Qui veut aller loin, ménage sa monture. Les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le travail des enfants et la traite des personnes ont semble-t-il compris ce préalable. En effet, le Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), le Comité interministériel (CIM) et les partenaires engagés depuis 2012 dans la lutte contre le travail des enfants ont passé en revue, le mardi 09 juin 2015 au cabinet de la Première Dame à Cocody, les différentes stratégies de lutte contre le travail des enfants et la traite des personnes. Dirigée par la Première Dame, Dominique Ouattara, cette rencontre a vu la participation des Ministres Dosso Moussa, Ministre d’Etat, de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle et président du CIM et Anne Désirée Ouloto, Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, par ailleurs, vice-présidente du CIM. Trois (03) points étaient à l’ordre du jour lors de cette réunion. Il s’agit du point sur le rapport de Tulane, la présentation du document bilan du Plan d’Action National 2012-2014 de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants et présentation du document de stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes.
Au titre de l’observation sur le rapport de Tulane, une enquête conduite par l’Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (ENSEA) en collaboration avec l’Université américaine de Tulane a été présentée sur le travail des enfants dans la cacaoculture en Côte d’Ivoire.
Concernant le deuxième point à l’ordre du jour, les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le travail des enfants ont passé en revue le document bilan du PAN 2012-2014 de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. Il est ressorti après cette lecture que 90 % du plan stratégique ont été exécutés, et les 10 % restants qui ne l’ont pas encore été, sont en cours de réalisation. Les différents participants ont donc exprimé leur satisfecit face à cette situation.
Le dernier point à l’ordre du jour a porté sur la présentation du document de stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes. Une problématique à laquelle la Première Dame, Dominique Ouattara attache une importance capitale.L’honneur est revenu à Anne Désirée Ouloto, superviseur de l’équipe technique chargée de l’élaboration du document stratégique national de lutte contre la traite des personnes d’égrener les différentes actions entreprises dans le cadre de la lutte contre ce phénomène moins connu par les ivoiriens. Ainsi, elle a rappelé les différentes séances de travail et les missions qu’elle a conduite à l’extérieur du pays dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes. En outre, au titre des documents juridiques, Anne Ouloto a révélé qu’un projet de loi portant sur la lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées est en ce moment sur la table de l’Assemblée Nationale. « Ce projet de loi, initialement programmé pour sa présentation à l’Assemblée Nationale, le 29 juin 2015, le sera finalement à la fin du juillet, à l’effet d’intégrer d’éventuelles recommandations de l’ONUDC (l’Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime) à savoir : l’élaboration d’un texte conjoint relatif aux enfants et aux adultes ; l’élaboration d’un texte de loi spécifique au trafic illicite des migrants et la ratification par la Côte d’Ivoire du protocole additionnel sur le trafic illicite des migrants », a révélé Anne Désirée Ouloto. Elle a, ensuite, fait remarquer que les défis à relever son nombreux et révèlent la complexité de la tâche du comité. Il s’agit du défi de la réintégration sociale de différents groupes de jeunes filles notamment de leur formation en vue d’un soutien du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI). L’organisation de missions urgentes de sensibilisation dans certaines localités telles que le Haut Sassandra, le Tonkpi, le Nawa, le Worodougou et le District d’Abidjan. Selon Anne Ouloto, plus de 60 % des filles interceptées au Burkina Faso et en Arabie Saoudite sont originaires du Haut-Sassandra notamment de Daloa, Vavoua et Zoukougbeu. Au titre de la mobilisation des ressources, la Ministre de la Solidarité a soutenu que la mise en œuvre du plan d’action quinquennal va coûter 7 milliards F CFA.
Après avoir évoqué les différentes actions de lutte dans le domaine de la traite des personnes, Anne Oulotoa préconisé, en rapport avec les exigences internationales dans le cadre de la lutte, de lier le document de stratégie nationale de lutte contre la traite des personne et celui du travail des enfants. La Première Dame a félicité les différents acteurs et les a invités à maintenir le cap pour l’éradication du travail des enfants et la traite des personnes en Côte d’Ivoire.