Ce mardi 23 aout 2016, s’est tenu à Abidjan-Plateau une conférence du Forum pour l’Etat de Droit (FED) sur le thème : « une nouvelle génération d’Hommes politiques pour une Côte d’ivoire stable», avec pour conférencier : M DOUMBIA M. KADER (secrétaire général du FED)
Voici com*me suite ses propos liminaires :
Mesdames et Messieurs, chers invités,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Le FED, par ma voix, vous remercie pour votre présence.
Nous sommes ici réunis ce jour pour parler de la situation socio-politique de notre pays.
Le FED est le Forum pour l’Etat de Droit, une organisation créée et régulièrement enregistrée depuis le 13 février 2014, ayant pour mission la promotion d’un Etat de droit.
Pour réussir cette mission, le FED s’est fixé des objectifs, il s’agit notamment de:
– Lutter contre l’impunité, la corruption et l’enrichissement illicite
– Œuvrer pour le droit à la santé pour tous
– Lutter pour le droit à l’éducation et à la formation
– Œuvrer à la promotion de la justice pour tous et la protection des droits de l’Homme
-Lutter pour la diffusion d’une culture de paix et de partage des valeurs républicaines
-Rassembler, former et préparer la jeunesse pour l’avenir
– Proposer de nouvelles approches aux défis actuels et futurs
-Participer à la réflexion au plus haut niveau sur la Côte d’Ivoire en vue de faire respecter l’Etat de droit et l’esprit citoyen
-Participer à toutes les actions de développement socio-économique concernant les jeunes
– Proposer des alternatives aux problèmes de développement
-Se prononcer sur toutes les questions sociétales liées à la vie du continent.
Le FED est actif sur le terrain à travers les activités qui sont menées en vue d’atteindre ses objectifs.
Mais cette conférence n’étant pas le lieu de faire un bilan, il est plutôt souhaitable de faire ressortir qu’à travers certaines de nos activités, nous nous sommes rendu compte de l’ampleur de l’injustice que subit chaque jour nombre d’ivoiriens.
Prenons simplement les dossiers Awa FADIGUA et Joël TIEMOKO qui nous ont permis de déceler de graves dysfonctionnements dans le domaine de la santé ainsi que des difficultés qui existent quant à l’effectivité d’une justice digne du nom pour les ivoiriens.
Le FED a entrepris de nombreuses démarches afin que soit effective la prise en charge immédiate des urgences dans les quelques hôpitaux que nous avons, mais force est de constater qu’à ce jour, nombre d’ivoiriens meurent encore dans nos hôpitaux par manque de moyen.
Aucun pays ne peut aspirer au développement s’il n’est pas stable.
Et la stabilité d’un pays dépend de la conduite de chacun ; de la façon dont il est dirigé.
Nous sommes donc tous concernés par ce qui se passe dans notre pays ; quels que soient notre appartenance politique ou ethnique.
En réalité, personne n’est plus ivoirien que son frère, et c’est justement pour cela que nous avons tous ; chacun envers l’autre, un devoir de vérité.
C’est là, le mérite du thème sur lequel porte la conférence qui nous réuni ce jour :
« Une nouvelle génération d’Hommes politiques pour une Côte d’Ivoire stable »
Les interrogations que peuvent susciter ce thème sont diverses ;
En effet, on peut se demander :
– Qu’est ce que le FED entend par nouvelle génération d’Hommes politiques ?
– La Côte d’Ivoire n’est-elle pas stable ?
– De quelle stabilité le FED veut-il parler ?
– Quel est le rapport qui existe entre la stabilité de la Côte d’Ivoire et la nouvelle génération d’Hommes politiques dont parle le FED ?
– Et j’en passe.
L’évidence, c’est qu’à y voir de près, la plupart de ces questionnements se rejoindront sans doute d’une manière ou d’une autre, sur ce qui nous semble être la question essentielle de ce jour :
Pourquoi faut-il une nouvelle génération d’Hommes politiques pour la stabilité de la Côte d’Ivoire ?
La stabilité de la Côte d’Ivoire nécessite une nouvelle vision politique qui n’est possible qu’avec une nouvelle génération d’Hommes politiques. Car, le constat indiscutable que nous faisons aujourd’hui, c’est l’échec de la classe politique qui a dirigé le peuple ivoirien de 1993 à ce jour.
L’échec dont il s’agit ici, est à voir sur deux aspects ; sur le plan social et sur le plan politique.
Sur le plan social, nous devons admettre que nous vivons tous les mêmes difficultés qui, malheureusement, perdurent et tendent à s’aggraver. Qu’est ce qui a changé en Côte d’Ivoire depuis 1993 dans le domaine de la santé pour les ivoiriens ?
Qu’est ce qui a changé par rapport à la cherté de la vie ? Face au faible pouvoir d’achat des pauvres populations ?
De 1993 à ce jour, quel est le régime politique qui a pu soulager tant soit peu, la pauvreté dans laquelle végète la majorité des ivoiriens?
Qu’est ce qui a été fait depuis 1993 face à la recrudescence du chômage et de l’insécurité ?
Combien d’ivoiriens ont financièrement la capacité de faire face à l’épineux problème du logement ?
Quel est l’avenir de nos enfants ? Qu’est ce qui est fait pour l’école ivoirienne ? L’université ivoirienne connait à ce jour les mêmes problèmes qu’en 1990. Les revendications d’aujourd’hui sont les mêmes qu’hier. Et pourtant, des régimes se sont succédés.
L’honnêteté doit nous obliger à reconnaitre le malaise social qui existe aujourd’hui entre les ivoiriens. En réalité, si les régimes qui se sont succédés depuis 1993, ont réussi à faire quelque chose, c’est assurément la division, la fracture sociale et la guerre qu’ils ont apportées au peuple ivoirien.
Face à cette situation d’échecs généralisés de 1993 à aujourd’hui, n’est-il pas nécessaire de marquer une rupture avec cette ancienne classe politique ?
Une classe politique qui a trahi la Côte d’Ivoire.
Trahir en ce sens que la politique menée de 1993 à ce jour, n’a servi qu’à diviser le peuple.
Nous pensons, qu’il est important qu’une nouvelle génération d’Hommes politiques, prenne la relève avec une vision nouvelle de la politique ; celle basée sur la cohésion sociale et le bien-être de son peuple.
La nouvelle génération d’Hommes politiques, c’est tous ceux et celles qui ont mené le combat de 1990 à ce jour. Mais aussi, tous ceux qui ont une vision différente que celle qui a été menée jusque-là.
C’est pourquoi le FED lance un appel d’union à toute notre génération, à savoir : les leaders politiques, les leaders d’opinion, tous les cadres, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, à s’unir quel que soit leur bord politique, autour d’un idéal commun qui est la Côte d’Ivoire.
Cette union va permettre d’aboutir à une plateforme de discussion pour garantir la stabilité politique, et faire face aux problèmes socio-politiques et économiques de nos braves populations.
Je vous remercie.