noter que la première opération de destruction des ALPC a eu lieu en Côte d’Ivoire le 12 juillet 2012 à l’occasion de la Journée Internationale de la destruction des armes. A ce jour, ce sont plus de 16 000 armes qui ont été détruites à la découpe grâce aux machines de destruction acquises par la ComNat-ALPC avec l’appui de ses partenaires internationaux, à savoir UNREC et le JAPON à travers le PNUD. En effet, la Côte d’Ivoire a opté pour la destruction des armes à la découpe dont la fiabilité est certaine et non polluante. En plus, cette méthode internationalement approuvée, est simple d’emploi et nécessite très peu de formation. Aussi, en plus de la machine de destruction, un véhicule a été offert par le Japon à la ComNat-ALPC afin de poursuivre cette opération sur le territoire national.
La célébration de la Semaine du Désarmement a pour but d’inviter les États à mettre en évidence le danger que représente la course aux armements, à répandre l’idée selon laquelle il était nécessaire d’y mettre un terme et à faire mieux comprendre à l’opinion publique l’urgence du contrôle des armes. En Côte d’Ivoire, l’édition 2016 de cette semaine fut marquée par une opération de destruction des armes au 1er Bataillon d’Infanterie d’Akouedo du 26 au 27 Octobre 2016, sur l’initiative de la ComNat-ALPC avec l’appui technique de l’UNMAS à travers Halo Trust. Au cours de cette opération, ce sont environ 700 armes issues des collectes communautaires organisées par la ComNat qui seront détruites à la découpe.
Nous avons noté la présence effective de la ComNat-ALPC, du PNUD, de l’UNMAS, de Halo trust et de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique Représenté par son attaché de Défense le Colonel Major Christopher GUNTHER.
Dans le cadre du contrôle des armes, la ComNat-ALPC a mis en place un système d’interconnexion qui sert à diffuser les informations sur la gestion des armes au sein de chaque unité connectée au moyen d’un outil qui permet la gestion informatisée des stocks d’armes. Cet outil permet le traçage des armes. A ce jour 13 sites de la Police ont été connectés à la Direction Générale de la Police, 14 escadrons de la Gendarmerie connectés au commandement Supérieur et 16 des FRCI reliés à l’Etat-major. L’élargissement des opérations de marquage des armes détenues par les civils permettra d’avoir une base de données actualisée de toutes les armes circulant en Côte d’Ivoire. Des actions allant dans le sens du renforcement du cadre législatif ont également été initiées avec l’élaboration d’un avant projet de loi sur le contrôle des armes et munitions en Côte d’Ivoire.
Pour le Président de la ComNat-ALPC, le Préfet Hors grade KOUADIO Yao, « Ce programme a permis à la population de s’approprier la lutte contre les Armes Légères. Nous pouvons dire aujourd’hui sur l’ensemble du territoire qu’il y a eu une prise de conscience nette de cette problématique Etant très avancés et ayant acquis une bonne expérience en matière de lutte contre les ALPC, la ComNat-ALPC-Côte d’Ivoire est leaders de la sous région grâce aux résultats satisfaisant obtenus».